« Se contenter de la lumière qu'il plaît au soleil de nous communiquer par ses rayons. » M. Montaigne
Citation trouvée dans Philosophie Magazine juillet-août 2015

Comment les choses prennent plume, un mystère auquel la concentration contribue, les lectures - beaucoup -, les retenues de flux face à la probité des choses non humaines. Être plongé dans une végétalité qui va comme elle vient, dans les limites de l'accès, fait l'errance oculaire tranquille. L'oeil apaise le corps, ému par le visible, le divers. En plein été, les nuances s'estompent au profit d'une flamboyance plus uniforme. Nous serons un afflux vivifié au soi, par ces éveils réguliers à l'énergie cosmisée. S'insinue, subreptice encore, le retrait en soi, paupières closes, une envie d'esbroufe câline vertement la souplesse ligneuse qui m'entoure.
L'ombre s'apprécie face à la rudesse solaire qui imprime à la peau cette chaleur des origines. Le seuil saturé rend au corps retiré un repli d'éveil sous le saule, l'élu terrassé de bonté. La soif résulte de la sécheresse native. Les pas le guident au verré rempli. L'éveil, fêlure à la césure du rien, cisèle les mots sur la page. S'invitent ce rebond et ces signes en dépôt.
Grâce à elles, je ne suis plus à côté de ma vie. Cet altruisme-là construit chaque jour à coeur une essence alunie au soi.
Ce bleu fasciné, jamais loin une tribu nuageuse. Cavalcade pressée, empilement d'horizon puis centralité azimutale: un fin balayé, de blancheur indécise. Aucun sens, du hasard guidé, tout au plus.
Tirée à soi la couverture tisse un voile entre soleil & terre, autour d'elle là où le corps réside. Une lumière plus incidente resplendit sur la chamoisine orange. L'air calme où la main glisse, traçant ces lettres éparses amotées.

Comment être l'oeil en plein été [qui] nous insinue [à] l'ombre; [au] seuil, la soif [&] les pas, l'éveil. S'invitent grâce, cet altruisme-là, ce bleu cavalcade, aucun. Tiré [d']une lumière, l'air.


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