Il tâte la tête d’Antigone.
Œdipe s’ingénie, telle la teigne :
il tait le don de l’épigone.
L’égo à poigne ne geint ni ne daigne.

À tâtons, il peine, entend l’onde
à l’année, en appâtant l’aînée.
Elle dédaigne tant de pièges,
la dégaine en apnée.

Il taille l’adage en tenant le lien.
Elle tanne la gaine en otage.
Il tonne. Elle l’étonne et il dégage
la pépite appontée au vertige éolien.

La dignité, étape du gain.
Le doigté palpite, l’épié
gîte ; petit à petit, elle pointe d’étain
l’épopée en l’état et l’étend à l’été.

Le poignet d’Œdipe détient, attend ; indigent,
il tonne le pan éteint du génie en peine.
Antigone tâtonne le gong, tendant
le la de l’an à Ismène.

Il opine.

En hommage à l’Antigone d’ « Œdipe sur la route » de Henry Bauchau, en particulier le chapitre 5, intitulé LA VAGUE… Texte lu en atelier de poésie, chez Karel Logist. Un beau présent au couple fille-père, Antigone et Œdipe. La définition du beau présent oulipien se trouve ici.
Quelques concessions au beau présent: 11 mots et détournement de sa fonction d’épithalame (célébrant un mariage).
Sur 560 caractères, 56 exceptions (10%).
1 V 1 R = vertige
1 M = Ismène
U dans 1x au = à le et 2x du = de le.
L in (28) le la ; 5 il, 3 elle.
L in telle 1x et 1x taille, 1x dans éolien, 1x dans palpite.
S in s’indigne.


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