Réveil au petit matin.
Les draps moites, froids, glacent
ma peau tiède. Au jardin
les pas de la nuit s’effacent.
Des jets d’eau se fracassent,
les gorges qu’on racle, le
papier à tartines qui crisse,
mes lèvres sur leurs peaux lisses,
courants d’air parfumés … Le
silence picote, bruisse.
Les chats s’endorment contre moi.
Leur chaleur simple, le froid
bleuté du jour qui s’immisce,
me rejouent les solstices
d’un poète suédois.
Soleils blancs, lunes de marbre,
jeux de gris entre ciel et mer,
champs givrés, traits noirs des arbres …
Je me glisse dans l’hiver
selon Tomas Tranströmer