Toi qui vas au trot léger rejoindre le jardin
et l'herbe sous la fenêtre qui jouit à l'œil,
Septembre veillant à être l'accueil dudit vin.
Je ne louange rien, car mélanger je voudrais.
À force d'inonder le verger de tes fruits si mûrs,
Tu voudrais que je pénètre en ta grotte sous mon chant.
Rien ne m'empêche de naître au désir de douceur:
le mateur refuse d'abréger la saveur de ses jours.
Dans nos jeux se recueillent ses hochements pensifs.
Sous les arbres qui s'effeuillent en un rouge éclairci,
s'entrevoit ton tutu bleu qui s'enlève dans l'heure …
Des mots doux en guirlandes piétinent ici-bas
se tortillant un peu de la joie du même :
Mais voilà l'huis grand ouverte sur la chambre du haut ...
La contrainte est expliquée ici.
Extrait de la revue TERRE WALLONNE, catholique et régionaliste, (éditeur Élie Beaussart), tome V n°29 3e année 15 février 1922; page 338 : Septembre, Adolphe HARDY
Toi qui dans mon jardin descends d'un pas léger
et regardes d'un œil si tendre à ma fenêtre,
Septembre, ô mois divin du calme et du bien-être,
Je t'aime et te voudrais dignement louanger.
A l'odeur des fruits mûrs qui monte du verger
Tu mêles comme un chant d'adieu qui me pénètre.
Rien n'égale en douceur le rêve que fait naître
le charme exquis des jours que tu viens abréger.
Dans l'allée où, pensifs, les oiseaux se recueillent,
sous le dôme éclairci des branches qui s'effeuillent,
s'entrevoit, d'heure en heure, un peu de ciel bleu …
Des bonheurs d'ici-bas les fragiles guirlandes
se dépouillent de même en mon cœur peu à peu :
Mais les clartés d'en haut se font aussi plus grandes.