En lisant à plusieurs reprises l'essai publié par Aurélien Barrau sur Diacritik concernant un ouvrage récent de Carlo Rovelli, Helgoland, (2021), il m'a plu d'arrimer son contenu extrêmement éclairant à une grille de de lecture experte visant à approfondir une compréhension non mathématique des thématiques que plusieurs ouvrages de Carlo Rovelli développent avec précision. J'ai déjà eu l'occasion de souligner l'excellente plume vulgarisatrice qui est la sienne, dont il fait notamment preuve dans L'ordre du temps.

J'ai dès lors décidé, d'abord avec le logiciel Writer de la suite Libreoffice, & maintenant ici même, de pourvoir cet essai brillant

  • d'un plan
  • & de balises textuelles visant à [m']en faciliter l'intégration de son contenu.

Voici donc le résultat de cette orchestration au profit d'une lecture experte face à cette plume très experte elle-même.

Mes interventions sont de deux ordres:

  1. ajouter de la titraille
  2. introduire quelques [] pour bien montrer que ce qui figure entre les crochets ne figure pas dans le texte original. Ces ajouts ont pour but de clarifier encore le propos, notamment au moyen du remplacement de pronoms par les noms auxquels ils font référence.

Sinon, le texte est celui de l'auteur.


Hébergement initial sur Diacritik en date du 10 1 22
Auteur: Aurélien Barrau
Titre de l’essai: Quantique (poétique, philosophique, écologique)
Lien: https://diacritik.com/2022/01/10/quantique-poetique-philosophique-ecologique/


PLAN
INTRODUCTION

LA MÉCANIQUE QUANTIQUE

  • DIMENSION HEURISTIQUE

  • DIMENSION ONTOLOGIQUE

  • CAPACITÉ PRÉDICTIVE

  • SENS PROFOND

LA NOUVELLE PROPOSITION DE CARLO ROVELLI

  • CE QU’ELLE NE FAIT PAS

  • CE QU’ELLE FAIT

  • LA VISION RELATIONNELLE

  • LES VARIABLES PHYSIQUES PRENNENT DE LA VALEUR UNIQUEMENT PENDANT LES INTERACTIONS

    • DEUX EXEMPLES

      • LA VITESSE

      • TOUTE PROPRIÉTÉ

LES INTERACTIONS DÉFINISSENT LA TOILE ONTOLOGIQUE DU RÉEL

DE QUOI S’AGIT-IL ?


LES VALEURS


PROPRIÉTÉS RELATIVES S’INTANCIANT LORS DES INTERACTIONS


SIX CONSÉQUENCES


L’IRONIE SELON BARRAU EN 5 ARGUMENTS


LES TROIS PILIERS

  1. LES SCIENCES PHYSIQUES

  2. LA PHYSIQUE STATISTIQUE

  3. LA MÉCANIQUE QUANTIQUE

FONDEMENTS DES SCIENCES EXACTES DANS LA PHILOSOPHIE

  • NELSON GOODMAN

  • NE PAS SE LAISSER LEURRER PAR LES MOTS

  • MAIS

  • UNE MÉTAPHYSIQUE DE L’ALTÉRITÉ

CONCLUSIONS

  • PENSER UN MONDE FONCTIONNEL

  • L’ENJEU = PENSER UNE ONTOLOGIE RENOUVELÉE

  • AUTREMENT DIT

  • PROPOSER UNE AUTRE MANIÈRE D’APPRÉHENDER LE MONDE


INTRODUCTION


C’est vrai et c’est un peu triste: depuis plus d’un siècle,

  1. aucune révolution drastique n’a eu lieu en physique;

  2. aucune théorie radicalement nouvelle n’a été découverte – ou inventée –, infléchissant durablement notre vision de l’intime du réel.

Il se pourrait que

  • la grande rupture de notre temps soit plutôt à chercher dans la dimension interprétative,

  • le sens de nos modèles se révèle peu à peu. Et ce n’est pas un détail.


LA MÉCANIQUE QUANTIQUE

  • fonctionne remarquablement bien.

  • Depuis cent ans, elle permet de prédire avec une précision inégalée le comportement des systèmes physiques.

  • Elle est notre meilleure élaboration scientifique.

Mais il est essentiel de toujours distinguer

  1. la DIMENSION HEURISTIQUE

  2. de la DIMENSION ONTOLOGIQUE

des théories.

  1. La première[, la dimension heuristique,] a trait à la capacité à rendre compte des mesures.

  2. La seconde[, la dimension ontologique,] relève d’une tentative d’explication plus profonde de ce que sont les objets décrits.

