Par les temps qui courent si vite, nos essoufflements empêchent d'encore réfléchir à quelques évidences sur "la" situation.
Récemment, deux auteurs ont trouvé éditeur pour retaper sur un clou qui m'est cher, à la fois par atavisme familial mais aussi par engagement philosophique.
Le premier est décédé il y a plus de deux siècles: Emmanuel Kant (1724-1804). Les éditions SAMSA en coédition avec la Fondation Henri La Fontaine viennent fort opportunément de faire paraître une nouvelle traduction et adaptation en français moderne par Christian Lutz d'un texte que le philosophe de Königsberg avait fait paraître en allemand en 1795: Projet de paix universelle, Esquisse philosophique.
Il structure son esquisse philosophique autour d'une table des matières en deux sections, deux suppléments et deux appendices:
La deuxième section contient les articles définitifs en vue de la paix perpétuelle entre les États (la première section contient les articles préliminaires); le premier supplément s'intitule De la garantie de la paix perpétuelle et le second un Article secret pour la paix perpétuelle.
Les deux appendices envisagent le désaccord entre la morale et la politique tandis que le second aborde l'accord de la politique et de la morale selon les notions transcendantales du droit public.
Bien sûr, la lecture du simple énoncé des titres ne dit rien de la force des arguments avancés. Je vais donc m'y plonger, dans la (quasi-)certitude absolue que je suis QU'AUCUN MEDIA, QU'AUCUN DÉBAT TV OU RADIO n'a jamais abordé ce texte; en tout cas, avant de croiser cet ouvrage sur une table de la récente foire du livre de Bruxelles, je n'avais jamais entendu le nom de Kant mentionné.
Le second est un auteur contemporain qui s'était fait connaître avec un très remarqué Manifeste de l'eau dans les années 1990: Riccardo Petrella (1941) vient de faire paraître aux éditions Couleurs Livres Lettre aux enfants et aux petits-enfants suivi de Pour le refus intégral de la guerre. Merci à l'auteur d'avoir pris le temps de structurer ses idées autour de la thématique, si peu en vogue en cette fin de premier trimestre 2025, du refus intégral de la guerre. L'ouvrage est petit par la taille et lourd en réflexions suscitées.
La lecture conjointe de ses deux ouvrages rameute la flamme d'un pacifisme intégral qui n'a (presque) pas du tout voie au chapitre dans les conjonctures bellicistes intérieures, propre à la si divisée Belgique) et internationales.
Sur cette thématique, un trimestriel français intitulé Alternatives non violentes offre certains dossiers qui peuvent retenir l'attention.