,○Quelque chose palpite quelque part◊
S. Lambert, Être moi, toujours plus fort, Léon Spilliaert, Arléa,
emprunt en bibliothèque publique, 107, 24 3 22
24 4 22
Pourvoir à son bien-être corporel,
qui le fera sinon soi ?
Des compléments s'y affairent, certes.
& c'est bienvenu.
L'essentiel demeure
une initiative disponible.
Sieste enfouie. Le corps s'enfuit
au creux du jour par les pores
alourdis. L'espace fertile
où se rebranche la cause du soi
à la matrice énergétique même
se fréquente mieux en ces débords.
* *
*
harmonique princière
La flamme vrombit
en son âtre neuf
à la focale de son éveil
avant de ranger
cette harmonique princière,
sur une octave si grave
dans son fourreau glamour
gainé de métal
qui s'élance au-dehors.
Cette brève période vibratoire
est native au foyer qui la cueille,
telle une résonance probante
au corps, en terrain de connaissance.
* *
*
marées intérieures
Nos marées intérieures
sous influx lunaires
fondent les travées.
Muscles mus, profondeurs de l'instinct,
parodiant l'indistinct,
agrippent les parois
aux confins lippus
d'acclamations indécises.
Formants, vitraux arrimés
aux trottoirs, certaines heures
d'un jour printanier
au pied d'une cathédrale
secondaire au nom
apostolique qui a
tant marqué l'île de Malte,
Lambert une fois
desservi de ses pierres locales
lors d'une jacquerie
un peu plus réussie que les autres
en terres liégeoises
& principautaires.
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Dégaine intuitive.
Défaire le moindre pronostic;
tant qu'à façonner
de ses propres mains
les amples surgissements,
il savoura chaque mot
que l'encre forme, conforme à
l'écoulement disponible.
Toute temporalité émancipée
de contraintes sociétales
anticipe de joie
d'amicales retrouvailles.
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Les rythmes lents de ces dortoirs défaits par l'âge en retrait, à la périphérie d'une petite métropole au passé plus brillant que son présent, y font peu circuler la vie avant le retour des flux & reflux parentaux trop paresseux pour imaginer d'autres voies scolaires pour leurs enfants que la sacrosainte bagnole de fonction.
17 4 22
Acclimater la finitude au corps:
cela se produit sans y penser.
Sans qu'il soit nécessaire de l'invoquer.
15 4 22, à l'éveil
Les accapareurs
Franges de réel diffus:
les blés, même les blés
spéculent contre nous,
veille-t-on à nous le faire accroire,
médias complices inclus.
Seuls nos blés produits localement
pourraient nous sauver la mise
si les producteurs sont honnêtes.
Combien se retiendront de céder à la tentation ?
C'est fou ce que tous ces spéculants
inventent de produits en provenance d'Ukraine
pour nous cacher qu'ils s'emplissent les poches,
avec la complicité consentante
de nos États dits de droit.
Les accapareurs
ne mettent plus aucune borne
aux mensonges qu'ils nous servent
pour recouvrir d'un voile pudique
les plus-values infinies
qu'ils se font sur notre dos
en offrant des mines faussement désolées
aux caméras qui leur sont complaisamment tendues.
Il ne viendrait à l'idée d'aucun gouvernant
qu'ils s'en sont fait les exécutants corrompus.
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Rangée, la rage
DISSONANCE – ASSONANCE – RÉSONANCE
L'ivre cri de rage du nouveau-né, rage, peur, contariété extrême
à changer radicalement de milieu.
Passer du liquide amniotique, une pureté universelle, à l'air ambiant hyperpollué.
Passer d'une nourriture continue en symbiose totale avec l'hébergeuse
à une nourritude discontinue qui, pour l'obtenir, nécessite un travail de succion en plus.
Non mais franchement... Il y a de quoi regretter l'avant. La nostalgie avant la galère.
La vie sur terre commence par une
DISSONANCE
majeure.
La vie qui va est une longue
ASSONANCE
jusqu'à ce qu'elle rencontre, si jamais elle la rencontre, sa
RÉSONANCE
propre.
Une fois celle-ci reconnue comme sienne
– certaines vies ne la rencontreront peut-être jamais
parce qu'elles ne l'ont jamais émise –
& acceptée, accueillie, choyée, hébergée avec bonheur, elle colore
- de vibrations harmonisées,
- d'harmoniques apaisées
& ces vies-là ont définitivement rangé la rage
au magasin des accessoires inutiles.
