La vie reconnue
en soi l’élargit,
augmente le poids
spécifique* de soi.

Cette densité accrue
se saisit de l’instant
et le fonde au cœur
même de l’essence vive.

Une séance ne fonde rien.
Elle affirme la présence contenue
de l’énergie du soi.

Chacune d’elles s’insère
au creux des énergies.
Il circule alors
sur les ponts manuels

un flux habité
entre les deux rives.
Nulle fusion,
elle serait mortelle.

Une harmonie coïncide
par l’attention extrême portée
à la plénitude qui affleure,
entre parfois et plus souvent.

Le corps y plonge, tel
un bonheur sourcé.


* Conseil de Jacques Berque à Jean Sur, in Les Arabes, l'islam et nous, Mille et une nuits, N°110, 1996, p. 32.

 


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