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Le sauvage & l'occurrent

Les toges traversent
l'espace ouvert
entre les oeuvres
monumentales dans
les murs desquels
les travaillent.
Leur balai tricoté est
incessant & semble,
de le vigie où le corps
se tient face à sa table
de travail - tant
d'ouvrages y ont transité.
L'ouverture spatiale
essore la vacuité:
il s'y aspire par effet de
succion "un vie si puissant"
que chaque corps perdu
sous chaque toge est muni
d'un rotor si puissant
qu'une énergétique vitale
mal arrimlée y imploserait
de l'intérieur de son enveloppe
corporelle avec une telle aisance,
qui en dit long sur
la flammèche vacillante
qui anime le vivant, version
humanoïde dégénéré.
Le bagage génétique dont
chacune, chacun, avons hérité
est si léger qu'il requiert
une telle convergence
de pulsions tendancielles
d'effort concerté - au sens
mécanique de l'effort -
qu'il n'est pas rare, en effet,
que des flux énergétiques
moins bien pourvus par les
circonstances de corps inertes,
flottants, intersidéraux & désuets.


25 7 22

Tel un écart sans outrage, amuïr les silences intransigeants pré-occupe un territoire intérieur à reconquérir sur l'état chafouin d'un chantier en déshérence: leur manière de procéder, éliminer séquentiellement une hypothèse après l'autre jusqu'à ce qu'une d'entre elles paraisse être conclusive, frise l'aveu d'impuissance tant cette suite de protocoles prend du temps. L'agir selon leur serment semble étrangement déposé dans un ailleurs anesthésié. Il nous revient dès lors peut-être de leur abandonner tant de capacités taillées en épargne douce pour en émerger intuitive/intuitif d'un faufilement glissé au travers des éboulis informes au milieu desquels chaque corps est laissé pour y tracer malgré tout un acte de reconquête. L'aisance revient à la condition d'avoir appris de leurs erreurs sans fautes commises. L'inadéquat de la déduction tâtonnante, en tirer profit pour étrenner une forme inédite d'autonomie sans peur ni reproche. Continuer de suivre de loin les bas-côtés de leur route, "on ne sait jamais", leurs méthodes incertaines pourtant insuffisamment fondées philosophiquement dans la déduction au profit d'un petit chemin intuitif serpentant dans la montagne de nos accaparements induits. La petite lumière au bout de nos chemins rationnels suivis d'instinct pourrait bien éclairer l'étoffe d'une sortie en catastrophe de traces délétères aux sillons profondément creusés.
Pied à pied, lent grignotage autonome & discret, voire secret. Une condition: la levée de toute appréhension délétère, toute angoisse déstructurante, tout silence dévastateur puisque, de toute façon, la mort un jour s'engouffrera dans les interstices qu'ils n'auront pas vus du haut de leurs indagations dans le vide, hors protocoles, toujours inécrits tant chaque routine intrinsèque est décidément bien fuyante, hors statistiques établies par le big data.
L'apparente sophistication méthodologique des stratégies à mettre en place les laisse dépourvus: le roi est nu devant l'art de la guerre d'usure déployé par des ennemis dont ils ne perçoivent même pas les contours. Ils n'ont pas appris leurs penchants intuitifs & ravageurs. Y donner un coup d'arrêt passe forcément par d'autres façons de procéder: intuitives, à la limite instinctives.
Il sied peut-être

  • que nous devenions inductifs/inductives &
  • de s'y tenir sans plus chercher de causes extérieures évanescentes (par essence).

En se concentrant

  • sur des manifestations de phénomènes,
  • sur des protestations corporelles

qui leur paraissent incompréhensibles alors qu'elles ne sont des signaux-témoins destinés à leur indiquer qu'ils font fausse route.
La parade tient peut-être

  • moins dans le comprendre que
  • dans le surprendre.

