Il s'agit de faire
résonner ces mots
les uns avec les autres.
Il s'agissait de leur
enfiler une parure
en harmonie avec
leurs couleurs.
Il s'agira de les
dépouiller un à un
de leur gangue civilisée
jusqu'aux confins imprégnés
par leur rythme intérieur.
Il s'agirait d'amuïr
jusqu'au silence
la rumeur des villes.
Il s'est agi de leur
conférer une souplesse
qu'ils n'ont pas d'ordinaire.
Il s'était agi de l'éveil
sans fin à la vibration
des mots et des effluves intérieurs.
Il se sera agi
d'adhérer, au plus près du
caractère brut de la matière
corporelle, à l'ici et maintenant.
Il s'était agi de
suggérer la sensation
de bien-être qui envahit
le corps par l'anus et
remonte jusqu'à l'arbre pulmonaire
après le largage matinal
en eau chassée.
Il s'agissait de conserver en soi
le fleuve énergétique
qui s'étire: il fait le lien
avec l'univers qui nous
insère, qui nous enserre.
Il se serait agi
d'une tout autre histoire.
Il s'agit de ressentir
l'émotion qui émane
du silence et de la rendre au papier.
Il s'est agi d'un lent
assentiment dans un va-et-vient
plein de doutes.
Il s'agira, pour apaiser
l'inquiétude perfectionniste,
d'assainir les contentieux avec soi.
Il se sera agi
d'assouvir l'accompli
pérenne de soi.
Il s'agissait de les aimer,
les mots, au point de leur dédier
le débit fluvial de soi.
Il s'était agi d'un
processus de
maturation certaine.
Il s'agirait d'ausculter
l'isolement naturel
pour lui donner une forme lisible.
Il se serait agi de
puiser à de nouvelles sources
à mesure qu'elles se révéleraient.
Il ne s'agissait pas
d'être ailleurs que nulle part
pour l'instant.