Il s’enhardit par moments
un gris pluvieux
qu’un intérieur acquis
à la musique méditative
atténue.
L’oreille se concentre:
le son tenu émeut le corps
et enflamme le recueil de soi.
Il s’enhardit un bien-être,
un bonheur d’être l’instant.
Il ne lui suffit plus de
sourire par contumace.
Il lui sourd une musique,
une vibration de l’air tendre:
elle s’épanche dans les fentes
secrètes de rivières pourpres.
Il advient une lenteur vibratoire,
adéquate à l’humeur.
Un faste épais s’écoule
au corps et hors de lui.
Elle pénètre au cœur du silence aguerri.
Il s’intime des maitrises libératoires.
Lancinante musique,
elle s’impose par sa constance pleine.
Elle s’infiltre au-delà même
des interstices pour arborer
la suprématie de sa vision sans paroles.
L’air médite une prise de pouvoir pacifique.
Il advient une lenteur au jaillir
qui le rend obsolète.
Une énergie se rassemble
sans rigueur, sans splendeur.
L’instant est la musique.
Le corps a soif de libérer
les tensions inutiles.
La voix neutre se fait entendre
qui permet la douceur d’une transition
entre l’ailleurs et le dedans.
Il s’amuït une maitrise pour accéder
à un plateau aux confins
davantage inconnus
ouverts au parcours.
Jamais ils ne se conquièrent.
Ils se partagent
sans idée de possession;
tant d’espaces intérieurs
sont dépossédés d’eux-mêmes;
leur incursion élargit leur territoire
sans élaborer.
Un attachement magnétique nous relie.
Il se tord à se distendre
un son que seule l’électronique
peut tenir aussi continument.
Il s’installe une congruence
alimentée par cette musique hypnotique.
Elle prend d’assaut
tout l’espace sonore,
en remplit les moindres interstices
pour aboutir à l'uni vers un rythme intérieur.