Nombre de confusions épistémologiques viennent de l’assimilation de ces deux aspects.

  • Le progrès

  • – ou le cheminement vers la vérité –

est par exemple évident du point du vue heuristique: chaque nouveau modèle est évidemment plus précis que le précédent (sinon il ne serait pas adopté).

Rien n’est en revanche moins sûr du point de vue ontologique.

  1. D’une part parce que, comme l’ont montré Kuhn et Feyerabend, les paradigmes sont incommensurables: tout nouveau cadre est, pourrait-on dire, infiniment éloigné du précédent comme du suivant.

  2. D’autre part parce que, contrairement à une vision naïve et erronée, la science

    • ne tend pas vers l’unité:

    • elle est multiple par essence (Barrau, De la vérité dans les sciences, Dunod, 2019).


CAPACITÉ PRÉDICTIVE

Si donc les capacités prédictives de la mécanique quantique

  • ne posent aucun problème particulier

  • et sont entérinées depuis longtemps,

son SENS PROFOND demeure quant à lui largement obscur.

  1. Que nous dit-elle vraiment du réel[, la mécanique quantique] ?

  2. Quelles conséquences peut-on tirer de son extraordinaire efficacité ?

  3. Dès lors qu’il est question

    • de comprendre ce que cette théorie exprime

    • – c’est-à-dire de l’intégrer dans un réseau de significations

    • et de lui conférer un authentique pouvoir descriptif –,

il est extrêmement difficile de parvenir à une vision cohérente et convaincante.


LA NOUVELLE PROPOSITION DE CARLO ROVELLI

C’est là qu’intervient la nouvelle proposition de Carlo Rovelli, spécialiste de gravitation quantique à boucles — cf. son remarquable ouvrage grand public récent, Helgoland, Flammarion, 2021, et ses nombreux articles de recherche sur le sujet, disponibles en accès libre sur la base de données arXiv.org.


CE QU’ELLE NE FAIT PAS

Il n’est en aucun cas question de revenir sur les aspects bien connus de la physique quantique:

  1. caractère probabiliste des prédictions,

  2. discontinuité des grandeurs observables,

  3. importance de l’ordre des mesures,

  4. etc.

[ Les prédictions émises en mécanique quantique ont un caractère probabiliste. Les grandeurs observables en mécanique quantique sont discontinues. L'ordre dans lequel les mesures sont effectuées importe (= n'est pas neutre).]


[CE QU’ELLE FAIT] Mais il est question de

  • faire éclore un sens radicalement novateur permettant

    • de lever des contradictions interprétatives jusqu’alors essentiellement insurpassables.

    • Et, par là même, de suggérer une véritable révolution dont les conséquences dépassent de beaucoup les frontières de la seule physique théorique.

Un nouveau monde se dessine et c’est notre monde.


LA VISION RELATIONNELLE

La vision, dite relationnelle, de Rovelli se fonde sur l’hypothèse que les variables physiques sont relatives.


LES VARIABLES PHYSIQUES PRENNENT DE LA VALEUR UNIQUEMENT PENDANT LES INTERACTIONS

Les variables physiques

  1. ne décrivent pas un objet en lui-même

  2. mais la manière dont il se comporte par rapport à un autre objet.

    1. Non pas parce que la théorie est incomplète

    2. mais parce qu’il ne saurait en être autrement.

  3. De plus, les variables [physiques] ne prennent de valeur que lors des interactions.

C’est une idée extraordinairement

  • audacieuse,

  • radicale

  • et enthousiasmante.

[Cette idée que les variables physiques ne prennent de valeur que lors des interactions] suit pourtant le sens de l’histoire:

    • DEUX EXEMPLES

      • LA VITESSE

  • la vitesse, par exemple, est une grandeur éminemment relative.

  • Un homme qui marche est…

    1. au repos par rapport à lui-même,

    2. en mouvement lent de quelques km/h par rapport à la Terre

    3. et en déplacement fulgurant à près d’un demi-million de km/h [= 500.000 km/h] par rapport au référentiel cosmologique.

    4. Aucune de ces trois valeurs n’est d’avantage réelle que les autres.

      • TOUTE PROPRIÉTÉ

Ce qui est vrai des vitesses semble l’être également, en un certain sens, de toute propriété.


LES INTERACTIONS DÉFINISSENT LA TOILE ONTOLOGIQUE DU RÉEL

Dans cette approche [où les valeurs physiques ne prennent de valeur que lors des interactions],

  1. il n’y a plus de sens à tenter de penser les variables usuelles comme des descriptions des choses en elles-mêmes.

