« ,  la brume d’octobre, des gouttes qui ne tombaient pas, 
elles changeaient de place sous un ciel  lessivé, » 
A. Lobo  Antunes,  La nébuleuse de l’insomnie

 

Nous sommes parfois une force sans fondement
à la recherche d’une pause ambiguë.
L’ordre branché des choses fascine l’hébétée
qui erre dans l’ouvroir de ci de là, absence
d’empreintes sur un sol en déshérence native.

Il est des terres sur lesquelles croupissent
malédictions perdues au fond de paysages
rustres, un rien malpolis de n’avoir pas été
entourés d’assez d’amour pour enfanter l’éveil
d’une spirale vertueuse s’élevant
du vallon pour l’arroser continûment d’une
humeur joyeuse et ferme.

Bercée par les remparts censés nous protéger
d’on ne se rappelle plus quoi, une folie
diffuse planerait dans l’air comme un bâton
d’encens qui se délite en cendres, seules traces
d’un feu luminescent qui n’a souffert
qu’un instant de ce frottement factice.

Il est des terres sur lesquelles croupissent
malédictions perdues au fond de paysages.

Une touche de lumière plus incandescente
se promène sur un détail de maçonnerie,
fait miroiter la feuillaison d’un arbre isolé
et finit par disparaître à l’abri d’une colline
qui nous détache d’un univers sans apprêt ;
avant la nuit récurrente des trois ellipses.

L’âme noircie aux grottes ancestrales parcourt
la plaine où serpente une rivière moussue
d’un regard quand accroche, sans s’y écorcher,
le moindre filet de fumée tourbillonnant
d’une cheminée assise sur quelque promontoire
osseux qui aurait abrité d’autres que soi
y ayant laissé des traces évanouies,
juste suffisantes pour inspirer un respect
de déférence sans émotion apparente.

Il est des terres sur lesquelles croupissent
malédictions perdues au fond d’un paysage.


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