L'art de la guerre, ils ne l'ont pas appris dans Sun Tzu. À nous donc de louvoyer au gré de nos sensations: la passe est probablement étroite, probablement pas moins infaillible que leurs autoroutes sans balises fermes. Ce à quoi la médecine semble peu préparée, c'est à raisonner hors protocole établi. Or, avec le covid long, le corps humain semble être assailli de l'intérieur même selonsa "singularité particulière". (F. Zourabichvili, Individual identity in Spinoza)

« Tous ceux qui

  • jugent confusément des choses &
  • ne sont pas habitués à connaître ces choses par leurs causes premières

ont des difficultés à concevoir qu'une substance est cause de soi. »
Spinoza, Eth I, p. 8, scol 2, traduction Maxime Rovere, 2021.

La médecine semble chercher une cause à l'extérieur du soi, déjà bien balisée par des protocoles existants. Quand les "rien à signaler", "All is ok." "Passez votre chemin, il n'y a rien à voir ici." tombent les uns après les autres, qu'en faire sinon émettre un doute sur la méthode choisie ?
À quoi pourrait tenir un sursaut peut-être salvateur ?

  • Travailler en parallèle & simultanément sur plusieurs pistes à la fois,& non fermer une porte après l'autre (entretemps le corps s'y épuise en vain),
  • concevoir un protocole souple à destination des médecins traitants pour en gérer rationnellement la progression.
  • Il n'est pas interdit d'user d'intuition (3e genre de connaissance spinozien) pour concocter des pistes recourant à des actes moins conventionnels, moins habituels... telles

J'entends évidemment déjà d'ici les cris d'orfraie que ne manque pas de pousser la médecine conventionnelle. L'hypothèse émise ici est justement de sortir des sentiers battus. & de toute façon, il s'agit de prendre en compte le meilleur de deux mondes.


5 7 22

Plus l'adéquat est rationnel, plus il devient pertinent , plus une règle choisie est facile à retnir. Ce qui peut sembler contraignant, peu créatif, décliné en régularité calendaire, devient dans l'instant même libérateur: les énergies essentielles peuvent alors profiter de ces espaces dégagés.

Un attrait pour certains irréguliers: Grothendieck, Pierce, & l'option math-philo en secondaire général... (probablement à inventer !). Une lignée semble s'y unir: Russell / Wittgenstein / Grothendieck / Peirce; à côté de l'option physique quantique-philo qu'approfondissent Rovelli & Barrau.


Sa 25 6 22

C'est en arpentant de la sorte le temps du vivre en ermite à éclipses que se grave toujours plus intensément l'ancrage d'un cheminement personnel Y participe cette dépose dans la nature proche tant et chaque fois que cela est possible & jusqu'à présent (16h45), cela l'est. Il semble qu'être au plus proche des pulsations de la Terre procure au corps une forme d'apaisement régénérateur indispensable au bien-être de soi Cette harmonisation entre vibration interne & pulsations terrestres informe sur sa continuité propre

22h50 Donner du sens à sa vie n'équivaut pas à lui donner un sens Du, article défini contracté, Un article indéfini Donner du sens à sa vie fait sens: cela se sent Son déroulé s'en ressent Il élabore le déroulé de sa voie propre Il colle au mieux au contentement intérieur pérenne qu'il génère en elle

Sens
I sensation II jugement III signification
les cinq sens le bon sens  

Di 26 6 22

D'équiper ainsi une pensée lue d'un ensemble de reformulations tirées au cordeau formule la nature de passages qu'ouvre le soi sur le parcours de son cheminement propre Lire quelques philosophes triés sur le volet nécessite, pour opérer ce tri, d'en lire d'autres susceptibles d'alimenter conceptuellement le flux philosophique dans lequel ce corps-ci a choisi de s'immerger 

Quand une ou plusieurs convergences se font jour, comme c'est le cas entre Rosset & Billeter autour du réel (sans double), une forme de joie intérieur s'écoule en profondeur à même le flux du jour L'écriture a acquis dans cette vie-ci une place majeure Elle a échu dans son escarcelle comme une évidence: trente ans l'an prochain Deux cents carnets à ce jour

Plus je vais, plus nombre de concepts-clés qui me sont chers semblent se structurer en une arborescence les reliant les uns aux autres   


