Ce journal est un projet en marche. Au début, c'était chaque jour, un article dont la lecture m'a marqué et souvent aussi une réflexion personnelle sur "la situation"... Le compteur de jours est propre au territoire de ce surréalisme en marche qu'est le Royaume de Belgique. Sur NP il a commencé le 12 mars 2020.
Au 54e jour de confinement, décision de renversement dans la présentation de ce journal des COVID-uités. Le plus récent d'abord... Vive l'inventeur du copié-collé, Larry Tesler !
COVID-70 vendredi 22 05 20
Tiens, au fond, qu'est-ce qui a changé ? Le corps demeure sur les acquis de l'assignation à résidence sans jugement. Il aurait tort de se plaindre: espace, jardin, nature havrés. Il trouve le retrait en soi chez soi enrichissant. Notre levée collective d'écrou est un pari sur l'intelligence, collective justement. Euh... est-ce bien raisonnable ? La liberté de mouvement des corps récupérée le 11 mai, ce corps-ci en a usé deux fois. Nulle précipitation.
La ville est son espace, là où il marche. La ville contient aussi des boutiques où des habitudes ont été prises, des fidélités acquises. Il ne s'agit pas de s'y précipiter. Il convient de raisonner, de lever certains rationnements, de recomposer certains stocks alimentaires (et en cartouches d'imprimante !). Un appareil bluetooth d'aide à l'audition a lâché prise: le corps a consenti la deuxième semaine à la ville de façon impromptue, en minimisant les risques de contacts avec autrui - sa bonne connaissance de la ville lui offre des tas de raccourcis que peu prennent -; il a profité de l'aubaine que la ville offrait en délicieux pains frais ainsi que fruits & légumes bio.
Les conventions s'adaptent: la voiture plutôt que le train ou le bus; le parcmètre à l'écart plutôt que le parking libre de droits mais dépendant du bus. L'adaptation a un coût. La prudence aussi. Avant (avant quoi, on se le demande bien ? Comment nommer précisément ces errances ?), la ville, c'était deux à trois fois la semaine l'espace offert, le fleuve, les petites rues moyenâgeuses, les circuits à chaque fois innovants en traversant parcs & passerelles,en longeant berges & squares adossés à l'une ou l'autre église - Liège en regorge ! La fréquence a diminué: cela est devenu une fois par semaine.
Voilà, prochaine sortie la semaine prochaine. Quelques autres objets (ouais bon des livres quand même, la liste s'allonge !) et les fidélités alimentaires.
L'après de leurs apocalypses a décidément un goût bien différent. Il ne s'agit pas de reprendre les routines d'avant. Un autre exemple d'adaptation: le retour vers la voiture s'est effectué en jouant à sautes-ponts: les voies de berges sont moins fréquentées en Outre-Meuse ? Va pour d'outre-meusiennes berges ! Deux danseuses dont la juvélinité est figée dans le métal, d'anciens bâtiments néoclassiques universitaires, de larges trottoirs partagés avec les vélos, autant de contentements glanés, nez au vent.
COVID-59 dimanche 09 05
Les entretiens que L. Jerphagnon avaient accordés à Francesca Piolot sur France Culture (1998 & 2002) sont une porte d'entrée sur son oeuvre entière, gravitant autour de Plotin et d'Augustin. Ce troisième volume, présent dans le fonds de livres mis à disposition par une des mes librairies liégeoises de prédilection pendant le confinement (livraison par le patron soi-même, Merci, Monsieur !), est celui qui convient le mieux pour servir de guide à ces deux monuments que sont Plotin & Augustin. Dans une veine proche de celle de P. Hadot, J. Jerphagnon possédait une plume capable d'initier, de titiller...
L'évêque Augustin a publié des Rectractationes, autant de remises en chantier d'ouvrages antérieurs: « après bien des années, il a voulu revoir & dire l'essentiel ... peu d'auteurs en sont capables, pour ainsi dire aucun. C'est très utile car lorsqu'on a un doute sur tel ou tel ouvrage, quand on s'interroge sur telle ou telle phrase de st Augustin, il est toujours précieux d'avoir sous la main un exemplaires des Rectractationes pour faire des recoupements. Très valables, & je les recommande, sont celles de la très belle traduction de la Bibliothèque augustinienne, c'est excellent. » L. Jerpghagnon, 1142
« Si vous plaquez du rationnel sur du mystère, vous obtenez une ânerie !. » 1156
Une pluie calme & régulière déverse sur la nature l'eau dont elle a besoin. La verdeur épanouie de ce lopin acquiert en cet instant une vivacité qui en agrandit l'effet.
Poser au creux des oeilles un jazz emboîtant sa perfection sonore (quartet d'Aldo Romano & Toots Thielemans, Brasil project2) assure au corps entier une vibration propice à sa rythmique propre. Leur éclat redresse la monotonie lumineuse de ce matin calme, même si, bien sûr, ce vert réjouit.
Le rideau que tire la pluie derrière elle fait preuve d'une intransparence s'adossant au coeur plus sombre du feuillage charmé. Rangs serrés la colonne, certaines gouttes en animent des feuilles dans leur chute. Les feuilles accusent réception en courbant la tête, amortissant le coup puis en s'effaçant: « Tu seras plus utile aux racines, petite ! Tu ne t'es pas blessée, au moins ? »
COVID-54 mardi 05 05
C'est ainsi que s'émancipe pas à pas une pensée faite corps. L'équilibre d'une vie se cueille dans l'accueil qu'elle réserve à chaque instant. C'est aussi à cela que ces diaries et leur émanation journalière ici même sont principalement dévolus. Leurs pages manuscrites accueillent tant d'instants disparates & pluriels. Leur reliures les assemblent en les unifiant sur le cheminement d'une vie.
Le destin est un enfermement. Il est ourdi par quelque malheur en soi.
Le chemin, une ouverture, est une pérégrination infinie aux confins de la voie que l'énergie trace en soi. Le chemin peut être un acte posé, une activité librement consentie qui déroule le fonctionnement des choses en lui consacrant tout entier le temps qui s'écoule.
COVID-53 lundi 04 05
La parole de cette kyrielle ministérielle libérale est lige.
COVID-52 dimanche 03 05
Avant la péripétie épidémique, le corps se savait déjà enclin à l'intériorité. Il est davantage encore devenu celui d'un « homme tourné vers l'intérieur » (J. Abeille, Les barbares, 181). Le corps avait enté un chemin propre, en s'ancrant à même la terre sédentaire du havre. Il y a progressé aux confins intuitifs de la voie se traçant en lui par un acte posé chaque instant en conscience. L'activité librement consentie déroule le fonctionnement des choses en lui consacrant tout entier le temps qui s'écoule. Il tient l'éveil au plus près de soi, à même sa vibration propre. Ce que le corps aura appris de ce confinement tient en une phrase:
« Il [lui] semblait avoir fait un pas vers la sagesse. » (id, 314)
COVID-51 samedi 02 05
Le souffle qui appareille cette prose à l'ample envergure est la marque d'une vibration profonde & rebelle à tout atermoiement.
