Parcours s’oriente
sans dieux occidentaux
en partage; en partance.

Il trouve à s’assagir
au contact d’une Asie concrète,
acclimatée à nos contrées.

Il se parsème de gouttelettes sages,
tactilement distillées
dans un écartement convenable

régulier, rituel, où chaleur et abandon
se conjuguent avec un soi
qui s’approfondit enfin

en un mélange
non dualiste de bribes
philosophiques de l’Asie:

bouddhisme hors Tibet,
tantrisme,
shivaïsme tantrique du Cachemire,
hindouisme,

à l’écart des dieux,
vecteurs de foules
qui finissent toujours
par se fanatiser.

Des auteurs, aussi: A. Comte-Sponville et ses satellites M. Conche et C. Rosset; Svami Prajnanpad et, plus récemment compris, en voie d'intégration: A. Berque, qui fait coulisser la porte du Japon.

Chaque chemin est balisé
de lectures référentielles,
nombreuses,

de lieux, d’atmosphères, d’époques,
d'amitiés qui laissent
leurs marques singulières.

Nul chemin ne croise son propre trajet.

Nul chemin ne devrait croiser son propre trajet.

Chaque sinuosité
se déroule
en suivant
la flèche du temps.

Tout chemin ouvert
est apte à suivre
le chemin de l’autre,
le temps du partage.

Nul chemin n’existe qu’instantané.

C’est dans le silence des mots
que ce chemin-ci
a finalement osé sortir,
subreptice,
du roncier où il s’était perdu.

Petit à petit, imperceptible,
il rejoint une route,
la sienne,
sans doute,

jusqu’à ce qu’il en change.


S’établit ainsi un passage tremblé,
le dépôt d’une trace
assemblée, vraisemblable.

Chemin de soi, sien propre peut-être,
chemin soyeux à force de lui avoir fait
les yeux doux.

Passage sinuant.

Passages, anciens, XIXe, parisiens.

(18 11 14 & 12 11 15)


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