Il attache sa ceinture
Se regarde dans la glace
Aucune ombre, tout est pur
Les questions sur son corps passent
Et se fondent dans l’azur
Ses pupilles sont déjà vides
Sa poitrine sonne déjà creux
Il pense à sa terre promise
Aux saintes, aux vierges, aux pleureuses
Qui sur l’autre berge l’attendent
Il attache sa chemise
Et sourit obstinément
Dans la foule qui fourmille
Il avance aveuglément
Il se noie dans ces passants
Qui le frôlent et qui l’ignorent
Il caresse sa ceinture
La lumière cligne dedans
Le métal se fissure
La poudre est là qui attend
Sa main saisit la goupille
Clic. Cinq secondes ; cinquante morts
Et personne qui l’attend