13h03 02 5 20
La naissance de la pluie sur la végétation, son tempo allant s’amplifiant, amène aux oreilles disposes une manifestation qu’il est rare de saisir de l’intérieur. La fenêtre ouverte du bureau les met aux premières loges du rythme aux variétés infinies avec lequel elle balise son arrosage ! Se comprend ainsi mieux les formes de repli que le vivant adopte quand l’une d’elles survient. Pour observer avec une attention vigilante les promesses d’allant qu’elle recèle.
« Le désir de se délivrer de ce confinement en affrontant quelque réalité tangible insidieusement nous incitait à nous heurter les uns aux autres dans quelque sotte querelle porteuse d'une illusoire diversion. Une embarrassante prudence nous commandait en conséquence de nous éviter, de nous retenir même d'échanger quelques mots dans la crainte de prononcer une parole malheureuse qui nous eût jetés les uns contre les autres comme des chiens soudain emportés dans un délire rageur. » J. Abeille, Les barbares 208
COVID-50 vendredi 01 05
Vous avez vu comme ils s'emmêlent les pinceaux ces mal-gouvernants, ces bien piètres administrateurs du bien commun ? Ils n'avaient de cesse de nous imposer ces quasi-assignations à résidence, et désormais, c'est dans la pagaille même qu'ils procèdent sans ordre ni méthode face au bon peuple dont nous sommes, incrédules & confondus face à tant de médiocrités cumulées. Ce sera à nous de leur imposer notre rythme contre les lobbyistes qui polluent les agendas de ces trop nombreux ministres libéraux. En prenant en compte nos besoins et non leurs méfaits.
COVID-49 jeudi 30 04
C'est en confrontant la nuit
à l'auge de son éveil
que le corps se saisit
de la pleine mesure de celui-ci.
Ce qui se serait autrefois nommé
insomnie lui parut si saugrenu
comme convention qu'il échangea
bien volontiers les étiquettes.
Ce lissage au plus près de soi
ne nie nullement son essence
diurne, solaire, sans pour autant
minimiser la part nocturne
nécessaire à son accomplissement.
COVID-47 mardi 28 04
Giorgio Agamben, philosophe italien
Lundimatin, 27 04 2020, COVID-46, tombe dans ma boite à courriel. Dans la foison hebdomadaire, toutes éveillantes (un Michaux de derrière les fagots !), une contribution de G. Agamben, philosophe italien. Il réfléchit à nouveau & soulève la même question que nous sommes nombreux/nombreuses à nous poser: Sommes-nous en train de vivre, avec cette réclusion forcée, un nouveau totalitarisme ? Son raisonnement statistique est adossé aux calculs d'un biostaticien italien qui raisonne, calculette à la main, pour la situation italienne. Je vous invite à lire ces nouvelles réflexions avant de lire mes propres calculs repris COVID-40 mardi 21 04. Il me semble que j'applique à la situation belge ce qu'il a appliqué à son propre pays. Statistiques belges: Voir ci-avant, au COVID-40 mardi 21 04.
COVID-46 lundi 27 04
Prévenance envers autrui.
Prudence pour soi.
COVID-44 samedi 25 04
« [Le professeur] Destrefonds allait répétant que... nous devrions tous rompre avec certaines habitudes & un certain ton surtout afin de n'oublier jamais que NOTRE SAVOIR N'ÉTAIT NULLEMENT CONSTITUÉ PARCE QU'IL ÉTAIT EN TRAIN DE NAÎTRE. J'étais le tout premier à devoir faire mon profit de cette INVITATION À LA PRUDENCE. » Jacques Abeille, Les barbares, p. 53.
Mépris de clâsse
Lendemain matin
de communication gouvernementale, Belgique
* * *
Ce sabbat au ciel matinal brouillon
de vastitudes insoupçonnées
constitue un tournant qui
échappera peut-être au grand nombre,
tant sont abondants celles & ceux
que rien ne prédestinait
à se faire mettre dans le fossé
par ces nantis devisant doctement
sur la primauté qu'ils se réservaient
dans la pratique de leurs sports favoris:
chasse, golf, tennis
au détriment même
de la socialisation
même distancée des familles.
& puis cette ode au commerce,
rien que le commerce,
tout le commerce & tout d'un coup
« pour ne pas faire de jaloux » !
Avant même de réautoriser
les petites réunions familiales.
Le tournant est si mal négocié,
une bourde irratrappable:
c'est l'incommensurable mesure
du mépris dans lequel ils nous tiennent.
COVID-43 vendredi 24 04
« Quand notre auto-isolement national a commencé fin janvier, on a dit que les Chinois se divisaient en deux groupes: les chats et les chiens. Les chats souffriraient probablement moins de cette quasi-assignation à résidence qui affole tant les chiens. » Wang Xiuying vient juste de terminer deux mois et demi d'auto-quarantaine.
COVID-42 jeudi 23 04
Cover Artist Jon McNaught
« When our nationwide self-isolation began in late January, it was said that Chinese people fall into two groups: cat types and dog types. Cat types were likely to suffer less from the quasi-house arrest that drives dog types mad. » Wang Xiuying has just finished two and a half months in self-quarantine. 2 4 20
COVID-41 mercredi 22 04 2020
Le désordre qu'ils assènent à nos gardes à vue prend de tels atours décrépits que c'en est à se demander combien de temps encore ils arriveront à nous faire croire en notre immortalité.
Une saine lecture ?Sortir d'un confinement aveugle: La Recherche, 22 04 2020. Deux scientifiques y démontent l'inanité d'un confinement sans nuances.
COVID-40 mardi 21 04
Tant de chiffres absolus nous noient absolument.
& donc ? J'ai sorti ma calculette !
« Au 1er janvier 2019, la Belgique comptait 11.431.406 habitants. » https://statbel.fgov.be/fr/themes/population/structure-de-la-population
« La mortalité générale reste conforme à la moyenne de ces 10 dernières années avec un taux brut de mortalité de 9,7 pour mille. » https://statbel.fgov.be/fr/themes/population/mortalite-et-esperance-de-vie/mortalite-generale#news
Question: combien de personnes sont mortes en 2018: (11,431,406*9,7/1000 =) 110.885 personnes sont mortes en 2018.
Par jour, cela fait: 303,793. (110.885/365).
En 2020
Au 20 avril 2020, se sont écoulés 111 jours (31+29+31+20)
En une année normale, le 20 avril, 303,793 x 111 personnes sont décédées = 33.721 personnes. Nombre absolu de morts dans une année statistique normale sur les dix dernières années, nombre obtenu à partir des statistiques établies par STATBEL.
Cette année 2020, le décompte fait par les experts COVID dénombre 5.828 décès cumulés au 20 4 2020. Je les considérerai comme supplémentaires, pour la facilité du calcul en cours.
Donc, j’ajoute 5.828 à 33.721 = 39.549 décès en Belgique depuis le 1 1 2020.
Par jour, cela représente = 39.549/111 = 356,3 décès par jour.
L’augmentation du nombre de décès journaliers est donc:
356,3 – 303,8 = 52,5 décès supplémentaires dus au SARS-COV2; ils s’ajoutent donc au nombre de décès moyen en une année statistique.
Cela représente une augmentation lissée sur 111 jours de 14,73 % (52.5/356.3). Ces morts sont dus à une seule cause. Cela reste donc considérable.
