L’auteur rend compte et nous accompagne vers un monde où l’humain reprend sa place bien loin d’ici, dans une des deux patries de sa compagne.
Une forme de détachement pressé de questions liées aux origines qui se dévoilent.
Leurs deux enfants sont un pont génétique entre deux univers indevinables. On est toujours le martien de quelqu’un d’autre. Malaise face au dévoilement un peu impudique d’une  intimité familiale; elle doit avoir été consentie.
L’anonymat du lointain universalise-t-il le propos ? Je n’en suis pas certain.
L’apport photographique est essentiel au texte avec lequel il joue le renvoi de balles de façon très régulière. Et très réussie. Merci à l'éditrice d'avoir relevé le défi.
Un peu comme si le lecteur avait été admis à ce voyage exploratoire lâché par bribes.
Trois séjours, une appropriation intérieure de l’insaisissable.
Admirable humilité un peu cassée de l’occidental face à un double univers: hypermoderniste et pauvre. Une autre Asie encore.
Nous suivons la progression d’une famille dans son sourcier. Le lecteur a l’impression d’entrer dans une intimité du lieu (la Corée) par leur intermédiaire. Aucun « tourisme » n’atteindra jamais cette authenticité.
Ce livre est aussi un plaidoyer silencieux au métissage. Personnalisé.
La médiation (la médiance- « la relation de l’être humain à son milieu » - dirait Augustin Berque) vers le lieu par le foyer familial le rend moins lointain, un peu moins incompréhensible peut-être.
Une forme d’humilité au dévoilement de soi.
Bref, du grand Delaive quoi ! Un pari pas facile à tenir, ni à gagner: faire passer une autre civilisation par la plus ultime des intimités familiales.
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Cet auteur a des ressources…
Nul vers dans cette biographie familiale illustrée. Pourtant, le terreau dans lequel la plume du poète-romancier-photographe s’est affûtée est peut-être partie prenante d’un parcours intégré sur la piste coréenne.
Le lecteur que je suis, innocent de toute Corée, prend plaisir à se replonger au hasard de ses rencontres avec l’ouvrage; il trouve bien des manières de se dégager de son voisinage d’amoncèlements.
Mon intérêt pour l’orient via le tantrisme cachemirien m’avait déjà permis d’apprécier des Postures dans Le livre Canoë (Le livre canoë, poèmes et autres récits, La Différence, coll. Clepsydre, Paris, 2001). J’y avais reconnu et mieux compris certaines familiarités essentielles.
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Pour lire un extrait du Carnet de Corée sur le site de l'auteur, c'est ici!


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