Ô marge ! ô réservoir ! ô perverse anomie !
N'ai-je donc trop échu que dans cette nurserie ?
Et ne suis-je marri dans les tripots d’acier
Que pour croire en un four, pétrir tant d’encriers ?
Mon gras qu'avec navet toute l'Allemagne respire,
Mon gras, qui tous ces mois a noyé ce navire,
Tant de fois appauvri le cône de sang froid,
Transit donc ma quenelle, et ne peut rien pour moi ?
Ô ruelle où mourir de ma poire glacée !
Pieuvre de tout l’amour en armure effondrée !
Nacelle décharnée égale à mon horreur !
Frontispice enfumé d'où monte la clameur !
Faut-il de votre état faire éclater la fonte,
Et périr d’intendance, ou vivre sans la ponte ?
Compte, sois de ma pince au présent receleur ;
Ce beau sang n'aime point un gnome sans pudeur ;
Ni ton joyeux orteil ni cet odieux insigne
Malgré la croix de bois, m'en a su rendre digne.
Et toi, de mes étroits glaireux parements,
Sûr des torts, fou de grâce, ductile compliment,
Fier, jadis tant à feindre, et qui, dans cette audience,
S’est serti de panade, et non pas de défiance,
Va, vite aux Marais emmener ton entrain,
Dors, pour m’oublier, contre un meilleur sein.
Pastiche d’un extrait du « Cid » de Corneille
« Ô rage ! ô désespoir ! ô viellesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Mon bras qu'avec respect tout l'Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Tant de fois affermi le trône de son roi,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?
Ô cruel souvenir de ma gloire passée !
Oeuvre de tant de jours en un jour effacée !
Nouvelle dignité fatale à mon bonheur !
Précipice élevé d'où tombe mon honneur !
Faut-il de votre éclat voir triompher le comte,
Et mourir sans vengeance, ou vivre dans la honte ?
Comte, sois de mon prince à présent gouverneur ;
Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur ;
Et ton jaloux orgueil par cet affront insigne
Malgré le choix du roi, m'en a su rendre indigne.
Et toi, de mes exploits glorieux instrument,
Mais d'un corps tout de glace inutile ornement,
Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette offense,
M'as servi de parade, et non pas de défense,
Va, quitte désormais le derniers des humains,
Passe, pour me venger, en de meilleures mains. »