Caviardage
Sur un sonnet de Mallarmé

De toute éternité, les voleuses d’oranges
Versent leur sang sucré sur les poètes nus.
Ceux-ci, épouvantés par ces jeux inconnus,
Ponctuent de lys mort-nés des prières étranges.

La couleur du repos fait sursauter les anges.
La blancheur de leur neige, les mots purs qu’ils ont bus
Clament les sortilèges de leur fière tribu
Puis se noient dans le flot de la plus noire fange.

Quand sur un sol hostile ils élisent leur fief,
Leurs idées orphelines dont tremblent les reliefs
Ordonnent des orties sur quelque tombe informe.

C’est là-bas qu’ils reposent et sous les blocs d’azur
Roulent sur le granit des oranges énormes
Que volent les mains noires de vierges au regard pur.


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