5h50
La couleur indécise dont se teinte
la laiteuse journée qui point ne l’autorise
pas encore à pencher bleue ou pencher grise.
Peu longtemps me dure le sursis de la feinte.
6h
Le vert détache de soi un velours,
sans ces détails plus certains de la pleine lumière,
que l’œil caresse puisque ce contrejour
que la nuit libère se fond dans la volière.

Le premier oiseau certifie le gris sans réserve.
Éole a rangé l’armature de son souffle.
Nulle branche ne s’émeut et préserve
sa souplesse pour affronter ses amples courroux.
6h30
L'éclarage nait aux feuilles de l’arbre lointain.
Il y trace un nuancier de verts attendris et sombres
aux détails, loin du flou d’origine, certains.
Une ombre s’accroche à ses pieds qu’elle désencombre.

Un contraste remplit d’ombre le ventre du Bouddha
& détache la rose se déboutonnant tout en lenteur.
Le corps détendu vibre au son grave, oui da,
personnel et tenu sur un expir en longueur.
9h
L’air trop frais n’est pas encore affable.
Seule la vue permet de goûter à ce murmure
qui sculpte la couette moussue de jaunes rayures
à l’ombre Marsault de mon aspirine feuillue.


La photo a été prise à la fin d'un autre après-midi. Pourtant, ces fins poils sur les lysimaques et la caresse de ce sourire...

 


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