Dans l'ordre chronologique:

  • Émile Saisset (1814-1863), 1849; toujours accessible (notamment sur Hyperspinoza) malgré les nombreux à-priori du traducteur contre le spinozisme;
  • Jules-Gustave Prat (1823-1895), 2019; à nouveau disponible grâce à Bernard Pautrat & aux éditions Allia;
  • Charles Appuhn (1842-1942), 1929; la plus communément trouvable en éditions diverses, elle est libre de droits... Elle est disponible sur le site de Julien Gautier, ethicadb;
  • Roger Caillois (1913-1978), 1954; la plus prestigieuse (volume Spinoza, La Pléiade; pas la plus fiable à en croire les spécialistes, y compris Robert Misrahi qui a contribué au volume pour la traduction de la correspondance; les autres oeuvres traduites par Madeleine Francès semblent jouir d'une meilleure réputation);
  • Louis Millet (1921- ), 1987, Éthique, Ve partie, éditions Bordas.
  • Bernard Pautrat, 1988; un tiers de sa traduction figure sur le site de Julien Gautier, ethicadb;
  • Robert Misrahi, 1992; Elle est également disponible sur le site de Julien Gautier, ethicadb;
  • Pierre-François Moreau, 2020, aux PUF, collection Épiméthée, volume IV des oeuvres complètes, entreprise au long cours sous la direction de l'auteur de cette traduction magistrale qui s'adosse à une relecture du texte à la lumière du manuscrit retrouvé à la bibliothèque vaticane en 2010; l'avantage de cette version consiste en l'inclusion du texte latin;
  • Maxime Rovere, 2021, éditions Flammarion. En suivant le lien sur le nom du traducteur, vous atterririez sur un essai où j'explique les avantages de cette traduction, sans qu'elle soit scientifiquement supérieure (ou inférieure, même: évaluer de la sorte m'importe peu en amateur attentif de philosophie).

Préférences

J'ai longtemps utilisé celle de Robert Misrahi. Son insistance sur le Deus Sive Natura, dieu c'est-à-dire/autrement dit la nature était & est toujours de nature à emporter l'adhésion nullepartienne, en cela renforcée par Michel Juffé (Café Spinoza). À tel point que sur Nulle Part, le terme équivalent, la nature, est systématiquement préféré au terme canonique.

Depuis lors, à force de fréquentations, celle de Bernard Pautrat me parait lui être supérieure, notamment pour ses audaces salvatrices du sens, avec un très bon accessit attribué à Jules-Gustave Prat, dont Bernard Pautrat lui-même a édité le texte avec l'aide du petit-fils de l'auteur qui a fortement sollicité les archives familiales.

Pierre-François Moreau parce qu'elle est immanquablement amenée à devenir la traduction canonique pour les années à venir, tant l'équipe à laquelle sa traduction s'adosse est de nature à inspirer confiance. Plus je m'y plonge, plus j'apprécie l'élégance de ses solutions traductives: elles favorisent une lecture fluide du texte. Il est clair que sa lecture se poursuivra.

Enfin, pour la fréquentation quotidienne de l'Éthique, la plus récente des traductions a pour l'instant ma préférence. Elle a été entreprise par Maxime Rovere. Je m'explique volontiers des raisons de cette préférence en suivant ce lien.

Il est certain que celles d'É. Saisset et C. Appuhn sont à éviter dans la mesure où ils semblaient tous deux peu favorables au contenu de ce qu'ils avaient traduit. De plus elles sont très anciennes, ce qui leur vaut la faveur de certains éditeurs puisque leurs traductions sont libres de droits, càd gratuites...

 

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