UNE RÉFLEXION JARDINIÈRE & MÉSOLOGIQUE D'AVANT LA SIESTE
Il appert de ces lectures dominicales qui cheminent dans cette Poétique de la terre (Augustin Berque) que le milieu naturel dans lequel je vivais avant de rencontrer les mains du lien (les mains amé - lien - nes) était incomplet puisque je n'y existais pas pleinement.
Je n’y interprétais pas encore le donné environnemental pour en faire un milieu spécifique adapté au soi.
Il - le soi - n’était pas encore capable de s’adapter créativement « dans un cercle vertueux de son propre monde » (PT177).
Ils n'y étaient pas encore en médiance, pas apparié en couplage dynamique, en interdépendance avec le milieu dans lequel ce soi-ci était immergé sans avoir pris conscience qu'il y avait sa place aussi. Maintenant qu’il existe mieux, en mieux, maintenant qu’il existe bien même, une plus grande attention est portée et s'y distillent des travaux jardiniers auxquels le soi consent par touches horaires & s'y sent relié.
La symbiose y est plus accomplie, plus flagrante.
Nous tous y sommes en coattente et j'ai l'intuition que nous nous y coconstruisons pour le meilleur de chacune des (nombreuses) parties.
Le soi co-habite dans ce milieu familier avec la faune et la flore qui s'y sentent plus encore chez elles. – droit d’aînesse philogénétique oblige !
J'y porte attention du haut de mon corps sapiens.
Plus j'y suis attentif, plus je suis en symbiose accomplie avec lui.
Il y a désormais « adéquation mutuelle entre le milieu » – ce jardin paresseux – et ce soi-ci…
Sieste solaire & brève en jouissance même de l'être-là.
Le vocabulaire employé dans ce texte personnel est évidemment celui d'A. Berque. Je reformule à tour de bras des passages dans lesquels A. Berque explique les « travaux de Jakob von Uexküll (1864-1944), qui ont ouvert la voie de l'éthologie et de la biosémiotique. » (PT, 176) Il a écrit un ouvrage intitulé: Incursions dans les milieux d'animaux et d'humains en 1934 (réédité sous le titre Milieu animal et milieu humain, Rivages, 2010).
Je suis en train d'appliquer la mésologie à mon quotidien pour en intégrer petit à petit l'univers conceptuel. La mésologie pourrait bien être en train de devenir une sorte de havre philosophique...