Vendredi 23 11 18,
Le corps projette une ombre matinale encore
sur le quai: elle le devance
30° sur la gauche
comme pour dégager les pas
qui le parcourent
◊
Un étiage si bas
qu'aucun ciel ne pleure;
deux cents jours au moins
à épuiser nos réserves
tandis que d'autres se noient
sous des déluges
que nous provoquons
◊
Sérénité du héron
pattes posées sur quelques
pierres affleurées
au milieu du lit de la rivière;
Train à contrevoie
si proche d'elle
par moements que l'univers
s'imagine poissons
survivant à l'oxygène raréfié
◊
Un conducteur méditatif
aborde chaque quai
avec une prudence matoise;
aucun corps ne ballote
face à ce traitement de luxe
◊
Le contrepoids du pont rougeoie dans une lumière d'apparat
◊
L'ICE au parking retient le regard
◊
L'ancien carrossage vibre
d'une recharge (?)
pleine de vigueur;
ces bruits régulent
l'environ sonore
d'une rythmique tendue
sur le rebord de l'urgence
◊
Chaleur citadine
fait au corps
meilleur accueil
que la vallée d'Ourthe:
mains & tête nues
◊
Ces marges consenties
font les soldes avant l'heure
& disent les euros donnés
à l'excès en d'autres temps;
ou alors
les pertes forcées
sur des franchisées impuissantes;
ce que le conformisme
fait au capitalisme
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Une vallée au retour
serpente au gré
des eaux qui l'ont façonnée
◊
Ces dévalées de troncs sectionnés
sur le bassin versant proche de la voie
disent l'incompris d'une gestion
"du râble" de la forêt;
il n'est nulle forêt en ces endroits;
ce neuf carnet sied davantage
◊
Ce texte fait partie d'un mois de strates poétiques déposées dans ces Portions de réels.