Quelques propos discursifs sur un mouvement politique d'une certaine gauche radicale en gestation - Belgique francophone

Le bord du chemin* n'est sans doute pas le meilleur endroit pour participer, voire contribuer éventuellement à l'éclosion d'une alternative crédible à la gauche libérale qui pollue l'atmosphère depuis tant de temps. Une phase d'observation initiale est toutefois probable au vu des quelques réflexions qui suivent.

La référence presque explicite au film & au livre également nommés Demain est malheureuse parce que circonstancielle. Un mouvement politique qui souhaite s'inscrire dans la durée n'accroche pas son wagon à la fugacité ambiante.

Et elle est d'autant plus malheureuse depuis l'analyse fort pertinente que nous offre sur un plateau S. Bottacin dans la livraison bimestrielle de mai-juin 2017 du Pavé dans la mare - n° 97 -, organe de liaison de l'asbl Barricade. Son titre et son sous-titre sont porteurs de sens: Demain, le film - les marchands d'espoir.

Cette analyse décortique notamment la démarche fort concertée de marketing d'adhésion que l'épuipe du film a mise en place. Elle nous offre l'occasion de porter un regard distancié sans rejet, critique sans négativisme. Il s'agit là d'un exercice très réussi de nuançage bienvenu. Salvateur même face au consensus mou qui a prévalu lors de la sortie de ce film.

S. Bottaccin y associe dès le titre l'espoir à demain. Cette thématique espérante est bien documentée par le philosophe A. Comte-Sponville, notamment dans cet essai qui figure sur Nulle Part: il s'intitule De l'autre côté du désespoir... S'y comprendra peut-être pourquoi ni l'espoir (proche de l'espérance, cette vertu théologale... chrétienne) ni des lendemains qui chanteraient ne sont porteurs de présences... au réel, cet extrême contemporain, au soi ici & maintenant. (Ah le Tonton d'avant '81...)

Demain, on rase aussi gratis, non ?

Comme le montre très bien Jean-Luc Mélenchon dans la lame de fond qu'il conduit en son pays, la philosophie peut habiter le discours politique avec pertinence. Jusqu'à imprégner le logo du mouvement qui le porte.

Comme la poésie d'ailleurs. C. Taubira en est aussi une porteuse forte.

Je vous suggère de prendre le temps d'écouter attentivement la 26e revue de presse de J.-L. Mélenchon, la première après le premier tour. Elle dure 32 minutes mais il émane une telle force de sincérité, une telle maturité d'équilibre, de ce fil discursif que l'échine en frissonne encore rien qu'en écrivant ces mots !

L'embryonnaire opacité qui a présidé à la fusion entre Vega et le Parti de gauche en un Demain si étrangement** nommé... trouve une petite mise au jour sur le site qu'ils viennent d'ouvrir. Mais on les y sent encore assez peu sûrs d'eux/d'elles tant ils/elles demeurent soucieu.ses/x de celer encore ces étapes-là, antérieures à la fondation.

La transparence pourtant devra jaillir très tôt.


* D'autres, comme S. Tesson dans Philosophie Magazine de mai 2017, lui préfèrent le bord du fleuve... Qu'il soit chemin ou fleuve, le bord est à contre-courant (c'est le titre qu'il donne à sa chronique).

** Jusqu'à plus ample informé sur l'imaginaire qui a présidé à ce choix & sur les liens qui peuvent (ou non) exister avec l'équipe du film.


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