5 4 22
Les balises repérables s'effacent peu à peu à mesure que les contreforts de ces collines surplombant nos trois vallées sinistrées & familières se percent de trous creusés dans un gruyère karstique par une bourgeoisie industrielle âpre au gain & naturellement peu regardante sur la condition sociale de leurs ouvriers aux mains si industrieuses au service d'un grand capital qui les asservit. Les configurations précisent leurs contours inédits sans même prendre une allure discrète, tant elle s'estime en terrain conquis, cette classe sociale enrichie.
* *
*
(source de l'image: De Morgen 5 4 22) Confronté aux affronts d'incertains toujours plus créatifs, l'humain perd pied face à tant de médiatisations maitrisées des deux côtés dans ce conflit russo-ukrainien que la situation en est devenue opaque. Tel lien en tissu blanc nous est généreusement montré: il noue les mains d'un cadavre de façon lâche, dans le dos, alors qu'il est prêt à être emporté dans une camionette après avoir été emballé dans un sac mortuaire adéquat. La caméra balaie l'environ où ce ne sont que gravats de grisaille. La blancheur de ce ruban que capte l'oeil invalide l'instantané tant il semble devenu trop abstrait dans ces gravats éparpillés par les bombes amoncelées dans un déluge propice à tous les errements tant toutes les limites de l'inhumanité ont été franchies dans ce conflit.
La dénonciation de l'horreur que les images sont censées "prouver" font naitre un doute, juste un doute, comme une mise en scène pour objectif un peu trop complaisant, sans qu'il vienne à l'esprit que les cadavres ne sont pas réels, eux, bien sûr. Le lien à l'immaculée blancheur, réel ou superflu ? Se poser la question, médiatiquement, n'entache en rien l'horreur.
De quel manuel de guerre sont-ce les imaginaires contemporains: Clausewitz ? Machiavel ? Sun Tzu ? Ou bien s'agirait-il plutôt d'un manuel de marketing avancé, façon cynisme insistant ?
Les satellites authentifient bien les corps & justifient des prises de parole de services secrets alliés soudain tellement bavards que ce pourrait en devenir suspect...
Toute guerre emprisonne le libre-arbitre au fin fond de cellules enterrées dans de profondes galeries d'anciennes mines aux puits que l'on imagine profonds et que l'on avait pourtant cru rebouchés depuis longtemps.
Suspendre tout jugement hâtif semble devenu urgent tant nos vies encore paisibles semblent affronter ces horreurs si bien médiatisées avec une indifférence potentiellement coupable de complicité de crimes tant odieuses sont ces armes wallonnes produites avec de l'argent public.
& puis tout ce kaki: les arsenaux militaires ukrainiens n'ont-ils pas de chemises en stock ? Se présente-t-on en linge de corps kaki devant les parlements du monde, fût-ce par ZOOM interposé ? Cela nuirait-il au récit médiatique concocté à notre encontre de les couvrir d'une chemise, fût-elle kaki, & à col ouvert ? Un président de la république tout de même ne galvaude pas son image de la sorte, si ? [Ah ! L'ONU y a droit, vois-je... Le stock existe donc.]
Ce kaki généralisé de leurs accoutrements devenus officiels en temps de guerre constituerait bien à la longue une livrée suspecte tant l'image qu'il véhicule parait fortement apprêtée. Le public ne s'en lassera-t-il pas ? Le plan média ne devrait-il pas évoluer de façon subtile ?
5 4 22
L'éveil appelé
à s'élargir par vagues
s'enhardissait-il ?
Il précisait en tout cas
son cheminement
en festonnant de joie effarée
l'ampleur quelque peu désuète,
voire obsolète,
que lui commandait une prudence
attentive à demeurer dans ses marques
en la façonnant à mains nues
à même la glaise gluante
telle qu'elle aboutît
en ces personnages inquiets
d'être ainsi attablés
dans un musée liégeois.
Une force éreintée du dedans
a intériorisé sa dynamique propre
aux confins d'un exutoire
qui peine à s'exécuter
presqu'à l'écart des gouffres.
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1 4 22
Sécables
D'insécables
conséquences
séquentielles
dissèquent
les séquelles
de nos césures.
