Une petite gare Bella AKHMADOULINA, Née à Moscou en 1937 où elle vit. |
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À l'arrivée à Marseille de l'express de Paris, on a arrêté le chauffeur, homme funeste aux colis postaux (Dép. part.) *** Le sombre rôdeur, aperçu par le mécanicien Gicquel près de la gare d'Herblay, est retrouvé: Jules Ménard, ramasseur d'escargots. *** Dormir en wagon fut mortel à M. Émile Moutin, de Marseille. Il était appuyé contre la portière; elle s'ouvrit, il tomba (Dép. part.). *** Gare de Mâcon, Mouroux eut les jambes coupées par une machine. « Voyez donc mes pieds sur la voie ! » dit-il, et il s'évanouit (Dép. part.). *** Comme son train stoppait, Mme Parlucy, de Nanterre, ouvrit, se pencha. Passa un express qui brisa net la tête et la portière. |
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Wagon de l'en deçà Le Trans European Express fleuri de suie Mêlait l'ombre des nuits au bleu de ton regard Pù tu brûles lointaine et j'écoute la pluie Pianoter son deuil aux vitres du départ Vers le pont qui soude les ultimes crevasses Le vent du bout des chairs frise les catalpas Et nos serments coulent ainsi que l'onde lasse Dans la fuite anonyme des visages froids Pourtant il faudra bien sur le quai de la gare Agiter le mouchoir blanc des effusions Déjà le TEE roule vers la nuit noire Et chaque tour me répète la question À laquelle répond l'exil de ton absence Qui me fait signe du wagon de l'au-delà Quel destin a rompu la trajectoire intense Qui fut la nôtre avant qu'elle ne se brisât À peine sentons-nous au transistor des paumes L'oubli qui chante au carrefour de nos tilleuls À force d'auditionner la femme et l'homme Au bout du grand amour on se retrouve seul |
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Simulacres Quais déserts retours départs trains de nulle part Comment abandonner les images dont tu es née ? |
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En train Je laisse de ma vie à ce beau paysage 1967, p. 83 |
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Dans le rapide de 19 h 40 Voici des années que je n'ai plus pris le train J'ai fait des randonnées en auto En avion Un voyage en mer et j'en refais un autre un plus long Ce soir me voici tout à coup dans ce bruit de chemin de fer qui m'était si familier autrefois Et il me semble que je le comprends mieux qu'alors Wagon-restaurant On ne distingue rien dehors Il fait nuit noire Le quart de lune ne bouge pas quand on le regarde Mais il est tantôt à gauche, tantôt à droite du train Le rapide fait du 110 à l'heure Je ne vois rien Cette sourde stridence qui me fait bourdonner les tympans - le gauche en est endolori - c'est le passage d'une tranchée maçonnée Puis c'est la cataracte d'un pont métallique La harpe martelée des aiguilles la gifle d'une gare le double crochet à la mâchoire d'un tunnel furibond Quand le train ralentit à cause des inondations on entend un bruit de water-chute et les pistons échauffés de la cent tonnes au milieu des bruits de vaisselle et de frein Le Havre autobus ascenseur J'ouvre les persiennes de la chambre d'hôtel Je me penche sur les bassins du port et la grande lueur froide d'une nuit étoilée Une femme chatouillée glousse sur le quai Une chaîne sans fin tousse geint travaille Je m'endors la fenêtre ouverte sur ce bruit de basse-cour Comme à la campagne 192-3, from Le Formose 1924 |
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Comme un aveugle s'en allant vers les frontières Dans les bruits de Ia ville assaillie par le soir Appuie obstinément aux ütres des portières Ses yeux qui ne voient pas vers l'aile des mouchoirs Comme ce rail brillant dans I'ombre sous les arbres Comme un reflet d'éclair dans les yeux des amants Comme un couteau brisé sur un sexe de marbre Comme un législateur parlant à des déments Une flamme a jailli pour perpétuer Florence Non pas celle qui haute au détour d'un chemin Porta jusqu'à la lune un appel de souffrance Mais celle qui flambait au bûcher quand les mains dressées comme cinq branches d'une étoile opaque attestaient que demain surgirait d' aujourd'hui Mais celle qui flambait au chemin de saint Jacques Quand la déesse nue vers Ie nadir a fui Mais celle qui flambait aux parois de ma gorge Quand fugitive et pure image de I'amour Tu surgis tu partis et que le feu des forges Rougeoyait les sapins les palais et les tours (partim) 201 1930 |