Et alors ?
Ben, cela relativise les chiffres bruts absolus qui nous sont servis à la petite cuillère et qui ne se rapportent à rien d'autre qu'à eux-mêmes. Or, l'absence de confiance qui s'est établie entre la population en général et nos mal-gouvernants fait que « les gens » n'y comprennent rien & donc le doute s'installe. C'est dommage; l'hypothèse que je formule est que si "on" nous avait traité en adultes responsables et si on nous avait expliqué les deux calculs (l'absolu, nombre de morts par jour, nombre cumulé de morts, et le relatif, celui auquel je viens de me livrer), nous nous serions sentis respecté·e·s; notre bon sens aurait bien conclu qu'il faut effectivement bien passer par un confinement le plus généralisé possible. Nous aurions été convaincus, non par la peur et la contrainte mais par une adhésion pleine et entière, en connaissance de cause.
Le fait que nos mal-gouvernants ne nous estiment pas assez "responsables" pour se voir délivrer les deux calculs est une probable bonne mesure du mépris que nos mal-gouvernants ont à notre encontre...
Ben, alors cela relativise; cela désabsolutise les chiffres bruts en les relativisant par rapport au nombre de morts.
Ah oui, et tant que le nombre de morts journaliers dûs au virus SRAS-COV2 est inférieur à 304, cela voudra dire que nous avons dépassé "le pic" et que l'effort que représente le confinement pour chacun d'entre nous doit être poursuivi... jusqu'à ce que certaines "vannes" soient rouvertes. Cela ne fait que depuis ce lundi 20 que le nombre de morts quotidien est inférieur à 304. Donc, le confinement se poursuit. C'est logique.
Cela ne voudra pas dire que tout est fini (la preuve toutes les mégateufs annulées...), mais que la prévenance vis-à--vis d'autrui (distances !) et la prudence pour soi-même seront de mise encore pour plusieurs mois. Pas sûr que ces deux attitudes soient fort répandues malheureusement... Pourtant...
COVID-39: lundi 20 04
De ce pré mien s'apprécient les floraisons:
cette diversité discrète, presque complice,
enjoue le moindre parcours du corps allant,
à travers ce dédale déroulé à ses pieds,
d'un respect floral,
d'un évitement ébloui.
Ils ponctuent leurs progrès
d'arrêts admiratifs.
Cette vie monacale* sied à ma disposition
Elle épouse même les contours
de ces façons de faire précisées
dans les replis du retrait.
* Emmanuele Coccia, une autre lecture...
COVID-38: dimanche 19 04
Au sortir de cette période de confinement, « il nous faudra prendre acte d'une défaite » (J. Abeille, Le veilleur du jour, 530), celle de nos libertés sacrifiées sur l'autel de leurs croyances monstrueuses en un monde où
- les flux ont remplacé les stocks,
- les avions, les entrepôts,
- l'immonde, la Terre.
La distanciation asociale a ceci de bon que pendant plusieurs mois, nous apprendrons à nous déshabituer de leurs jeux, ceux qui détournaient nos regards de leurs sombres agissements contre nous. Ils ne sauront pas se réinventer, trop empêtrés dans leurs contradictions et les ficelles dans les mains de leurs maitres, les marchés, ces inhumanités que leurs machines à fric ont mises en place pour mouliner du fric à jet continu, celui-là même qu'ils puisent dans nos poches trouées pour les rediriger vers les paradis fiscaux. Après les masques, nous devrons apprendre à poser des tirettes sur nos poches... pour que l'argent, qui ne semble pas manquer, aille au bon endroit.
Les marionnettistes se sont taillé avec le fric.
Refermons doucement la porte sur nos rêves enfouis &
Entamons l'abattage,
- dans nos têtes d'abord,
- dans notre univers carcéral ensuite,
de ces murs qui nous enserrent
& partons à la reconquête de nos libertés enfuies, sans tout détruire, sans tout renier, mais les yeux ouverts sur d'autres possibles, proches de la Terre, nous n'avons qu'elle.
COVID-37: samedi 18 04
Les entraves posées sur le plus grand nombre
sont le plus petit commun dénominateur qu'ils ont trouvé
pour enrayer notre viralité vitale.
* * *
Avoir de toujours su être un corps disposé
au silence le destine tôt à une vie
près de la scène; parfois, c'est rare, au micro.
S'y convient une culture, un engagement.
Cheminer désormais à l'écart,
sur la voie intérieure, en retrait,
convient à la profondeur de son sillon.
COVID-36: vendredi 17 04
Le mausolée de leurs errances
occupait au sol
un tel périmètre
qu'il défiait l'imagination
de qui ne l'avait
jamais aperçu.
Ombre si lointaine
projetant sur la vallée
un faisceau assourdissant
de sous-entendus macabres,
il donnait du corps
au moindre embryon
d'une vérité insaisissable
qu'il s'agissait ensuite d'agiter
dans tous les sens pour
pour en tester la part recevable
aux fins de la détacher
de sa gangue d'invérifiable.
COVID-35: jeudi 16 04
Un printemps aussi solaire sera la première marque mémorable de celui-ci. À nouveau, cette sécheresse lumineuse doit avoir commencé à faire baisser nos réserves hydriques sans qu'il soit le moins du monde disserté là-dessus dans nos médias, tout empressés qu'ils sont à servir la soupe à nos mal-gouvernants, dans un unanimisme qui devrait nous avoir mis la puce à l'oreille, non ?
Aussi bien Bruno Latour dans un entretien accordé au Monde du 30/3 qu'André Comte-Sponville dans Le Soir du 31 03 font montre très tôt d'un recul inspirant par rapport à nos asservissements présents. Il nous est loisible de trouver une forme de contentement à penser: « Ah, je ne suis pas le seul à penser qu'on nous mène en bateau, là ! » Cela n'empêche évidemment pas de suivre les conseils rationnels de confinement inspirés par la prudence des scientifiques qui nous demandent de bien vouloir protéger notre système de santé & lui éviter dans nos pays une implosion à l'italienne. C'est une marque de bon sens aussi parce qu'aucune confiance ne peut être accordée au monde politique d'en rétablir l'équilibre une fois qu'il aurait été trop sollicité. Cela fait plusieurs décennies que ce monde politique en restreint les moyens financiers d'actions médicales efficaces en le rentabilisant à outrance, notamment en procédant à des examens inutiles qui font "tourner" les appareils fort onéreux dont il faut rentabiliser les coûts d'investissement auprès de clients toujours plus nombreux, sans garantie dans beaucoup de cas d'une plus grande efficacité médicale.
Dans cette période de confinement, nous faisons littéralement corps avec le corps (para)médical qui se dépense sans compter auprès des personnes qui leur sont confiées afin de les rétablir au mieux de leurs connaissances et de leurs savoirs-faire. En faisant corps avec eux, nous défendons aussi notre système de soins, notre santé et la sécurité sociale qui les accompagne contre les mal-gouvernants. Cela justifie pleinement le temps de viduités que ce nouveau virus nous impose. L'IWEPS (Institut wallon de l'Évaluation, de la Prospective et de la Statistique) a publié le 9 4 2020 une intéressante étude sur quatre scénarios possibles de sortie de crise. Voici le lien qui y renvoie.
