Le vent du midi solaire
festoie au jardin. Il y prend
un malin plaisir à ébouriffer
la jupe feuillue des arbustes,
les têtes pensives des hautes tiges.

Il ourle les tapis floraux à venir
d’une urgence frissonnante.
L’ombre accueillante fait aussi
frémir le corps qui s’y repaît.

Fierté de la saillie drainante empierrée.
Salve photo sur bleuettes du pré.
Cette saisie allongée dans l’herbe
est expérience en soi:

s’immiscer au creux
de l’herbe moelleuse
jusqu’à l’humide
content d’y être utile.

Quelques sourires de genou aussi.
Pâquerettes et bleuettes
sont les reines d’un pré éphémère.

J’en aime la discrétion hébergée
comme native au pré même.
Fougères y croissent.

De fines gouttelettes luisent
dans une lumière vive et apaisée.
Les pieds rendent hommage
à la discrétion là où ils se posent.

Le vent mord les jupes feuillues.


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