La jalousie cogne  
contre la paroi  
de façon répétée.
La tempête fait rage  
en son cœur,  
même par beau temps.

Elle est une contrariété  
qui rebat en profondeur
le mur devenu butoir,
un courroux contre soi,  
un dépit de la dépossession;  
une convoitise

de l'intimité hors de soi,
une émulation fictionnelle,
une rivalité sans fondement.
La fenêtre est première.

La jalousie est une absence
d'ouverture sur le monde,
un ombrage sans soleil intérieur,
un obscurcissement de soi.
Le voile des cataractes,
une rage contre ses faiblesses.
Une rancoeur, une bouderie sans sympathie.
Elle est fâcherie aigre
contre ses propres carences.
Un engluement contre une complicité,
peut-être née avant soi.

Partager est une sagesse,
lui susurre la fenêtre.

La fenêtre attire la jalousie à elle
par la beauté de sa vision intérieure,
la douceur de son éclairage tamisé,
la chaleur de son feu crépitant.
La valeur de leurs cris aussi.

Chacune à sa place,
elles hébergent désormais
les amoureux sous la couette,
jalousie apaisée.

Le Grand Robert me révèle qu'A. Robbe-Grillet a écrit un roman jouant sur la même ambiguïté lexicale. Pas lu. L'instigation de ce texte a été une citation de Roland Barthes glanée sur mon visagier: « La jalousie est une équation à trois termes permutables (indécidables): on est toujours jaloux de deux personnes à la fois: je suis jaloux de qui j'aime et de qui l'aime. »
L'image provient de La Réunion. http://explow.com/fenetre


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