COVID-34: mercredi 15 04
Tancés par la densité
disparate de ces danses
dans les cités hétéroclites
en voie de disparition,
en ces temps d'espacements
de nos désherences antérieures,
des rencontres élancées
s'esquissent pourtant
dans l'incomplétude actuelle de nos gestes.
Reprise par expansion: COVID-21, ceci:
Ils ont pu nous confire.
Nous y avons consenti.
Nous sommes leurs fruits confits.
Ils savent désormais
les champs infinis
de leurs commandements à venir.
COVID-34, cela:
Sommes-nous devenus les
fruits moins consentants de
leurs déconfitures ?
COVID-33: mardi 14 04
Voici l'article du jour: il émane à nouveau (voir le 7e jour) du professeur au Collège de France, Philippe Sansonetti. C'est le site La vie des idées qui en assume une nouvelle fois la publication. D'autres essais y figurent également. Ce microbiologiste est spécialisé en maladies infectieuses. Le titre en est: Sortie de confinement, ou la somme de tous les dangers ? C'est un éloge à la prudence matoise qui devrait gouverner nos gestes une fois ce déconfinement officiellement déclaré. De sains conseils éclairés par la science, même s'ils semblent, à la relecture, quelque peu déshumanisés. Il sera probablement difficile pour les autorités politiques & leurs citoyen·ne·s de respecter toutes les étapes de son chemin de croix... Nul doute qu'il connaisse son sujet, l'épidémiologie, mais l'être humain dans sa globalité ? L'approche raisonnable/rationnelle qui est celle de Spinoza, telle qu'Emmanuel Laurentin la rappelle deux paragraphes plus bas, repose sur une confiance mise dans la raison de chacune, de chacun pour adapter sa conduite aux circonstances microbiologiques présentes afin d'infléchir nos précédents usages pour la meilleure optimisation possible de notre conservation corporelle. Avec sa part d'imprévisible qui est la vie même. Veiller à la bonne conservation de soi comporte une large part d'inconnaissable de toute façon.
Les questions qu'il soulève, & c'est bien ainsi, sont de nature strictement scientifique; ses propos vont jusqu'à prendre en compte l'état sociologique d'une nation... Mais en tient-il compte dans ses recommandations finales ?
Considérer l'état philosophique, mental, "adulte" en un mot, d'une nation serait peut-être utilement la faire passer en douceur de la grégarité de ses foules défuntes aux assemblées choisies, reposant sur la distanciation physique (pas sociale, physique !). Mais dépendre de cette confiance, depuis longtemps rompue entre dirigeants politiques & citoyens, est une probable gageure. N'est pas Suédois qui veut...
Emmanuel Laurentin consacre sur France Culture une belle chronique de nature philosophique où ... Spinoza est appelé à la rescousse ! « Pour Spinoza, nous sommes libres non pas dans la mesure où nous poursuivons tout ce que nous désirons, mais plutôt dans la mesure où notre conduite est instruite par la raison. » More en suivant le lien indiqué ci-avant.
La distanciation physique doit devenir une mesure de prévention élémentaire dans l'espace public, intérieur comme extérieur, en plus des mesures d'hygiène individuelle, élémentaires de tous temps.
Il semblerait bien, au final, que ce sera à chacune, à chacun d'évaluer le mieux possible le risque pris lors de chaque activité envisagée. & plus l'âge de la personne augmente, plus cette grille d'évaluation personnellement rationnelle devrait être d'application stricte. Un seul exemple: tapez la carte, ok mais plus au club du 3e âge du coin; plutôt au domicile de chacun, à tour de rôle, par tablée amicale; pas en salle communale etc. où de trop grands nombres de personnes seraient assemblées en autant de tables de quatre. Moyennant ce type d'accommodement, la vie pourrait refleurir... 🌻
Ah oui, & n'oubliez pas de lever les mesures d'exception, vous, les mal-gouvernants, car la police ne peut être trop longtemps par vous munie de tant de pouvoirs que la fréquence de ses dérapages risque fort d'augmenter au détriment des libertés civiles.
COVID-32: lundi 13 04
Cette longue période de confinement rend manifeste que l'humain devrait passer des errances à une vie bien davantage sédentaire*.
Cette pause nous fait asseoir nos errements à la table des aberrations.
Bien sûr, tous & toutes ne disposent pas d'une telle table pour mieux guider leurs pas.
Ceux-là n'auront de cesse de reprendre leurs chemins erratiques, cheminant vers autant d'autres Nulles Parts insaisissables.
D'autres, plus attentifs, plus attentives, se pencheront de neuf sur des choix qu'ils/elles avaient cru irrémédiables pour en reconsidérer la pertinence, avec ce qu'il faut d'impertinence dès lors qu'il est procédé à des remises à plat salutaires.
Pourvu qu'une majorité d'entre elles pose les bons choix, en tenant aussi éloignées d'elles que possible les pires erreurs de jeunesse.
* sur un rapprochement avec une phrase de Jacques Abeille, dans Le veilleur du jour: « Il s'accommodait fort bien de cette nouveauté qui rendait manifeste son passage des errances à la vie sédentaire. » 239
COVID-31: dimanche 12 04
Ah ! ne prendre nul ombrage
de l'ombre charmée.
Elle enrobe le banc de sa corolle fraiche.
C'est une première printanière.
l'an dernier, le banc
n'avait pas encore rejoint
l'ombre aimable que
fait cette majesté au jardin
de dix-sept heures.
L'or endurci qui coule en nos veines
trouve dans ces semaines de confinement,
finalement consenties
dans la joie des assises en soi,
à progresser encore dans les explorations
déjà entamées.
Sans redites, avec
l'à-propos dont se sertissent
les instants du jour.
COVID-30: samedi 11 04
Sous la férule péremptoire du tracé que la vie forme sur sa matrice propre, il veillait. La conscience affleure, progressive, que la génétique, & non quelque rune ésotérique, adosse son lignage. Ces fils ténus parcourent l'arbre de ses origines noyées dans les brumes. Il sera temps de remonter un de ces fils lorsque la salle Ulysse Capitaine sera à nouveau accessible. Cette veille, en conscience, l'irriguait de l'intérieur, sans qu'il comprît le dessin des méandres que son fil de trace. Les brins qui constituent le filé de sa fibre participent à la densité de son dentelé & en détermine dans une certaine mesure l'aboutissement complexe, comme toute vie l'est. La propriété d'un fil est de se laisser plus ou moins courber. Mal positionné, le fil de trace perd de son effet.
Le domaine textile qui semble se rapprocher le plus de la vie qui nous anime est peut-être bien la dentelle mécanique - génétique - pour le passé & la dentelle main pour sa vie propre. C'est le terme de fragilité, qui s'oppose aussi à faiblesse, qui a guidé l'attention vers la dentelle-main plutôt que vers le tricot par exemple, dont la maille caractérise le travail. En dentelle, c'est le fil même qui trame la vie en soi dans les interstices laissés libres, ouverts, disposés à la créativité de la main qui le guide.