  2. [Les variables usuelles]

    1. n’existent, au sens fort, que lors des événements.

    2. Et n’ont de signification

      1. que pour un système vis-à-vis d’un autre système

      2. et lors d’une interaction.

Ces dernières[, les interactions,] sont, de ce point de vue, toutes

  • pertinentes

  • et légitimes,

définissant la toile ontologique du réel.

L’idée même d’un « en tant que telle » au cœur de chaque existant se délite avec une insolente évidence.


DE QUOI S’AGIT-IL ?

  •  Rien à voir avec les élucubrations fantaisistes sur le rôle de la conscience qui conférerait aux humains une sorte de puissance démiurgique très flatteuse mais entièrement dénuée de fondement.
  • Il s’agit plutôt de découvrir, avec humilité, que

    • les propriétés d’un objet

      • ne se révèlent qu’en créant une corrélation avec un autre objet – qui peut être, ou non, un observateur –

      • et ne prennent de valeur que par rapport à ce dernier.


LES VALEURS

Mieux encore: ces valeurs peuvent, pour le même système initial, s’avérer différentes pour des interactions variées avec de multiples entités. Autrement dit et de façon un peu laconique et caricaturale:

  1. la couleur d’une fleur est relative à l’abeille qui la butine.

  2. La même rose serait bleue pour la guêpe et rouge pour le bourdon ?

  3. En pratique, bien sûr, nous sommes toujours d’accord

    1. sur les couleurs

    2. et sans doute les insectes le sont-ils également parce qu’il y a peu d’effets d’interférence dans notre quotidien.

De subtils effets de moyenne font perdre un peu de la magie quantique.


Mais
il n’en demeure pas moins qu’il serait en principe possible qu’il en soit autrement, à l’instar des phénomènes du monde microscopique.


La proposition [dont il s’agit] est rien moins que révolutionnaire.


Pour laver la mécanique quantique de ses lourdes incohérences, il « suffit » de supposer que les propriétés

  1. sont relatives

  2. et qu’elles ne s’instancient que lors des interactions.


[SIX CONSÉQUENCES]

  1.  Désubstantialisation. [Plus RIEN n’a de substance.]
  2. Derrière l’apparente simplicité de cette proposition lapidaire, c’est le rêve – ou le cauchemar – de l’existence d’un en-soi objectif qui se délite.

  3. À ce prix, qui est peut-être surtout une récompense, les deux inconciliables de la mécanique quantique

    1. l’évolution

    2. et la mesure

peuvent enfin faire simultanément sens.

  1. Le monde s’en trouve littéralement transfiguré puisque

    1. ce qui est dit s’indexe à celui ou celle qui l’énonce (au sens large qui n’est évidemment pas nécessairement cantonné à l’existence d’un locuteur).

    1. Chaque propriété prétendument neutre doit être réinterprétée comme l’apparition fugace

      1. puisqu’elle n’a sens que lors de l’interaction – d’un enchevêtrement entre deux corps

      2. puisqu’elle marque un état relatif.

  1. Le chat de Schrödinger n’est pas simultanément mort et vivant mais il peut être mort pour les uns et vivant pour les autres.
  2. Le rhizome du réel se désarrime de la matrice de l’univocité.


L’IRONIE SELON BARRAU EN 5 ARGUMENTS

La situation est délicieusement ironique.

  1. L’histoire de la pensée occidentale s’est structurée autour d’un fantasme d’absoluité.

  2. Les rares excursions philosophiques dans le sens d’une déconstruction de la possibilité même d’une vérité globale et hégémonique ont été

      • raillées

      • ou marginalisées.

  1. Certes, il est encore possible de lire Protagoras, Nietzsche ou Derrida.

  2. Mais ils ne seront cités qu’avec mille précautions et en adjoignant l’inévitable réserve: « ce ne sont, d’ailleurs, pas tout-à-fait des philosophes ». Comprendre:

      • on les tolère pour leur style

      • mais la pensée sérieuse est ailleurs.

  1. Et la physique fut convoquée comme arme fatale pour légitimer l’unicité non-équivoque d’un réel dont la recherche de l’« en soi » constituait le socle de toute démarche épistémologiquement signifiante.


LES TROIS PILIERS


1/
LES SCIENCES PHYSIQUES


Or,
les sciences physiques, si on les regarde bien, semblent précisément nous dire tout autre chose.

  1. La relativité générale, on le sait depuis un siècle,

      1. montre que les objets ne sont plus « ici et là » mais « les uns par rapport aux autres ».

