Ils avaient menti sur  
l’âpreté propre  
aux plaies sans ombre.

Il s’était dessiné  
un champ de nuit pour y
rêver le monde à l’abri
d’une nuque sans lendemain.

À genoux dans l’herbe  
ils avaient reconnu  
le feu cambré livré
aux paumes de lumière.

En ouvrant leur âme  
aux moues du ciel,  
ils avaient inventé
l’envie de mots en déroute,
en avalant à cœur d’aube
la lumière d’un linceul à venir.

Ils viseront l’oubli  
pour mieux croire,  
sans s’y user,  
à la fonte des yeux
sous les aboiements  
d’une vérité qui
avait commencé à se dire.

Ils pourraient mourir  
en se souvenant  
des portes nocturnes au fond
de la douleur d’aimer.


Avec un vivier de mots de Carl Norac, Le voyeur libre, Éditions Les Éperonniers, 1995: premier nom et dernier verbe de chaque poème des Outils du voyage, première partie du recueil.


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