Menuet nocturne
Danse à trois temps
Elle a l'air chafouin, mais sain.
Un peu comme si transir
n'était pas de sa constitution.
Faire silence car
il n'y a plus rien à taire.
La nuit, un creux sans fard.
Faire silence car
il n'y a plus rien à taire
dans la nuit sans phare.
Tout à la joie d'être exercé à
la simple félicité.
Nulle rémission ne fait sens.
L'humide toise, le grand froid paralyse.
La bride sur le cou, la mule
se charge du surplus.
Elle ne fera pas d'émule
tant elle se tient droite
dans ses mules feutrées.
Elle n'en est même pas émue.
Tel est son chemin.
Elle y a un jour consenti.
C'est à ce contrepoint que se connait
l'évanescence évanouie,
comme évaporée par le frigide.
Elle a la félinité caline
des vibrations fébriles de ses vibrisses.
Creusoir des imagements,
émanations d'abysses insues,
taraudes sans faire les faraudes.
La compétition, une inexactitude.
Démêler l'inadéquat
lorsqu'il se présente
libère le champ exploratoire.
L'exploit n'emboite nul pas.
Il est sans trépas
dans l'en-deça du créé.
Si elles se déploient
sans délimiter
pareille envergure,
leur portance,
un confort
inédit.
Sans urgence,
la nuit, le jour, faire silence.
Rien ne demeure qu'il faille taire.
L'entaille s'en est dessaisie,
comme son vol s'était effilé
lors d'un survol éraflé.
Quant au sol,
nulle résorption.
À pas fermes désormais.
L'allure a beau être rude,
elle n'en est pas glaçante.
Juste, très pénétrante.
Tel un tremplin sans ressort,
nul rebond où resplendir.
Toute rune ne rime sur rien.
Se mire sans grimoire,
la tirette prend son élan
dès l'engrenage fiché droit.