L'être humain dispose probablement d'une marge de manoeuvre, son jeu propre; c'est à l'intérieur de cette marge qu'il peut être créatif en sa vie propre. Il nomme souvent cette marge de manoeuvre du vocable de libre arbitre, dont l'empan est très loin d'être infini. Les techniques qui en expriment la créativité ressortissent de nombreux arts que l'être humain pratique. L'art de vivre en somme les parties.
L'élasticité d'un fil de vie est limitée. D'où la prudence quelque peu matoise que certains mettent à le mener à bonport, quel qu'il soit d'ailleurs, car il n'est jamais connu d'avance. Cela en constitue le charme même.
C'est le fil d'une métaphore qui s'enroule ainsi. Elle se surprend à y trouver de quoi se structurer ainsi.
COVID-29: vendredi 10 04
Pollens de frênes & de bouleaux énervent la galerie de nos regards. À nous d'en détourner les mains frotte-frotte, même si l'idée trotte, trotte.
COVID-28: jeudi 09 04
L'inconnue dans la maison
L'inconnue dans la maison s'est installée. De polliniques confinements annuels en avaient pourtant restreint l'entrée, mais pas interdit l'accès. Pas le choix de toute façon. Elle n'était pas vraiment attendue à cette saison. Même le corps se découvre d'un fil laineux... en avril. Elle est la bienvenue: les consommations carbonées sont en chute libre/ D'estivales ruses, ces vents venus du sud, la font circuler. La température chambrée est passée de 22°8 à 21°4 le temps d'une vesprée de courants d'air allant librement. Il a fallu l'avant de l'aube pour qu'elle retombe à 19°8, plus de deux degrés au-dessus du confort corporel nocturne. Chronique déréglée.
« Quelque part, il y a un homme qui sait. » J. Abeille, Le veilleur du jour, 142.
Il est le premier à avoir imaginé de "nous" confiner. Tous avaient repris en choeur médiocre la mélodie qu'il avait lancée. Probablement chinois. Entourage de Monsieur Xi. Anonyme. Il n'est probablement même pas rongé par le remords d'avoir si bien réussi à contraindre la moitié de l'humanité à l'immobilité recluse. Ce n'est pas la Chine qui s'occidentalise mais elle qui nous concentre en des camps librement consentis, pour l'instant imaginaires. Elle nous tibétise. La peur de mourir, cette bêtise. Pourquoi n'y avons-nous vu que du feu ? Derrière l'écran de fumée, il y avait L'art de la guerre, façon Sun Tzu.
COVID-27: mercredi 08 04
Incursion au petit franchisé grande marque du coin: deux bouteilles de vodka et trois paquets de chips. Le client qui me précédait...
Étrange présence de la poésie nationale pour marquer l'absence, cette poésie funéraire pour temps de confinement. La poésie renaitrait-elle dans la conscience des vivants lorsque l'un des leurs, l'une des leurs referme le livre, cède la place, rejoint le flux brièvement quitté le temps de son séjour terrestre ?
COVID-26: mardi 07 04
Chaque pissenlit sa fleur. Leur essaimage aléatoire obéit à ses propres règles, ininterprétable à partir de la surface. Les trèfles aux fleurs d'un jaune plus ténu, davantage tenu sous boisseau par leur discrétion coutumière, emplissent l'espace qu'ils se sont choisi, sans expansion manifeste.
Les champs sonores abandonnés par les moteurs donnent leur pleine mesure à la palette infinie des chants d'oiseaux, chacun sa gamme, son rythme, son octave, sa ponctuation. Immense persévérance que la leur.
Post confined business,
not business as usual.
COVID-24: dimanche 05 04
Bloqué dans le cycle délétère de L'ESPOIR QUI DÉÇOIT, la plupart des commentatrices et commentateurs nomment pessimiste le réalisme qui prend en compte le fait que tout va redevenir comme avant, malheureusement, à moins qu'un groupe d'expertise du spinozisme soit mis en place par le politique... On peut rêver, non ? En territoire chrétien, c'est évidemment une utopie pure & dure. N'oublions jamais que Bento avait été mis à l'index de l'église catholique et avait été exclu de sa synagogue !
De plus, Spinoza n'est pas aux programmes universitaires en économie & commerce... Il aurait pu nous expliquer, ce groupe d'expertise spinoziste, en mettant à jour Spinoza, comment sortir par le haut de cet épisode de confinement.
M. Van Ranst, ce virologue de la KUL, semble être le plus réaliste d'entre ces scientifiques aux manettes pour l'instant; sur un plateau de la VRT, il a prédit que nous en avions pour 10 semaines de confinement !
Ce groupe d'expertise philosophique qui restera dans les limbes aurait pu nous expliquer pourquoi & comment négocier la réorientation de nos économies, le renversement de nos perspectives mentales, la conversion qu'il y aurait lieu d'opérer pour faire advenir des modes de vie enfin plus terrestres, davantage respectueux de notre hébergeuse:
C'est Bruno Latour qui illustre de la sorte dans Où atterrir le sens du mot réorientation.
La durée longue de ce confinement consenti par la moitié de la planète offre du temps pour la mise en place de cette réorientation de nos cheminements de vie. Le fonctionnement des choses ne devrait plus être le même après. Mais, sur notre mouchoir de poche, ce n'est pas avec dix ministres libéraux au niveau fédéral en Belgique, adeptes du laisser-faire les plus forts en matière d'économie, que cette idée a la moindre chance d'aboutir, quand bien même ils seraient surveillés par les Belles-mères...
À côté de conversion & de renversement, le très récent et très réussi réorientation dû à B. Latour insiste sur le changement de direction à impulser à nos vies. Pour beaucoup, c'est un temps de viduités, quelle meilleure occasion dès lors d'y réfléchir au niveau institutionnel ? Réorienter nos efforts, y compris ceux du corps, pour persévérer dans notre être tout en progressant et en nous acomplissant davantage, est une démarche qui s'accompagne & que l'oeuvre de Spinoza avait mise en chantier, notamment dans le Traité politique.
COVID-23: samedi 04 04
Aucun développement n'est durable, aucune expansion de l'activité humaine n'est envisageable. Décroitre est le chemin. C'est à diminuer drastiquement notre pression sur la planète que nous devons nous employer. Quand on s'aperçoit que l'accroissement de la masse monétaire disponible n'est subitement pas un problème pour notre soi-disant bien--etre, on se demande pourquoi cela s'arrêterait, non ?
COVID-22: vendredi 03 04
Le mot du jour: SPICULE.
L'illustration figure à la page 25 de La Recherche du mois de mars 2020,
dossier Chine, un article d'Anne Debroise.
Je lui sens comme un potentiel poétique, ce spicule !
COVID-21: jeudi 02 04
Ils ont pu nous confire.
Nous y avons consenti.
Nous sommes leurs fruits confits.
Ils savent désormais
les champs infinis
de leurs commandements à venir.
Nous avons démontré, trois milliards d'humains sont confinés, l'extrême de nos soumissions pour éviter, à raison, la propagation virale de proche en proche. Nous avons accepté de devenir nos propres geôliers.
Nous ne nous relèverons qu'à la condition d'une plus grande authenticité vis-à)vis de nos propres démons, tout particulièrement le premier d'entre eux, notre hantise de la mort.
