« Ne voulant se fixer nulle part. ne trouvant  
sa demeure que dans la poudre de la route.
Pour oreiller le sol. Pour lit le vent. »  
(Roger Bodart, La route du sel)

Elle délimite l’espace et isole du monde. Une tempête, une bombe, une grue, c’en est fini d’elle. Elle se livre à la créativité. Ou son absence.

Elle façonne l’antre au cœur de l’homme. Elle est havre et repaire; un cocon où se déploient joies et ruines de l’âme. Elle  abrite le ressourcement. Elle se meuble en tendant au bois ses bras offerts.

Chacune a sa musique. Elle y loge la matrice mûre de son air. Elle s’en imprègne pour mieux accueillir. Avec une réserve livresque, livrée au regard.

Chaque fenêtre habille son mur de lumière. Les murs présentent des ailleurs, comme des ouvertures sur.  Ils paysagent le regard et créent des points de fuite vers l’ailleurs.

Des obsessions s’y reflètent: l’ordre et la vie y luttent sans relâche. Par à-coups, elle s’amincit de couches inutiles. Ou alors, elle enfle et tient tout l’espace à sa merci. J’y suffoquerais. L’œil doit trouver à s’y reposer. Une atmosphère y règne. L’épure s’en imprègne.

Les moutons y jouent à cache-cache avec la chamoisette; une toile dans le garage piège des insectes moins prudents. Soins ou extrême négligence.
Être fréquentée est son exigence. Le partage d’une énergie l’émeut davantage qu’une couche de peinture…

La sécurité qui en émane survit à l’intrusion. Sans alarme, elle se défend mieux, en n’asservissant pas ses résidents…

Ne m’y retient que le charme extérieur.

J’y demeure. Jusqu’à nouvel ordre.


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