D'aimer Césaire, pas donné à tout le monde !
Daimler pare l'exemple
car il aime Benz.
Pas Amel,
ni Olaf.
Mais Oto (oui, un seul).
C'est comme ça.
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d'humeur roide
La cité matinale
est d'humeur roide, voire austère○
Elle se resserre
autour de ses invariants
se contentant de
ces degrés appauvris
& d'un humecté
frissonnant sur les parapluies
& le capuchon de la bure○
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corporel contemplatif
Corporel contemplatif,
un soleil pâle perce la couche
& éclaire par éclats la page○
Un jour en béguinage,
grâce à Sylvain Piron
dont l'admirable Christine
approfondit tout le jour
un sens du terroir
déjà présent il y a un millénaire○
Tout sait être aimable
dans ce rythme autonome &
érudit, butinant quelque peu
deci delà d'autres sens
qui s'ajoutent aux cinq
déjà repérés dès l'antiquité grecque○
Cette position
de retrait du monde
dans la convention
auditivement pauvre,
jusqu'à l'électronique embarquée
aux fond des conduits,
convient infiniment &
contente l'en-soi en plénitude○
La veille excercée
sur le mouvement à donner au corps,
telle une pulsation consentie
s'origine dans ses zones débordantes○
L'un printanier,
l'autre hivernal:
sommations étriquées
sans crier gare,
résilience induite
d'humeur assouplie○
Telle la fleur, le fil
se déploie ou s'enroule
au degré près, à l'humide, au sec○
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ce pourrait être les nôtres
Larmes éruptives sur place:
l'armature du réel
cède face à l'aveugle massacre
sur place que les armes provoquent○
Elles n'ont plus rien
d'abstraitement destructreur;
& pourtant leur commerce essaime
sur un socle de gravats○
Persistant dans l'erreur meurtrière,
nos impuissances fatales
contribuent par leur passivité même
à y mêler tant de corps déchiquetés○
Un jour, ce pourrait être les nôtres○
Ce le serait peut-être
si rien n'y est fait○
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dans le dénuement du réel
Dans le dénuement du réel,
le réel dénué de double,
le silence acquiert un poids
que seule la mort
est capable de rendre, de restituer
en concluant la vie dont elle procède○
& dont elle fait de plein droit partie○
Sans mort, pas de vie○
Ce n'est tragique que
parce qu'elle survient
selon son bon plaisir,
à l'instant même où
il serait plus tragique encore
de se croire devenu éternité○
Seul l'instant l'est, éternel○
L'instant seul est réel○
À malaxer ainsi
ce qui dépasse après l'esquisse
d'une lecture attentive de l'essai
qui précède, s'imbriquent les
uns aux autres quelques mots, des concepts,
tapissant de leur présence silencieuse
le réel sans double○
Tout miroir renvoie une image
du réel dont il inverse
la re-présentation○
Une re-présentation inversée n'est pas
un double du réel○
Il suffit au visage
de s'éloigner du miroir
pour que la doublure
s'efface au même rythme
que le visage s'en éloigne○
Une doublure ne fait pas un doublon○
Tout au plus une pelure,
une esquisse qui n'existe
que par l'acuité réflexive du miroir○
Le réel miré est le réel,
& rien de plus○
Seul le point de vue change○
Il n'est leurre, ce point de vue,
que si l'oeil, qui se saisit
de l'image perçue,
imagine dans l'inversion du réel un double○
Ce en quoi il leurrerait la conscience○
Il n'est peut-être pas si inoocent
que cela que Spinoza
ait été polisseur de miroirs
pour microscopes scientifiques○
Il est peut-être même bien signifiant,
porteur de sens réflexif,
qu'il ait exercé cette profession,
lui le polisseur de concepts philosophiques○
Pérennes: ceux-ci tiennent toujours la route
trois siècles & demi après leur polissage
sur l'établi philosophique de leur auteur○
ascèse joyeuse
Il est une forme d'ascèse joyeuse,
ascèse intérieurement contente
d'un être ainsi devenu pourvu
d'un capteur de flux scriptural,
émanant d'une conscience
en travail de malaxage○
Une réelle intensité attentive
à la laisser agir est requise,
en omettant l'adjonction
d'un filtre déformant,
autant que faire se peut○
Le capteur de flux scriptural
prend ainsi soin de,
