Avoir tant bien que mal résisté avec lucidité à une convergence de contingences créant, quatre jours durant, des conditions de vie légèrement
- moins idéales,
- moins choisies disons
- mais imposées au soi
dans leur rigueur un peu janséniste, est s'offrir un test grandeur nature de la fermeté d'une sérénité acquise de haute lutte, un ouvrage à constamment remettre sur le métier, à n'en pas douter !
La sérénité humaine n'est jamais assez fermement ancrée, bien sûr, mais, malgré les remous provoqués, a tenu bon à force de réflexivité intérieure affrontant le réel avec bonhomie, refusant de céder à un "pétage de plomb" délétère. Une forme d'ancrage finalement. Les strates anciennes sous-jacentes au soi sont toujours en latence mais ont été tenues fermement sous boisseau, à distance. Les brèches refermées avec aisance, par le concours de professionnels à leur affaire, confirment par ailleurs la bonne image de soi auprès d'autrui avec lesquels l'anticipation de joie d'une douche ... chaude peut authentiquement se partager !
C'est aussi par l'exercice vigilant d'une volonté manifeste que le corps a surmonté l'épreuve.
D'essentiel reconduite abonde la trame
humaine face à l'urgence de s'y poser,
simple contentement d'une vie qui y bat.
Écrits au jardin
Par la fenêtre une lune
en plénitude a moulé la nuit
dans sa lumière.
L'aube cueille
l'éveil en sa gangue.
Le corps se redresse,
content d'être.
Les deux bouleaux se dépouillent
quand le vent y insiste
de rameaux perdus,
l'humain à leurs pieds
les rassemble en un tas
annonçant un prochain compostage.
Jadis, il en aurait fait un balai.
La prise du vent dans les branches faitières
du charme impressionne
l'oeil à son pied; il
s'y pose myope & proche.
Taraudé par sa venue sans écueil,
le corps se dépose sous la couette.
L'heure digestive est propice.
Le silence s'arroge
aux limaçons alentis
d'une rumeur acclimatée.
La sieste, parfois dirimante,
sait se faire dispensable.
Une moindre relaxe méditative,
quelques minutes suffisent:
retrouver l'allant
pour une fin de jour active.
À la fois privilège de l'âge
& luxes des ressourcements,
elles relancent
le dynamisme du jour
en conduisant le corps
jusqu'à sa nuit insouciante.
L'ordre revenu aux choses proche
rend au corps une souplesse d'échine,
quelque rebuffade du réel
l'avait quelque peu raidie
sans vraiment
perdre en bonhomie...
Nothing personal,
juste des contingences
se mettent à converger
sur une ligne de noeuds
qui se délacent d'eux-mêmes
avec la raison.
Nul torrent,
de petits rus fascinés
par leur rencontre improbable.
Se trouver, là, carrefour patient,
tenant l'impuissance
à bouts de bras.
Nul plongeon au coeur des béances.
Épouser la joie
comme d'autres entrent en religion,
une attention de tous les instants
à l'oeuvre d'un soi
qui s'épanouit
en se condensant.
Massive, émaciée sur les tournures,
la phrase s'acoquine au flux
sans y adhérer, propice à l'émergence.
La chaleur astrale
entre les cavalcades éoliennes,
boursouflures éventées
dans les étages supérieurs.
Habile, elle conforte le corps
qui s'y ouvre, densité
à l'écoute de frictions échevelées
mobilisées par le vent
dans les ramures proches.
Sensation très nette
d'appartenir au flux:
faire corps avec leurs ramures
vivifiées par la solidité
de leurs ancrages dans le sol
par une lignosité sense.
La pulsation ne ménage
ni ne malmène.
Elle intime juste
l'ampleur des mobilités
assouvies par les vents
proches de la terre.
Offrir au corps content d'être là
un espace serein où
déployer son flux.
Lumière incidente
jette sur le réel
un feu qui l'amadoue.
Il y resplendit, s'effeuilant transparence.
La moindre caresse ondule
en dansant à travers brins d'herbe
laissés à croitre par
une tonte parcimonieuse.
Une résidence jardinière
vespérale jouit de la paix
que leurs écrans apportent,
en les assoupissant devant leurs écrans,
à leurs moteurs vrombissant
dans l'espace sonore,
chassant la moindre trace de vie...
Épure ténue
du réel incident, la
fraicheur concerte
l'air & la Terre
à rassembler
le corps à couvert.