Une des puissances essentielles de l'écrit: c'est de porter la révolte, & son corollaire la clandestinité. (Reformulation p. 97)

D'où cette plume clandestine qui émerge des marges, qui émarge aux berges immergées d'une littérature érotico-pornographique bordelaise, assez insoupçonnable même si l'ouvrage que J. Abeille a consacré à Pierre Molinier laissait entrevoir quelques-unes des abysses voisines. L'oeuvre peut se lire selon tant de stratifications différentes, dont aucune ne semble avoir les faveurs de leur auteur, que son empreinte sur l'imaginaire de chaque lecture lui appartient en propre, nonobstant ces biens intéressants éclairements.
 
L'auteur du chapitre 6, Arnaud Laimé, est un spécialiste incontestable de l'oeuvre de l'auteur bordelais. Nous l'avions déjà croisé dans Le dépossédé.
Il me semble cependant qu'il est possible d'ignorer ces sources profondes pour apprécier l'imaginaire créatif qui se déploie dans l'univers des contrées. Les clins d'oeil que J. Abeille a parsemés dans l'ensemble du cycle, l'insertion de l'hétéronyme de Léo Barthe, le sien propre, dans la généalogie des personnages dont nous lisons les écrits suffit déjà à semer tant de cailloux qu'il est pensable de s'y perdre si l'attention se relâchait ! À chaque relecture, outre l'entousiasme face à la belle langue déployée, d'autres couloirs discrets apparaissent, preuve s'il en était besoin, de l'insondable complexité de cet univers-là.
 

La table des matières révèle une pluralité d'imaginaires sériels très ouverte. L'ouvrage date de 2016.
 
 

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