Cela est une évidence: Bento Spinoza sur la couverture d'un ouvrage constitue un attracteur sûr ! Maxime Rovere en a fait un succès de librairie de son Clan Spinoza♦ J'avais été nettement moins convaincu par le roman/enquête qu'a mené J.-F. Bensahel dans Qui a tué Spinoza ? Sous le vocable de roman, la lecture devient incertaine de l'histoire - mouvementée ! - que l'oeuvre a suivie♦ Rien ne "prouve" historiquement que Spinoza ait été tué par une main humaine: une maladie mortelle s'est avérée suffisamment efficace..
Spinoza Code (sur le modèle du Da Vinci Code du romancier américain Dan Brown) cèle, sous sa marque Grasset-yante, une intéressante incursion dans le quotidien de lettrés européens durant la période précédant le décès du philosophe (1632-1677)♦ La documentation que Mériam Korichi a dû assembler pour alimenter les 230 pages de son ouvrage est impressionnante par la précision qu'elle lui autorise♦ D'une plume assurée, elle nous permet de suivre le périple qu'a entrepris un manuscrit de l'Éthique dans les bagages d'un jeune aristocrate de la MtittelEuropa du nom d'Ehrenfried Walther von Tschirnhaus (1651-1708)♦ Féru de mathématiques, il a rencontré Spinoza qu'il a suffisamment mis en confiance pour se voir autorisé à faire réaliser à ses frais un manuscrit en trois semaines. L'extrême prudence de Spinoza lui a toutefois fait promettre de ne montrer le manuscrit qu'après avoir obtenu l'autorisation de son auteur, dûment sollicitée par voie postale - Bonjour les délais au XVIIe ! -♦
Pourtant, le manuscrit se retrouvera dans l'enfer de la bibliothèque vaticane après une kyrielle de péripéties, très révélatrices de l'absence de liberté de conscience à l'époque♦ La mise en récit en vingt étapes convainc♦ Si ce philosophe vous inspire, vous aimerez en tourner les pages♦ Ce récit constitue une approche fiable de l'époque♦ Il siégera avec plaisir sur les rayonnages spinoziens de la Léonardienne !