      2. Elle construit un monde désabsolutisé de champs en interactions.

  2. Le cadre, en un sens, réintègre l’œuvre.

  3. Plus aucune structure figée échappant à la dynamique d’un espace en constante évolution n’est envisageable.

2/ LA PHYSIQUE STATISTIQUE


La physique statistique
, là encore sous l’impulsion de Carlo Rovelli (Voir plusieurs de ses articles de recherche dont « Where was the past low entropy ? » sur la base de donnée en accès libre arXiv.org), pourrait également suggérer – l’idée est débattue – que le concept central qui la sous-tend, l’entropie, soit lui aussi relatif.

Autrement dit, le désordre n’augmenterait pas

  1. intrinsèquement dans l’Univers

  2. mais en conséquence de ce que nous sommes.

  3. Non pas en ceci que notre existence modifierait les lois du Cosmos, naturellement,

  4. mais en cela que les vivants ont précisément le type de relations avec le monde extérieur qui font émerger une flèche du temps et donc une histoire et une mémoire.

  5. L’entropie initiale de l’Univers n’était pas intrinsèquement petite (ce qui est pourtant la cause de tous les phénomènes complexes) mais elle l’était… pour nous !

3/ LA MÉCANIQUE QUANTIQUE


Le troisième pilier, la mécanique quantique, conduit donc elle aussi – dans l’acception relationnelle ici considérée – à un monde d’interactions dépourvu de « substance ».


FONDEMENTS DES SCIENCES EXACTES DANS LA PHILOSOPHIE


Il est tout-à-fait évident
que la philosophie n’a pas à chercher ses fondements dans les sciences exactes. Tout au contraire[, ce sont les sciences exactes qui ont à chercher leurs fondements dans la philosophie.].


Mais le fait est que
s’ouvre ici une brèche radicale dans l’épistémologie naïve qui tentait d’asseoir sur une science supposée univoque le fantasme d’un dévoilement « objectif » de la nature des choses et de leurs évolutions.


Il convient d’être prudent.
Il est fréquent que les étrangetés scientifiques soient indûment utilisées pour justifier les propositions ou postures les plus insensées ou délirantes. Rien n’est plus intellectuellement déplorable.


Il n’en demeure pas moins qu
’il pourrait, en l’occurrence, y avoir une certaine forme d’obscurantisme à s’entêter dans le sempiternel « anti-relativisme » scientiste alors même que la physique elle-même semble plaider en un tout autre sens.


Par relativisme
, il n’est évidemment pas ici question de proclamer que « tout se vaut » ou que « tout est vrai » (ce qu’aucun philosophe sérieux n’a jamais prétendu – et surtout pas les post-structuralistes français !). Il s’agit, tout à l’inverse, de comprendre

  1. que les schèmes d’analyse sont réfutables en doute,

  2. que les critères vérité sont culturellement situés

  3. et que… l’ontologie est avant tout relationnelle !


NELSON GOODMAN


Nelson Goodman, philosophe analytique américain, avait proposé que nos différents schèmes cognitifs et systèmes symboliques soient autant de manières de faire des mondes. Cette diffraction radicale acquiert ici une structure quasi-fractale: la physique, peut-être, constitue-t-elle un monde parmi d’autres mais, de plus, ce monde lui-même s’avère disloqué en une myriade de « points de vue » au sens d’interactions définissant les propriétés des corps relativement les uns aux autres.


NE PAS SE LAISSER LEURRER PAR LES MOTS


Il ne faut pas se laisser leurrer par les mots
:

  • le relationnisme du monde quantique

  • et la relativité de monde spatio-temporel

  • ne sont pas le relativisme philosophique.

  1. Les premiers ne conduisent pas nécessairement au dernier.

  2. Et la vision rovellienne de la mécanique quantique est loin d’être partagée par tous.

  3. MAIS un faisceau d’indices semble poindre, jusque dans les méandres de la physique théorique, en faveur d’une nouvelle humilité qui ouvrirait aussi un extraordinaire champ de possibles.

  4. Libérée – en un sens précis (Voir Barrau, Chaos multiples, Galilée, 2017) –

    1. du carcan de l’un et de l’ordre,

    2. mais en aucun cas des exigences de rigueur et de cohérence,

    3. UNE MÉTAPHYSIQUE DE L’ALTÉRITÉ une métaphysique de l’altérité se dessine doucement.

    4. Il serait question d’y jouer avec

      1. l’archéologie foucaldienne

      2. et la dissémination derridienne,

      3. juste au seuil de l’agencé.


