Lenin & the Russian revolution a été originellement publié en 1947, au sortir de la 2e guerre mondiale.
15 shillings pour la sixième impression (1967), probablement achetée chez Foyles on Charing Cross Road par le très jeune adolescent en séjour linguistique près de Londres, Motspur Park, Wimbledon... à la fin des années 1960. Cours en matinée, métro & Londres (déjà) en solitaire...
V. I. Lenine: une ascendance aristo, avec une éducation bourgeoise. Écrivain, de nombreux volumes publiés de son vivant. Il a beaucoup réfléchi à « sa » révolution. C. Hill, historien, apporte un éclairage sur des évènements bien plus récents en 47 que cent ans plus tard. Des filtres supplémentaires s'interposent probablement dans la lecture que nos historien.ne.s contemporain.e.s font des évènements qui se sont déroulés aux alentours de 1917.
C. Hill fait montre d'un sens de la synthèse remarquable. Dans les douze ans qui séparent les deux révolutions (1905, février 1917), Lénine a beaucoup lu (notamment à Genève !), beaucoup réfléchi aux meilleurs moyens de réussir. C'est ainsi qu'en octobre 1917, il fait d'emblée occuper les centres névralgiques de communication: la grand poste, la centrale téléphonique et le rail. c'est en maitrisant les communications qu'une révolution peut se gagner, en avait-il conclu.
Maxime Gorki, qui l'a fréquenté, a écrit un ouvrage sur lui le décrit 222 comme quelqu'un « who hated, loathed & despised all unhappiness, grief & suffering. »
Ce si jeune acheteur de livres semble avoir eu la main heureuse en mettant aussi la main sur le deuxième ouvrage, celui d'A. Moorehead, sans le savoir. Dans son introduction de 1958, A. Moorehead explique que les archives allemandes de la première guerre mondiale ont offert un sourçage précis du financement allemand qui a permis aux Bolchéviques de s'équiper, tandis que C. Hill, lui, montre bien les soutiens français et britanniques du Tsar Nicolas II.
A. Moorehead a eu accès aux synthèses rédigées sur base de milliers de microfilmages britanniques établis à partir des documents allemands, sauvés par un fonctionnaire nazi qui a désobéi aux ordres de Hitler de détruire toutes les archives lui confiées. Les Britanniques ont conservé les archives concernant le deuxième conflit mondial (elles ont notamment servi au procès de Nuremberg) mais ont restitué les archives antérieures au jeune État allemand renaissant de ses cendres.