Aurions-nous soudain pris conscience que nous étions mortel·le·s ? Ce serait plutôt une bonne nouvelle, ça, non ? Nous le savons, au fond de nous, que nous n'avons qu'une vie, celle que nous sommes en train de vivre, là, maintenant. & qu'elle est dès lors précieuse.
Ce virus-ci
- incarne nos hantises phobiques des abysses,
- restreint voire suspend, pour notre bien, nos libertés fondamentales,
- nous fait accepter l'état d'exception légaliste comme normal, bienvenu même,
- se confine tant bien que mal en nous confinant,
- nous rend encore plus conformes,
- rend stratèges certains d'entre nous,
- nous en dit tant sur notre époque que la totalité des romans de science-fiction/fantasy/d'horreur etc. n'arrive apparemment pas à la cheville de ce qu'il nous contraint à vivre, aux confins des vergers de la mort.
- exacerbe les comportements de méfiance extrême vis-à-vis des autres, alors que la prudence suffirait.
Quels vaccins à venir nous immuniseront contre ces effets ?
& si c'était au tour de l'espèce humaine de disparaitre après tant d'autres expèces vivantes, aussi bien animales que végétales ?
& si ce virus était en train de contraindre l'espèce humaine à se restreindre en vue de diminuer drastiquement la pression qu'elle exerce sur la planète & sur les autres vivants ?
Ferons-nous bientôt partie des listes rouges des espèces en danger, en voie d'extinction ?
& si, à travers nous, c'était le système économique mondialisé qui devait être éradiqué par ce virus ?
Nous pourrions, en tant qu'espèce, saisir l'occasion de nous rapprocher de la Terre en entendant & en tenant compte de ses cris de détresse - il suffit d'écouter, c'est hurlant comme du métal dévalant d'une cornue - ...
COVID-20: mercredi 01 04
Un jour, dans plus d'un mois, nous serons déconfiné·e·s. Ils ne savent pas encore comment ils s'y prendront. Ils auront recours à toutes sortes de professions de foi psychologisantes & peut-être même auront-ils la présence d'esprit d'aller voir du côté des philosophes pour que nous, les déconfiné·e·s, nous ne soyons pas tout de suite déconfit·e·s, voir décimé·e·s par l'urgence si longtemps inassouvie des désirs. Une fois de plus, Spinoza pourrait nous être d'un grand secours. Je suis en train de me pencher sur ce que Bernard Pautrat, pour la traduction, et Pierre Macherey pour l'exégèse serrée des propositions 67 à 73 de la quatrième partie de l'Éthique, ont à en dire. J'ai tout un mois, voire plus, mais cela sera probablement prêt avant, pour mâchouiller tout ça... & ce n'est pas un poisson d'avril...
COVID-19: mardi 31 03 Nouvelle | A short story
« Il n'y avait donc que cela pour vous assagir. C'était facile au fond: il m'a suffi de vous angoisser grave, de réveiller en vous ces hantises phobiques des abysses; de jouer sur votre méconnaissance du cycle de la vie & de la mort.
Les inondations à répétition, les tsunamis, les feux de forêts inextinguibles, ces chaleurs extrêmes pendant des semaines, la disparition de vos horizons de sols fertiles, l'inexorable montée du niveau des mers & des océans, la disparition de millions d'autres espèces vivantes: rien n'y a fait. Vous refusiez de voir la réalité en face. Je crève, moi ! & sans moi, hein ! Vous feriez quoi ?
& puis j'ai pensé aux invisibles. Je les ai activés, à l'assaut de vos certitudes égoïstes, économistes, de vos soi-disant néguentropies (PHYS., CYBERN. Évolution d'un système qui présente un degré croissant d'organisation. Synon. entropie négative*, puisqu'il faut tout vous dire....).
& là, ça marche ! Vous vous terrez enfin ! La peur au ventre de tomber au champ du déshonneur, victimes aveugles sans enterrement. Vous semblez enfin avoir déterré quelques ressources disponibles proches, présentes sur votre territoire. Votre génie humain parait s'être timidement remis en route. Il sort de sa léthargie létale. même si les oiseaux de mauvaise augure rôdent encore trop (banquiers, libéraux qui n'ont toujours pas compris, etc.)
Ne relâchez rien. Je vous avais confié les commandes. Mauvaise idée. Réorientez vos vies, sinon... Dirigez-les vers la Terre, sous peine de rejoindre la liste rouge des 83.661 espèces menacées d'extinction. »
La Terre a repris les commandes du Vaisseau, hordes innombrables d'incapables ! L'ère du Terrestre commencera... peut-être !
COVID-18: lundi 30 03
COVID-17: dimanche 29 03
L'hiver ne s'évince pas comme ça.
L'été ne se décrète pas.
Il se faufile pas à pas
des entrailles de la Terre
& survient quand il est prêt.
Être comblé par le simple,
glissement des jours feulés:
l'accueillir au creux des reins.
Soudain, la fenêtre est d'humeur sombre.
Il s'observe une berceuse branchée,
d'une élégance folle,
dans la chevelure des bouleaux...
COVID-16: samedi 28 03
Aimable disposition des corps
à se tenir écartés
des invisibles qui nous entourent,
utilement mise
à profit en ces temps rares
où, face à la disette de contacts,
une réinvention de nos territoires intimes
dans l'infime de nos réseaux,
à partir de nos cocons
où les circonstances
nous relèguent, contraintes aux
probables agendas supplémentaires.
La contingence d'imprévus que représente cette pandémie, dont la progression semble tant inquiéter nos dirigeants politiques, tombe bien pour éveiller à leurs errements. Nos dirigeants politiques semblent soudain si soucieux de notre santé alors qu'ils s'acharnent à la perturber gravement depuis plusieurs décennies en diminuant systématiquement les rentrées de la sécurité sociale, ce qui a tant d'effets néfastes sur nos santés, nos pensions, nos moyens vitaux (chômage). Ils rabotent tout ça à qui mieux mieux & là maintenant, ouvrent les vannes à fric... C'est assez perturbant, non ? Cela ne vous inspire pas quelque interrogation sur les intentions tapies là derrière ?
COVID-14: jeudi 26 03
Aujourd'hui on nous morigène, comme des enfants qui "n'écoutent" pas bien. Une immense majorité des citoyen·ne·s respectent les ordres de confinement. Une très grande majorité a compris ce qu'est une distance de sécurité dans un magasin/une pharmacie etc. même si là la prudence est de mise face à des gestes parfois calfeutrés dans un égo où l'autre n'existe pas. Seul·e·s celles & ceux que rien n'arrête jamais ignorent les recommandations. Est-ce la bonne méthode de communiquer à tout-va pour quelques centaines de personnes qui n'entendent pas raison ?
La presse s'emploie à maintenir un cycle d'espérance/désespérance avec le pic bientôt atteint, comme s'il fallait nous faire avaler la pilule comme un âne que l'on fait avancer en agitant une belle carotte devant son nez ? Enfin, un scientifique a aujourd'hui déclaré: "Pour Steven Van Gucht, président du comité scientifique Coronavirus, l’arrivée du pic "dépendra fortement de l’évolution des chiffres. Le modèle que nous suivons annonce un pic pour début avril". Donc, le confinement sera prolongé au-delà du 5 avril. Point barre, non ?
