Cette incursion ruminante en Cezannie est profondément marquante. L'autrice la conduit posément, étape par étape:
- Familles
- Sous-bois
- Dans l'atelier fendu
- Aller au paysage
- Écrire. Peindre
Chaque partie porte le récit des avancés de l'autrice dans la matrice même d'une vie de peintre. Elle s'arrache à l'histoire, que conte admirablement le site que la Société Paul Cezanne (sans accent aigu !), en prenant la malséante forme de l'italique – qui ralentit la lecture car il diminue la lisibilité pour des yeux qui ont déjà beaucoup lu, foi de typographe mâtiné par François Richaudeau –; le je aurait suffi, non ?
Chaque étape autorale est suivie de divers points de vue: le père, la mère, la compagne épousée, le fils, le jardinier.
L'aîné ne reprendra pas la banque familiale. C'est ainsi. Nous sympathisons volontiers. La lecture de cet essai de belle facture s'accompagne d'une remontée d'oeuvres telle qu'une bibliothèque personnelle peut en receler...
Cette mise en plume, ça ne fait pas un pli, nous recharge d'emplettes visuelles ployant élégamment au gré des vents qui s'essoufflent dans les branchages qu'un dominical automne consacre à cette lecture.
Si comme moi Cezanne ne vous laisse pas indifférent, je vous propose également de parcourir le site très richement pourvu que la Société Paul Cezanne lui consacre. Un modèle dans son genre.