Et puis, il en faut
de l’extase sur soi
pour mémoriser
ces vers à soi
et les dire,
en créant
l’effet adéquat.
Les dire alors,
comédien de ses mots,
sans lassitude jamais
devant tant d’auditoires
qui ont payé (ou pas)
pour être là,
et seront invités
à payer pour emporter
les mots dits à lire.
Je sais & aime
lire à voix haute
les vers d’autres.
Je n’ai pas le goût du spectacle.
Je n’écris pas pour être vu.
Je n’écris pas pour être ouï,
sauf en un atelier bien connu.
J’écris pour être lu
Nulle part et partout.
Que chaque lecteur
façonne les mots
dans sa propre bouche
et les laisse imprégner
la matrice de son être.
Ou pas.
L’envie ne me viendra pas.
Chaque chemin se trace
dans sa forêt d’ombres.