Le livre du jour: Bruno Latour, Où atterrir ? Les concepts qu'il malaxe vont comme un gant à cette pandémie... Une vidéo figure sur son site; il y explique en 25 minutes son propos. B. Latour parle & écrit clair. Son site contient également les deux pages de table [des matières] en forme de résumé. Je vous invite à la parcourir pour vous faire une idée de la profondeur de la démarche engagée.
COVID-12: mardi 24 03 2020
Le lecture d'un article paru dans The London Review of Books sur la peste qui a frappé Florence en 1629 révèle que 391 ans plus tard, les mêmes moyens (confinement des gens malades, par quarantaine), les mêmes ressources (leur apporter de la nourriture chez eux, les malades), créer des lazarets pour héberger les pauvres contaminés, les mêmes réactions (incrédulité, essai de contourner les interdits) ont toujours bien cours de nos jours.
L'ouvrage recensé émane d'un spécialiste anglais de la renaissance italienne: il a déjà écrit sur l'hôpital à la Renaissance et sur la variole. La couverture vous conduit sur le site de son éditeur.
L'article de LRB, le voici, préparé comme je le faisais avec mes étudiants ingénieurs afin de ne pas les désespérer totalement face à un texte trop long. Je n'ai gardé que la première phrase de chacun des 19 paragraphes, partant du principe que la première phrase annonce en règle générale le contenu du reste du paragraphe. J'ai fait deux exceptions pour conserver la liste d'exemples donnés. Le verbe est en rouge, le sujet en vert.
« Vol. 42 No. 4 · 20 February 2020 Inclined to Putrefaction Erin Maglaque 2771 words Florence Under Siege: Surviving Plague in an Early Modern City by John Henderson. Yale, 363 pp., £30, July 2019, 978 0 300 19634 4
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In the cold autumn of 1629, the plague (peste) came to Italy. It arrived with the German mercenaries (and their fleas (puces, un animal déjà !) who marched through the Piedmont countryside. The epidemic raged through the north, only slowing when it reached the natural barrier of the Apennines.
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By August, Florentines were dying. The archbishop ordered the bells of all the churches in the city to be rung while men and women fell to their knees and prayed for divine intercession.
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In his Memoirs of the Plague in Florence, Giovanni Baldinucci described how melancholy it was ‘to see the streets and churches without anybody in them’.
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Ordinary people understood just as well as doctors and magistrates that disease spread through ‘seeds of contagion’, and yet Florentines flouted (se moquaient de) the quarantine in ways that were both petty and risky.
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"This morning I had let down a basket out of my upstairs window, because my son had asked me to mend a pair of trousers, so I let down the basket so that he could put them inside for me, since he was locked up and quarantined in the rooms beneath mine. Then a gentleman of the Sanità arrived and saw the basket and made me go to prison."
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‘Last Wednesday,’ Antonio di Francesco Trabellesi testified, I was walking towards Porta alla Croce, and when I was close to (=near) the gate the widow (la veuve) Monna Maria, who was locked in her house by the Sanità, called out of the window and asked me how I was. I said to her that I was fine, and while I was talking to her the police officers came and took me to prison.
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From the point of view of the Sanità, the poor were constitutionally incapable of acting in the greater interests of the city.
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No doubt the poor sometimes privileged their relationships with friends, children, siblings and neighbours over the ‘common good’.
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The poor were judged not only careless but physically culpable, their bodies frustratingly vulnerable to disease.
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Along with the poor, other marginalised groups were thought to be ‘inclined towards putrefaction’: Jews, feared ‘because of the appalling smell which arises from all their bodies’, were locked in the ghetto. Prostitutes were also targeted (étaient visées) by the Sanità: the excessive heat generated by sex was said to corrupt the body, rendering it vulnerable to infection.
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In the eyes of the city’s magistrates, the poor were both victims and criminals, defenceless in the face of infection but also walking, breathing, dancing vectors of contagion.
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Susan Sontag claimed that the danger of this common metaphor, the ‘medical model of the public weal’(le bien public, le bien commun), was that it entitled the state to lop off (tenir à l'écart) the diseased components.
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Ordinary life was suspended during the epidemic. Confraternities, associations that brought laypeople together for charity work and socialising, could no longer hold meetings. Public sermons were forbidden. The city’s schools were closed. Taverns and inns were shut. Gambling dens and barber shops were closed, ball games forbidden.
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"And who had heard an entire city praying at the same time all together ... through the tenderness it was not possible to contain the tears ...
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He found the scene moving from the freedom of the street.
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The Sanità arranged the delivery of food, wine and firewood to the homes of the quarantined (30,452 of them). Each quarantined person received a daily allowance of two loaves of bread and half a boccale (around a pint) of wine. On Sundays, Mondays and Thursdays, they were given meat. On Tuesdays, they got a sausage seasoned with pepper, fennel and rosemary. On Wednesdays, Fridays and Saturdays, rice and cheese were delivered; on Friday, a salad of sweet and bitter herbs. The Sanità spent an enormous amount of money on food because they thought that the diet of the poor made them especially vulnerable to infection, but not everyone thought it was a good idea. Rondinelli recorded that some elite Florentines worried that quarantine ‘would give [the poor] the opportunity to be lazy and lose the desire to work, having for forty days been provided abundantly for all their needs’.
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The provision of medicine (médicaments) was also expensive. Every morning, hundreds of people in the lazaretti were prescribed theriac concoctions, liquors mixed with ground pearls or crushed scorpions, and bitter lemon cordials.
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But the Sanità – making use of its own police force, court and prison – also punished those who broke quarantine.
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Early modern historians used to be interested in the idea of the ‘world turned upside down’: in moments of inversion during carnival when a pauper king was crowned and the pressures of a deeply unequal society released. Erin Maglaque is a historian at Sheffield. »
Comme quoi, 400 ans, c'est rien à l'échelle du temps long ! Les mêmes remèdes aux mêmes maux. Sauf que, bien sûr la médecine est une discipline, un art, de la relation à autrui, qui utilise désormais des outils scientifiques qui ont été progressivement rendus disponibles par les efforts de scientifiques dans leurs labos.
COVID 10, dimanche 22 3 2020
Quelques sites Internet dont l'information sur la pandémie est fiable:
Logo | Lien vers la page consacrée au COVID-19 |
info-coronavirus.be | |
OMS | |
La vie des Idées | |
The Conversation | |
WIKIPEDIA | |
NEW SCIENTIST |
COVID 9, samedi 21 3 2020
La dépose des corps, l'abaissement des rythmes, l'amoindrissement des flux, tout concourt à nous assagir. La planète Terre a provisoirement repris la main en terrassant la plus indisciplinée des espèces vivantes qu'elle héberge sur sa partie émergée. Cela n'empêche pas certains périurbains de faire tourner leurs tondeuses... prouvant par cela aussi qu'ils n'ont toujours pas tout compris. Plus l'herbe est laissée libre de croitre, meilleure est l'échange CO2 absorbé-oxygène émis, ce qui est aussi favorable à la dépollution, comme l'arrêt du trafic automobile etc.
L'article du jour est paru dans l'édition du week-end du journal néerlandophone DeMorgen. Il est signé par Bruno Struys & Cathy Galle & figure en page 3.
