Umberto Eco (1932-2016) s'était attaché à définir quatorze caractères définitoires du "fascisme primitif et éternel". Ils constituent des archétypes & figurent dans un ouvrage de 52 pages, à partir de la page 34. En voici les balises.

  1. Le culte de la tradition
  2. Le refus du modernisme débouchant sur l'irrationalisme
  3. Le culte de l'action pour l'action
  4. Le désaccord est trahison.
  5. La peur de la différence
  6. L'appel aux classes moyennes frustrées
  7. qui jouissent d'un unique privilège, celui d'être né dans le même pays, d'où le nationalisme qui s'accompagne de l'obsession du complot & de la xénophobie.
  8. Leurs ennemis sont à la fois trop forts et trop faibles. Les fascismes sont condamnés à perdre leurs guerres, parce qu'ils sont dans l'incapacité constitutionnelle d'évaluer objectivement la force de l'ennemi.
  9. Le pacifisme est une collusion avec l'ennemi.
  10. Le mépris pour les faibles lui fait prêcher l'élitisme populaire.
  11. Chacun est éduqué pour devenir un héros.
  12. Le machisme
  13. Un populisme qualitatif, ce qui fait que le fascisme primitif et éternel doit s'opposer aux gouvernements parlementaires.
  14. Le fascisme primitif et éternel parle la "novlangue" inventée par Orwell dans 1984.

Un des avantages de l'écrit sur l'oral est qu'il permet d'assembler une liste longue se caractérisant par une exhaustivité plus aboutie, mieux accomplie, plus léchée aussi. C'est ce à quoi Umberto Eco s'était attaché en préparant cette conférence.

 

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