veille à se mettre au diapason
de sa vibration propre○
Il est pourvu d'un rythme compatible avec
la prise de note manuelle
sans précipitation, sans forcer le pas○
Cette veille soigneuse
vise à ne point (trop) en déformer
le propos qu'ainsi se formule○
Sa précision active
gagne de la sorte
en intensité, en concentration○
S'élaborer écriture,
une mise en travail
d'ombre & de lumière○
Le débit de ce flux
est consciemment conduit○
D'écrits automatiques, point○
Une mise à vieillir là,
dans le tremblé de l'air,
souvent pollué d'ailleurs
– le réel, toujours –,
confort en constante
élaboration liquide,
continuité d'un état antérieur
jusqu'au cataclysme final,
jusqu'au catacl○
○
○
○
○
○
Naître la ruse de personne,
pas même la sienne propre;
elle s'est façonnée avec le temps○
Une orientation simple, en somme,
dédiée à la pulsion, à l'effort;
une tendance sobre,
un peu sourde, tout au plus○
Plutôt moins que plus, d'ailleurs○
Élaborer le vieillir:
une mise en éveil
à mille lieues du pareil
sans salsepareille,
cette liliacée, foi de thésaurus;
quant au même
○
○
○
○
○
D'érosions, inévitables,
en effusions mieux portées,
d'un pas posé chaque fois,
tout en attention vigilante
à se conserver au mieux○
Sans plus○ Ni plus, ni moins○
Intrinsèque & dense○
Simultané○ Séquentiel○
Intuitif & pluriel○
Au coeur même du réel,
le seul existant,
tout au plus○
Assister à l'éclosion
de quelque chose,
chaque fois une émotion○
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arts maniaques
Les arts maniaques aux
harmoniques disruptives
lancinent les sons de tambours répétitifs
à l'assaut des contentions
éruptives centrées
sur la naissance de chaque
ligne chaloupée
aux corps féériques
ployant sous le joug
dont, petit à petit, ils s'élaguent
en se déployant dans l'immense
éternité de l'instant○
Se toisent alors
d'efflorescentes arbustives,
têtes enceintes de couronnes fleuries○
* *
*
dégoupillage prospectif
Une vie devenue un
flagrant dégoupillage prospectif
convient en soi à la moindre
empreinte qu'un corps
laisse de son passage glissé,
seule planète habitable en soi○
* *
*
ressauts désespérés
À la conscience de soi, souvent,
l'écru, le laiteux,
l'épars lumineux
d'avant le solaire de l'aube,
saillances faillies,
faïences jaillies
de ressauts désespérés○
Pourtant ils se rangent
aisément sous l'oreiller...
* *
*
fuir, pas toujours une option
Fuir, pas toujours une option○
La plupart se terrent,
s'enterrent vivants
s'iels le peuvent
car du ciel surgit
un infiniment souffrances○
& tout ça, pour quoi ?
Tant qu'ils auront des armes,
les morts en cumuls○
Tout ça nous dépasse:
tant de trépassés pour rien
sous les drones armés à lier○
Corps poreux: fragmentations,
l'autre nom de morts subies,
morts sûres, tant d'assurance
de morsures thermiques:
vies éconduites
lâchers-prise immédiats,
éparpillées – même pas le temps de la conscience –
si loin de leur origine
en organiques déséquencées○
Réguler les naissances, ils disaient ?
Il est d'infiniment plus aimables façons
de décroître en douceur
tout en froissements de satin frais...
* *
*
présage
Ce pré sage, un présage ?
Nul n'émane mieux que lui
à une sagesse propre
aux voies argileuses,
caverneuses & sereines,
ramifiées ou rhizomiques○
L'ordre chafouin auquel
ce pré consent articule
une temporalité expansive
qu'il nous suffit d'écouter
pour s'en inspirer,
en l'adaptant à l'humain générique○
Ainsi se susurrent
tant de croissances induites
par devers soi, sans forfanterie○
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DORTOIRS ÉNERVÉS
Chaque matin, le château d'eau peine à suivre○
En 1954, ils ne pouvaient pas savoir
les multiples & fructueux dortoirs
qui encercleraient le village d'antan○
– Les nobliaux locaux &
la bourgeoisie industrielle
ont, depuis cinquante ans,
transformé en rente de situation
leurs terres patrimoniales;
quelques fermiers financent aussi
leur retraite en soustrayant
les leurs aux ressources
alimentaires de la métropole proche –○
Dans la douche, les flux s'amenuisent
vers les 7h30○
Pourtant, le débit suit...