Il contient deux élements intéressants:
d'abord, un graphique reprenant le nombre de lits de soins intensifs par 100.000 habitant·e·s:
La moyenne européenne se situe à 11,5 lits par habitant·e. La Belgique en a 4,4 de plus = 15,9 lits de soins intensifs pour 100.000 personnes. Les 1900 lits théoriques ne sont pas tous libres: des personnes continuent de faire des crises cardiaques, des AVC, voire même des accidents domestiques...
Deuxième info
Les deux journalistes ont également interrogé un biostaticien de la VUB, M. Kurt Barbé. Traduction: « Ce vendredi 20 mars, un tiers de la capacité est utilisée. En faisant une simple addition, nous pouvons aussi évaluer à combien se monte la limite de capacité hospitalière; je me base pour ce faire sur les statistiques italiennes. Comme chez nous, tout le monde n'y est pas testé; pourtant, nous observons qu'environ 8% des personnes infectées selon les statistiques officielles ont besoin de soins intensifs. Si vous divisez 1900 lits disponibles par 0,08, vous obtenez le chiffre de 23.750. Les problèmes commenceront à survenir quand nous aurons atteint ce chiffre de cas positifs confirmés, nous aurons dès lors un problème. »
« Le nombre total de cas confirmés s’élève à 2815. » C'est le communiqué du site info-coronavirus.be qui donne l'information, situation arrêtée vendredi 20 mars en soirée. Cela représente 11,85% de notre capacité théorique d'accueil en soins intensifs pour les 8% de personnes contaminées sérieusement atteintes.
Il me semble que ce calcul qui livre la limite de tension que nos médecins, nos infirmières & nos ambulanciers pourront supporter avant d'être confronté·e·s à des choix cornéliens.
COVID 8, vendredi 20 3 2020
Être devenu approprié à la vie qui coule en soi l'adosse à une colonne énergétique solide qu'il s'agit, en ces temps pandémiques de rappels à l'ordre en cascades virales, d'entretenir avec précision tant elle est précieuse. 7h28, au lever.
& puis, ceci: Un des bienfaits des suspensions multiples du capitalocène financier tient à ceci: télédistributeur Voo, canal 118 (et, clin d'oeil, pour la musiqueclassique, le 119, c'est pour vous !): Stingray DJAZZ Europe. est en écoute libre... question de nous maintenir à domicile, je suppose ... et à nous rendre accrocs pour nous faire prendre un abonnement supplémentaire une fois "la crise" passée... Un teaser, ça s'appelle, une aguiche en mercatique francisée... Une mouche à merdre, quoi ! En attendant, mes oreilles en prennent plein les tympans !
Mais, en fait, et si le système tenait tant à nous maintenir en vie pour préserver notre pouvoir d'achats compulsifs intact ? Vous êtes-vous posé la question ? Observez bien tout ce qui était impossible en "temps normaux" qui le devient subitement...
De quels cynismes sommes-nous les otages consentantes en ces "temps normaux" ?
Il nous suffira de nous rappeler tout ce qui était devenu possible pendant ces temps de confinement...& ne le sera plus. Ils nous les enlèveront avec autant d'aplomb qu'ils nous en avaient concédé l'usage très provisoirement.
Le système se vengera, c'est sûr.
À nous de veiller à le désarmer avant, càd entre autres en obtenant d'eux DÈS MAINTENANT tant de "hochets" à leurs yeux qu'ils n'oseront pas nous retirer une fois la crise passée... Chacune/chacun aura des exemples personnels à se mettre en tête pour s'entêter à les conserver ! De façon déterminée...
L'article du jour est un entretien accordé par l’anthropologue Frédéric Keck au site en ligne lundimatin et s'intitule: Des chauve-souris et des hommes: politiques épidémiques et coronavirus. Les éditions Zones Sensibles, dont l'éditeur a décidément le nez fin, va publier un ouvrage de lui. Merci de suivre ce lien pour lire ce qu'en dit déjà l'éditeur. La colonne de droite par ailleurs mentionne un grand nombre d'interventions publiques (presse) de l'auteur.
COVID 7, jeudi 19 3 2020
Rendre la vie légère. Un pain suffit.
Une piste la pacifie:
refaire la liste
&, en fin de comptes,
fol qui s'y fie !
La fin du mois
aura dégarni leur mé-comptes
qu'au comble de l'émoi,
toute honte bue,
ils ont sans vergogne vidés.
Moi d'abord.
Après moi, Les Mouches
Se libèrera alors la voie
pour regarnir ce garde-manger.
Moralité:
Quand vous embrassez les rimes lues,
conservez-leur un écart à claire-voie
car, à bien y songer,
il y va de l'aplati
des courbes en cloches
de cette pandémie dont ont pâti
tant d'âmes amochées.
Voici l'article du jour: il émane d'un professeur au Collège de France, Philippe Sansonetti, qui est un microbiologiste spécialisé en maladies infectieuses. Le titre en est: Covid-19, chronique d’une émergence annoncée.
Si vous préférez écouter sa conférence, suivez ce lien.
COVID 6, mercredi 18 3 2020
Il est un temps de méditante. Il se médite tant qu'il n'est de temps pour rien d'autre.
— Ne t'en fais pas, temporisa-t-il, tempérant: ils n'auront rien com-pris & re-prend-ront leurs errances in-finies une fois les cons finement relâchés.
Du vide, rien ne peut sourdre. OU: Seul le rien sourd du vide...
Ils se sur-prendront même de l'étonnement qui naitra face à l'oubli des replis sur le chez soi que cette période d'arrêt imposé aux flux multiples dans lesquels ils s'étaient perdues sans même s'en rendre compte.
L'article du jour: Un prof de math, David Louapre, explique pourquoi il faut rester chez soi et pratiquer absolument la distanciation physique. Il a même joint un modèle pour tableur (Excel, Calc). On peut faire varier les paramètres & vérifier ainsi les effets de bonnes ou de mauvaises décisions de la population sur le nombre de morts... si besoin est de se convaincre qu'il est essentiel de se protéger par la distanciation physique. (Attention, le cloud de Google est très intrusif !)
COVID 5, mardi 17 3 2020
L'article du jour: Dérèglement climatique et coronavirus, d’une urgence à l’autre sur le site du Crisp, de la main de Vincent Lefèvre.
COVID 4, lundi 16 3 2020
L'article du jour est une opinion engagée non signée qui s'intitule Monologue du virus. Cette carte blanche, sous-titrée « Je suis venu mettre à l'arrêt la machine dont vous ne trouviez pas le frein d'urgence. », est d'une profondeur remarquable. Sa portée est de nature abyssale. Il n'est pas impossible que cela émanât du 'Comité invisible' dont il est par ailleurs rendu compte sur Nulle Part.
COVID-13: mercredi 25 03
Si un jour il est démontré que nous pourions avoir plusieurs vies, alors je souhaite renaitre contrebassiste de jazz !
L'entretien du jour: Un philosophe italien, Emmanuele Coccia, s'est entretenu avec Elisabeth Quin sur ARTE.TV. Le cocon qui est pour l'instant aussi le nôtre est le sujet de son dernier ouvrage... Il papillonnera en tête des achats quand nous serons libéré·e·s, à fond de peines !