Pour A.L.
Déposer l’armure
en un lieu sûr
et vaquer désormais
émotion affleurante
sans l’urgence
propre aux égarements.
(extrait de Images)
17.4.12
***
Les armures se dissolvent
dans un présent
qui n'a plus besoin d'elles.
17.4.14
(Co-incidence, à deux ans d'intervalle ?)
***
D’avoir déposé les armures,
donné de la substance au corps,
trouvé un meilleur diapason,
affermi les liens amicaux,
resserré le tissu qui fait sa matrice.
D’avoir compris de quoi ma vie est faite, merci à soi.
28.1.16
(Presque deux ans plus tard...)
Armure vs Cuirasse
Le Grand Robert, comme souvent, éclaire et précise:
armure [aʀmyʀ] n. f. 1155, armeüre; lat. armatura; de armare. → Armer.
I 1 . Ensemble des armes défensives qui protégeaient le corps de certains soldats. ➙ Arme, 1. bouclier, écu, targe; 1. cotte, cuirasse; cataphracte. — . Harnois, composé d'un assemblage de plaques de fer forgé (➙ Plates), que revêtait l'homme d'armes au moyen âge ( au harnois de mailles ➙ Adoubement). Armure de guerre. Armure de joute. Armure de parade. Armure complète du chevalier. ➙ Panoplie. Armure à tonne*. Armures antiques, orientales.
cuirasse [kɥiʀas] n. f. 1417; curasse, cuirace, xiiie; d'une langue romane (anc. provençal coirassa, ital. corazza, catalan cuyrasse, etc.); du lat. coriaceus, d'après cuir, les premières cuirasses pouvant avoir été en cuir.
Une suite en psychanalyse intitulée Innocence terminologique se lit en suivant le lien.
1 Partie d'une armure* protégeant le buste. ➙ Corselet, 1. cotte. Cuirasse antique. ➙ Cataphracte. Cuirasse des chevaliers, des hommes d'armes. Cavalier portant la cuirasse. ➙ Cuirassier (dér.). Corps* de cuirasse. Le devant (➙ Plastron), le dos (➙ Dossière) de la cuirasse. Support de lance fixé à la cuirasse. ➙ Faucre.
Pourquoi l'idée m'est venue de comparer les deux ? Parce que dans leur ouvrage, Vampyroteuthis infernalis, V. Flusser et L. Bec emploient le mot cuirasse, partie de l'armure donc, au début de leur troisième chapitre intitulé Le monde vampyroteuthique:
Les auteurs continuent en se référant à W. Reich qui a développé le concept de cuirasse, dans le sillage de l'inconscient collectif cher à C. Jung. Il me semble que la suite mérite dès lors citation également:
Cette longue citation poursuit un double objectif: d'une part, rapprocher par massage (!)
- le mot armure qui a émergé petit à petit comme ce dont le corps se dépouillait à mesure que l'approfondissement vital libérait le passage de l'énergie au sein de celui-ci. L'image est forte et la vision est précise d'un ensemble de pièces lourdes enrobant le corps qui d'abord se déposent, puis se dissolvent à mesure que leur inutilité grandit;
- et le mot cuirasse qui apparaît à cette plume-ci soudainement un peu plus précis, plus affûté; l'ouvrage cité file en effet une métaphore bien séduisante autour de la guerre et de l'amour.
- le mot armure qui a émergé petit à petit comme ce dont le corps se dépouillait à mesure que l'approfondissement vital libérait le passage de l'énergie au sein de celui-ci. L'image est forte et la vision est précise d'un ensemble de pièces lourdes enrobant le corps qui d'abord se déposent, puis se dissolvent à mesure que leur inutilité grandit;
- et le mot cuirasse qui apparaît à cette plume-ci soudainement un peu plus précis, plus affûté; l'ouvrage cité file en effet une métaphore bien séduisante autour de la guerre et de l'amour.
Pourtant, le référentiel psychanalytique - que cette plume-ci ne récuse ni n'inclut - induit par l'usage du mot cuirasse lui fait conserver le mot armure pour rendre compte de son vécu personnel.
D'autre part, offrir un échantillon de la prose que nous offrent les auteurs de cet ouvrage créativement pollinisateur.
Être ainsi parcouru dans la durée par des jalonnements qui se fécondent mutuellement représente une forme plus aboutie de sourire intérieur...
Une suite en psychanalyse intitulée Innocence terminologique se lit en suivant le lien.