Ma 28 6 22

La médecine a bien sûr fait d'énormes progrès depuis les dissections entreprises par A. Vésale (1514-1564)  au XVIe siècle La médecine peaufine ses apports en les achevant en établissant à qui mieux mieux des statistiques sur les grands nombres dont "ils" nous assènent désormais les enseignements, poussés au cul par le big pharma dont le but principal, dans une économie de flux comme la nôtre, de faire du chiffre pour rémunérer ses actionnaires - quitte à nous vendre avec l'appui d'un marketing invasif des médocs préventifs qui, au mieux, ne servent à rien & surtout pas à prévenir ce que le marketing nous a seriné qu'ils cherchent à nous éviter: l'immortalité n'est évidemment pas au bout du chemin pas plus que la la jeunesse éternelle...

Ce que la médecine occidentale a trop peu pris en compte, c'est l'incapacité du plus grand nombre à se mettre à l'écoute de ce que le corps sait, avant notre part consciente, ce que nous aurions dû savoir si nous avions auparavant tenu compte de ses avertissements

* *
 *

Que s'ourdissent en soi tant d'ourlets qui s'y réparent dans l'apprêt de nos sursauts vitaux constitue l'apport majeur d'une quiétude corporelle qui s'approprie avec gratitude C'est ainsi que se pave une voie intérieure plus sûre, bordée d'un contentement pérenne accueillant

Cette "accueillance" constitue probablement l'acquis le plus stable: elle consiste à accueillir le réel dans sa plénitude propre sans pour autant céder, càd donner le change, aux aspects les plus délétères qu'il comporte aussi Pour le moment, en tout cas

D'avoir ainsi développé une faculté de contournement, d'évitement assez aiguisée pour repérer les plus appréciables, ceux dont jusqu'à présent le caractère d'urgence vitale à les emprunter est apparu le plus clairement Comme par exemple cette transition en passe de réussir vers une vie autonome où la voiture joue un rôle bien plus secondaire, au point de devenir un accessoire dont l'usage se soupèse à chaque occasion Cet usage s'avère mieux circonscrit: le retrait du trafic quotidien contente infiniment la quiétude installée en soi Ce retrait s'installe bien avant qu'il ne soit devenu physiologiquement nécessaire; cela constitue une forme de transition allongée de nature à mieux préserver les acquêts que la vie continue de déposer en soi S'insérer dans le flux délétère du toujours plus tout à l'auto est une option de dernier recours  


Me 29 6 22

C'est à une activité de haute précision qu'un corps est désormais engagé La réflexion qui s'y mène présente une facette redoutable tant y concourt , dans cette activité, un ensemble convergent de contingences propres susceptible d'éclairer une vision du réel sans double dans lequel ce corps gravite, adéquat & sévère

L'assemblage de ressources bibliographiques qui contribue à asseoir cette vision clarifiée du réel sans double dans lequel nous gravitons est de taille relativement modeste et pourtant cet assemblage toujours en construction complexifie davantage son réseau référentiel autour de quelques thèmes propices à un épanouissement corporel intrinsèque, avec des hauts & des bas, bien évidemment

La densité même de ce réseau ramifié tient tout entière dans un corpus de lectures contingentes convergeant vers la voie propre qui se trace sous ces pas-ci C'est ainsi aussi qu'une bibliothèque se compose & se construit

Leur réorchestration est au coeur d'un processus de reformulations contributives dont la cohérence s'affine à mesure que le cheminement de son parcours corporel progresse L'assagissement raisonnablement majuscule qui l'accompagne étonne autant qu'il enchante à mesure qu'il s'affermit

C'est une forme d'intransigeance que le réel plein fait naitre en soi dans lequel le corps s'immerge dans une des pauses qui balisent la lecturécriture au jardin. L'intransigeance concerne l'accomplissement du geste d'y assagir le soi sur un chemin s'enfonçant toujours davantage dans cette voie élue d'un retrait toujours plus accompli d'un monde tel qu'il ne fonctionne plus tant il dysfonctionne à tous les étages humains.

 

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