L’ami terrien, ce jeune homme, a rassemblé certains de ses textes de scène dans le Bookleg 106 - éditions Maelström - sous un titre grec: Micromégaphon. (3€, vive la poésie à prix démocratique !)

Il est une entrée possible, et de qualité, dans le monde de la poésie oralisée sur un rythme répétitif, dans le meilleur des cas scandé, poésie scénarisée, de celle qui fait claquer les portes (To slam /slæm/ the door…).

Son oralité survit très bien à la mise par écrit car il pratique d’abord la poésie, qui est avant tout une vision sur le monde, et jouit pour ce faire d’une plume adéquate, frisant même parfois avec l’aphorisme, l’image forte. La lecture est débarrassée de la frénésie propre à la jeunesse quand elle se dépose sur le papier. Le rythme redevient celui du lecteur, et non celui du « slammeur ».

Quand il joint la force de son écriture mémorisée à sa déclamation sur scène, il (m’) enchante: l'art d'écrire est premier et l'art de dire le seconde avec talent.

Un aphorisme avant de se quitter ? « Il se peut qu’un jour, nous soyons assez esthètes pour que l’ensemble du marché soit le marché de l’art. » (Même si je ne suis pas sûr que ce soit une bonne nouvelle ni pour l’art, ni pour le marché, mais c’est une autre histoire !)

La prochaine fois qu’il se produit sur scène, n’hésitez plus !


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