Les écrits sur l'art qui sont assemblés en ce recueil "Arts" disent assez les enthousiasmes pérennes qui emportent un imaginaire qui s'est constitué, enrichi, étoffé au cours des ans qui s'écoulent.

Dans cet opuscule de trente pages, en un élégant petit format de poche, l'auteur, dont la plume m'était jusqu'à présent inconnue, donne pleinement vie au Monet de la maturité. Celui-ci vit retranché à Giverny pendant la première des guerres qui a frappé notre court 20e siècle, tel que l'a nommé l'historien britannique renommé, Eric Hobsbawm. Ce dernier voyait cette période (1914-1991) comme l'âge des extrêmes: ce syntagme dit assez le désarroi dans lequel ont dû être plongé nos "forefathers". & que dire de la génération qui a suivi, elle qui a survécu à l'apocalypse nucléaire dont Roosevelt, presque à l'article de la mort, a cru bon devoir écraser la planète pour sceller une domination américaine que seul Trump est peut-être presque parvenu, ce n'est peut-être pas le moindre de ses apports paradoxaux, à nous défaire ! L'Union européenne se resserrera peut-être encore davantage si V. Poutine persiste en Ukraine, et probablement ailleurs... car il n'en a pas fini d'en découdre au nom de "ses" terres impériales.

Le titre constitue la proposition subordonnée liminaire de chaque nouveau paragraphe dans l'opus. Elle a fort belle allure. Elle balise les champs investigatifs qui, chaque jour, habitent Monet. L'obsession intérieure qui l'assaille, ses pinceaux & ses brosses lui offrent un exutoire visuellement jouissif. Il retouche, corrige, réinterprête à longueur d'années car c'est en artiste fécond qu'il a multiplié les approches. Ses séries de Cathédrales, par exemple, ont constitué des interprétations successives. Elles ont en ces Nympheas trouvé à se superposer, à fusionner en une seule, sommative. C'est en cela qu'elles constituent une sommation lancée au regard intérieur qui réside en chacun○e d'entre nous.

Je vous souhaite d'avoir pu, avant que le tourisme ne se mondialise, pendant une pause longue, vous asseoir tranquillement au milieu d'une des deux salles & pu vous y immerger dans les délices océaniques de ces profondeurs insondables étalées en ovale autour de vous.
C'est à l'amitié qui unissait G. Clémenceau et C. Monet que nous devons ce legs à l'État que le peintre lui a offert pour célébrer la victoire. L'expérience est unique & je l'ai reconduite bien des fois. Elles étaient un passage recherché, provoqué même...
 
L'autre bref nullepartage sur Les Nymphéas se lit ici.
 

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