jusqu'à présent○
La colonne d'eau se remplit;
peu après le départ des carrosses,
la vigueur de l'eau revient○
S'organise ensuite
la fuite parentale:
les SUV, voitures de fonction,
larguent la marmaille vite fait, à peine saluée○
Chaque fois, un déchirement
pour les plus petits○
Puis les bagnoles rejoignent
en file indienne, il n'y a que ça
qu'ils comprennent de toute façon,
la ville, pas forcément
la plus proche, & son turbin○
ENTRETEMPS, RYTHMES ASSOUPIS,
presqu'aussi bruyants:
ceux-là ont oublié qu'ils avaient des jambes○
Entretemps, les dortoirs somnolents
sont quelque peu rendus au silence○
En semaine, du moins○
Car le week-end, ça bagnole ferme○
En gros, même scénario
quelques rues plus loin: les enfants
sont à nouveau largués,
ça leur fera du bien,
qu'ils disent○
Ce qu'ils n'imaginent pas,
c'est le bon débarras que
ces jeunes ballottés ressentent
quelque peu confusément, certes,
face à ces adultes survoltés○
Le temps qu'ils se grouillent
à aller faire la course, à nouveau loin d'eux○
Les jeunes se posent,
un peu plus étrangers chaque jour,
pendant ces errances-là○
Faites des enfants,
disaient les modèles○
Pas sûr, hein○
Le soir venu, en semaine,
une heure & demi plus tard, le week-end:
mêmes rituels inversés, en plus pressés,
en beaucoup plus énervés○
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Source: Ian Ridpath, Longman illustrated dictionary of astronomy &astronautics, the terminology of space, 1987, p. 9.
La lente montée
en puissance du jour
par rapport à la nuit,
ces équinoxiales,
sur un rythme régulier,
environ quatre minutes à la fois,
éloignent la nuit
de l'horizon planétaire,
hémisphère nord à tout le moins◊
Dans une semaine,
déjà, nous perdrons
pour quelques jours,
les avantages d'un éveil à la lumière du jour◊
Le huit avril effacera ce trou d'air
de notre vécu: l'heure d'été
nous aura rendu l'éveil
lumineux, épanoui◊
Être devenu
une patience attentive au soi
contribue à cette assurance
dans la conduite des gestes
propices au chemin intérieur propre◊
L'apport bénéfique
de certitudes scientifiques
étaie des ressentis
trop partiels pour assurer
une confiance rélexive◊
À l'équinoxe de printemps, le point milieu du disque solaire passe par le point vernal à 16h53 le 20 mars 2022◊ Ce point vernal a une longitude écliptique géocentrique égale à zéro◊ 16h53 est le moment précis où le point milieu du disque solaire revient dans l'hémisphère nord. D'après Le Ciel, mars 22, p. 162◊
Par ailleurs, le portail lexical du Centre Nationale de Ressources Textuelles & Lexicales (CNTRL) définit à la fois l'adjectif vernal et l'expression point vernal tout en précisant ce qu'il faut entendre par écliptique:
« A. − Littér. Qui est propre ou relatif au printemps. Après les rigueurs hivernales, Quand les influences vernales (...) Font sourire l'azur du ciel (Pommier, Paris, 1866, p. 268).L'odeur vernale des vacances de Pâques (Mauriac, Mém. intér., 1959, p. 243).
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La dépose relaxante,
pièce lumineuse,
foyer veillant à
à la température confortable,
un fenêtrage paisible,
tout contribue au bien-être
de l'instant présent◊
Le passage régulier du vent
dans les feuilles du lierre,
le secouement des branches
du saule, châtons précédant la feuillaison,
donnent raison au choix
de repli intérieur;
la température ressentie
trahit un désagrément
que la vue n'instille pas◊
L'harmonie s'établit
d'elle-même dès l'éveil◊
Le corps émerge émancipé
de son vécu nocturne,
en ces lisières débordantes,
paré au jour, affable
avec soi, condensé & proche,
autour de sa nature propre◊
Chaque jour son faîte
de potentiel disponible◊
Il dispose du paisible◊
Ce recueil continue la cueillette précédente: à sa création, elle avait été intitulée: Crépuscules en recul◊