C’est une histoire sans paroles
Un film ancien en noir et blanc
C’est la cuisine des aïeuls
Où l’on se chauffe doucement
Il y a la haute cheminée
Et les fronces de son jupon
La buse aux clairs reflets
Le clou, la casquette et le torchon
Il y a la large cuisinière
Et ses cuivres luisants
Sur la taque de fonte
La bouilloire ventrue
La cafetière au long bec
Ont l’air de converser
Les deux vieux sont assis
Sur des chaises de bois
La cuisinière entre eux
Placides ils nous regardent
Ils ne conversent pas
Elle est vêtue de noir
Va moudre le café
Le vieux moulin coincé
Au creux du tablier
On voit ses bas épais
Ses grosses chaussures à lacets
Elle a des mains pleines de grâce
Il porte des lunettes rondes
Un costume à larges rayures
Une épaisse moustache blonde
Il a la pipe au bec
La blague entre les poings
Les genoux écartés
Et l’on voit le plancher
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