Le printemps s'avance,
s’immisce au cocon,
à l’intime du soi,
à cœur d’écriture.

Il est une caresse sur la main
qui trace, sans doute mue du désir.
Réciter à l’herbe verte et pour elle seule,
sans son, l’écoulé du soi.

Faire communion, sans rire, avec l’arbre
par oeillades émues d'admiration.
Goûter l’œuvre faite par le temps naturel.

Se limiter aux retouches minimales,
inspirées par le vide qu’ouvre
sans raison l’espace à la patience.

La musique naturelle nourrit le corps
d’une saveur pleine. Le chat roux
s'est allongé sur la chaise du fond.

J’attire son attention, évite l’approche
qui le ferait fuir, contourne un bosquet
et allège le dernier fruitier.

Une colonie de champignons
a pris possession de souches noisetières.
La douceur tendre du soleil sur le corps
éconduit toute routine apprise.

Dès que possible, la nature accueille
ce corps-sage, les bras tendus, ouverts
sur aujourd'hui. Elle inspirera,
en l'aspirant, ce corps-ci dans son flux.

(17 3 15 17°, matin clair, après-midi solaire, vesprée magique.)


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