Torpeur des abîmes:
descente parmi les bulles,
légères et lumineuses.
Tristesse des abîmes:
remontées en bulles,
épaisses et secrètes.
Leur réserve, une sourdine
si peu sauvage
du for intérieur.
Le tribunal intime
de ma conscience
s’expose. Enfin. Peut-être.
Enfin, peut-être.
Et toujours
l'obsédante question:
pourquoi suis-je né?
Quand elle aura fini
de me tarauder,
je le serai.
Il ne suffit pas
de cesser
de se la poser.
Je donne le change
depuis si longtemps.
Se creusent tant de
solitudes accumulées.
Déluge de pleurs inexprimés
en ces repaires murés.
Nappes phréatiques
enlarmées
de peines?
Bouchons, faire sauter.
Robinets à ouvrir.
Évacuation sans tapage.
Chercher
de quoi les fonds
sont tapissés.
Apprendre à pleurer
à gros bouillons,
pour accéder à soi.
Petits cris sans alarme,
tout en discrétion réticente.
Parachever, sans m’achever.
Devenir le muezzin
du chagrin des profondeurs,
perché sur un phare-église.
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