Dans un café comme un couloir
Bourré de courants d'air,
L’homme consomme rhum et bière.
Dépourvu de mémoire,

Il boit la tasse en pleine mer,
Pour noyer le poisson.
Il jette un œil dans un tesson
De verre, l'œil amer

Picon. De l'eau sur son blouson,
Neige qui fond, s'écoule
Le long du cuir et devient houle.
Odeur de mer dans son sillon.

Ce dimanche il n'y a pas foule.
L’homme a l'air des grands soirs,
Il observe dans le miroir
Son reflet flou, qu'il saoule.

(Atelier du 6 décembre 2010)


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