« Le zèle des missionnaires n'a pas christianisé l'Afrique, l'Asie et l'Océanie,
mais a amené des territoires sous la domination

                                                • froide,
                                                • cruelle &
                                                • destructrice

de la race blanche, qui a tout écrasé. »

in Ainsi parlait Simone Weil, n°312, éd. Arfuyen

Commencez donc par lire la postafce de Madame C. Braeckman (164-170) dans cet ouvrage accompagnant l'exposition estivale sur le génocide des Tutsis en 1994. Son éclairage est lumineusement opportun. L'histoire y trouve à se fixer de la plus efficace des manières. Ce que n'a pas fait le déroulé du colloque repris ci-dessous. Sa trop brève intervention enfin de colloque ne lui a pas permis la clarté qu'elle a posée à l'écrit.

Samedi 29 juin 2024, Cité Miroir: Un génocide en héritage. Une "conference", là où l'on confère, càd "S'entretenir avec quelqu'un sur un sujet d'importance et en discuter." source. Un colloque, quoi ! Il précédait le vernissage d'une exposition qui s'ouvrira du 12 juillet au 29 août 2024. Voici comment l'après-midi était présentée sur le site de la Cité Miroir.

 La salle bien disciplinée attend patiemment pendant plus d'une demi-heure que cela commence...Sans qu'une explication à ce retard soit confiée à celles & ceux qui étaient à l'heure...

Un Monsieur Loyal, qui ne se présentera qu'à la toute fin du colloque, distribue la parole, très conscient de sa responsabilité propre. Il remercie; la présidente de l'Union des Rescapés du Génocide des Tutsis remercie. Le président des Territoires de la Mémoire remercie aussi avant de suivre sa conduite de réunion écrite destinée principalement à relancer les quatre rescapé·e·s qui prendront la parole à son invitation, y compris la co-autrice de l'ouvrage. Ces quatre témoins, sur les onze personnes figurant dans l'ouvrage qui accompagne l'exposition, ont confié leur histoire personnelle de survie par la fuite avant de se reconstruire en Belgique: s'échapper pour en réchapper.

Le long essai en anglais consacré à Paul Kagame sur wikipedia en anglais complète fort utilement l'ouvrage publié sous l'autorité du docteur en histoire Bernard Wilkin, par ailleurs archiviste aux Archives de l'État à Liège.

Hériter d'un génocide nécessite-t-il forcément d'assumer en la taisant la dictature sanguinaire qu'exerce chaque jour le président en exercice de cet État africain ? Par delà les récits sobres entendus et appréciés, il s'est agi pour moi, une fois rentré, de nommer le malaise ressenti tel qu'il a trouvé à s'installer en moi en étant dans la salle. Trop d'onguents perçus pour qu'ils ne soient pas destinés à masquer quelque chose...

Mon vif souhait était d'encore mieux cerner, à hauteur d'humains, ce que fut le génocide pour ces belgo-rwandais·es (et/ou ces belges d'origine rwandaise). J'en ai apprécié la sobriété distanciée.

Le génocide au coeur de l'après-midi a malheureusement trouvé à se prolonger par diverses techniques d'élimination d'adversaires politiques, religieux, géographiques..., raciaux, même si, dans ce dernier cas, rien de scientifique ne fonde la notion de race au sein du genre humain. Tout au plus peut-on mentionner l'existence de quelques génomes différents hérités de nos arbres généalogiques respectifs, et encore ! Il n'est en effet pas certain qu'il soit opportun d'en tracer les contours à d'autre fin que celle de la santé du corps. À tant se concentrer sur l'histoire tragique de ce génocide, n'en aurait-on pas omis une dénonciation ferme du régime politique mis en place par celui qui a eu le grand mérite d'arrêter le génocide ?

Une soirée TV consacrée, début avril 2024, à ce génocide par La Trois (RTBf) avait un contenu informatif très complet: le lien. Le film Rwanda, vers l’Apocalypse, de Michaël Sztanke, Maria Malagardis et Seamus Haley y a substantifié un modèle de rigueur que j'avais apprécié à l'époque.

Un peu comme si, en cette fin juin, les façons violentes de mourir étaient passées au tamis trop fin d'une histoire qui se construit pourtant chaque jour. & n'a pas arrêté de se construire depuis les trois mois d'enfer sur terre vécus par tant de Rwandais·es. Une confirmation sur le caractère tyrannique du régime Kagame trouve à s'exposer dans un article paru dans le quotidien bruxellois Le Soir en date du 13 juillet 2024. Titre: Les jeunes militants d'opposition rêvent l'après-Kagame, sous la plume d Enola Richet.

L'ouvrage en lecture est un ajout précieux à d'autres ouvrages historiques dans ma bibliothèque, La Léonardienne, sur cette partie de l'Afrique aux conflits qui paraissent s'éterniser sans jamais consentir à s'étouffer parce que la démocratie y aurait enfin élu domicile.

 

 

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