CONCLUSIONS

Le paragraphe qui suit est le seul qui me pose un problème d'interprétation à cause d'une phrase qui ne possède pas proposition principale:

« Nous n’avons pas commencé à penser dans ce réel-pluriel. Non pas en « état de survol », au sens d’un concept deleuzien, mais en ouverture plurale sur sa multiplicité propre. Un monde fonctionnel qui répond de façon généralement non-équivoque aux sollicitations mais dans lequel les modes de pénétration sont toujours nombreux et souvent distincts. »

Ce qui suit émet une hypothèse pour lever l'ambiguïté mais seul l'auteur sait ce qu'il a voulu dire:

Première partie de la reformulation: Nous n'avons pas commencé à penser dans ce réel-pluriel en ouverture plurale sur [l]a multiplicité propre [de ce réel-pluriel]. Elle semble cohérente avec la structure syntaxique hachée.

Par contre, la syntaxe qui omet le verbe principal opère un raccourci qui nuit au sens, me semble-t-il:

Première hypothèse: Seconde partie de la reformulation. Sommes-nous resté calé sur « un monde fonctionnel qui répond de façon généralement non-équivoque aux sollicitations mais dans lequel les modes de pénétration sont toujours nombreux et souvent distincts » ?

Seconde hypothèse: [Avons-nouis au contraire dès lors commencé à penser] « un monde fonctionnel [répondant] de façon généralement non-équivoque aux sollicitations ? [Dans ce réel-pluriel,] les modes de pénétration sont

  1. toujours nombreux
  2. & souvent distincts. »

Cette seconde hypothèse a désormais ma préférence. 13 6 22


Si tel est le cas, alors:

Nous n’avons pas commencé à penser

  • dans ce réel-pluriel.

    • Non pas en « état de survol », au sens d’un concept deleuzien,

    • mais en ouverture plurale sur sa multiplicité propre,

  • UN MONDE FONCTIONNEL

    • qui répond de façon généralement non-équivoque aux sollicitations

    • mais dans lequel les modes de pénétration sont

      • toujours nombreux
      • souvent distincts.

L’ENJEU = PENSER UNE ONTOLOGIE RENOUVELÉE.

L’enjeu est

      • philosophique, évidemment;

      • scientifique, naturellement.

      • Mais il est aussi poétique

      • et politique.

    • Parce que face à la catastrophe radicale

      • dans laquelle nous nous trouvons

      • – et qui demeure largement incomprise, en particulier dans le monde scientifique –,

    • il ne s’agit pas de trouver des astuces pour « sauver le climat ». Cela n’a aucun sens et presque aucun intérêt.

    • L’effondrement de la vie sur Terre ne peut être endigué que par une refonte radicale

      • des valeurs,

      • des attentes

      • et des structures ontologiques.

Chacun veut

  • « agir pour la planète »,

  • participer à la grande guerre contre la mort,

  • faire son dû face au cataclysme avéré.

Voilà précisément [pourtant] l’action la plus puissante et la plus efficace: penser.

  • [AUTREMENT DIT]

      1. Inventer

      2. ou accepter une nouvelle architecture du réel,

      3. redéfinir les étants,

      4. et s’ouvrir à la contingence.

      5. Envisager enfin la relation comme première – ce à quoi Jean-Luc Nancy n’a d’ailleurs cessé de nous inviter — Voir Frédéric Neyrat, Le communisme existentiel de Jean-Luc Nancy, Lignes, 2013. 

Je n’est pas un autre, Arthur Rimbaud, il est une foule.

  • PROPOSER UNE AUTRE MANIÈRE D’APPRÉHENDER LE MONDE

Bien plus que dans d’éventuelles contributions techniques c’est donc ici que

  • la science fondamentale 

    • – comme l’art

    • et la poésie –

  • peut jouer un rôle majeur face au plus grand défi de notre histoire: en contribuant, modestement, à sa mesure, à proposer une tout autre manière d’appréhender le monde.

[La science fondamentale peut modestement contribuer, à sa mesure, à proposer une tout autre manière d'appréhender le monde. ]

Seule une ontologie renouvelée peut ouvrir la brèche qui autoriserait, sans que cela n’aille évidemment de soi, le réagencement axiologique salvateur.

[Il s'agit bien plus de renouveler une ontologie, d'ouvrir une brèche qui autoriserait le réagencement axiologique salvateur, sans qu'il ne soit évident que cela aille de soi.]

Le reste relève

  • du détail

  • ou du cache-misère.


Si vous cliquiez sur la couverture de l'ouvrage, vous découvririez un essai consacré à l'ouvrage même sur Nulle Part.

 

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