Nous serons l’intense par une impression réelle de maîtrise.
Un feu, ce feu, se maintient, s’entretient, se savoure.
Pourtant le manque.
L’objective évolution, le positif, tout cet acquis qui nous émancipe.
Car c’est bien d’émancipation qu’il est question.
Par le silence.
Par la paix installée en soi.
Par cette humilité qu’avoisine pourtant le renoncement (Henri Bertaud du Chazaud, Dictionnaire de synonymes, mots de sens voisin et contraires, Gallimard).
Surprenante proximité établie.
Il se déniche davantage de sens dans l’abnégation, la déférence, la douceur, l’effacement, la réserve, le respect, la simplicité.
Qui s’inversent en fatuité.
L’humble renonce au fat qui est amour-propre, arrogance, dédain, enflure, estime de soi, fierté, hauteur, gloriole, immodestie, mégalomanie.
Le modeste, chaste, décent, discret, effacé, humble, prude, pudique, réservé, simple.
La retenue, la décence, l’humilité.
C’est un plateau qui héberge.
C’est une zone calme à l’envers de l’inquiet, le quiet donc et pourtant si proche du gouffre, comme si ce gouffre était natif.
Cette sensation en arrière-plan est déjà apparue dans ce carnet-ci.
Comme si la profondeur de la dépose par intériorité de plus en plus au cœur de l’être était à reconquérir chaque jour, à charmer chaque jour.
Et il semble qu’il s’agit bien de cela: chaque jour enchante, comporte ses intensités enchantées sur lesquelles il s’agit de faire surfer la veille.
Ce charme est un hypnotisme, un magnétisme à chérir, à entretenir par plus grand envoûtement.
Non.
Il s’agit d’adoucir, voilà, d’apaiser, de calmer, de tenir sous le charme.
Il s'agit en effet de s'être apprivoisé en s’entraînant à conquérir le soi par cette densité acquise en renonçant à l’errance.
Ou bien est-ce elle qui laisse en répit.
On y revient toujours comme s’il s’agissait d’un répulsif majeur.
De machinale, de panique, la vie est devenue conscience, volonté.
Et pourtant c’est comme si il fallait s’en convaincre à nouveau.
Voilà ce qui s’appelle écrire à même le dico !