31 7 21
La vie ne peut se conformer à rien de connu. Elle innove à chaque pas un trajet sans pareil. Elle déroule toujours son tapis pour la première fois. La monotonie, cette uniformité, est une impression sans fondement.
29 7 21
Cet attablement paysager contribue solidement à la dynamique sereine dont s'habille cette vie-ci.
C'est dans l'effort toujours poursuivi d'affiner des concepts dénichés chez quelques autrices & auteurs élu·e·s que s'épanouit le mieux ce corps-ci.
S'assembler toujours davantage autour de concepts constituants, détourés chez d'autres,
- débouche petit à petit sur un nuage conceptuel complexe, d'une précision allant en s'accroissant,
- & appelle une réponse corporelle reconnaissable en soi. Elle peut être rapide, quasi instantantanée, comme elle peut prendre davantage de temps à se mettre en place.
La patience est une élégance au long cours.
Cette tension vers une forme d'infini définitionnel apporte une contribution qui, en se formulant couche par couche, avec essais et erreurs, tant de chemins rebroussés pour quelques-uns élus, se formalise ensuite en un réseau rhizomatique davantage structuré dont l'empreinte rationnelle se détache du flou initial qui émane de la part non-consciente de soi.
Rhizome, multitude, part consciente de soi, mieux consentie, sont probablement trois des concepts récents que ce site m'aide par sa résilience même à mieux formaliser. Ils m'apparaissent appartenir au fondement essentiel de ce soi-ci. En ceci, comme chacune & chacun entreprenant son effort contributif propre, le corps tend vers une certaine excellence propre, opportune & en recherche. Chaque formule, parmi la multitude de formules possibles, convient au soi qui la formalise. C'est à glaner les unes/les uns chez autres quelques constituants que ces concepts polymorphes rejoindront leur socle fondamental propre qui rayonne en chaque soi.
24 07 21
Une réflexion m'est venue en annotant un essai sur la multitude chez Spinoza: quelle utilité, pour vous, que de prendre connaissance de ce que je retiens de mes lectures/soulignements ? Peut-être s'agit-il avant tout de fixer un état d'évolution d'une pensée à mesure qu'elle s'approprie ce que d'autres ont bien mieux compris qu'elle-même. Cette lente appropriation constitue un effort, une pulsion, une tendance [conatus] assez constante, même si elle est en même temps discontinue.
22 07 21
Surgir à la part belle de soi
au détour d'une respiration
avivée par la conscience
que le corps en a acquis.
Il saisit, au coeur
du flux tendu, un quanta
d'énergie, discontinu &
nourrissant, un simple quant-à-soi.
Dynamisé, le corps égrené
par quelques actes profitables
au repas qui se profila, là,
avant de s'y accomplir.
Un jour diversifié,
trois rencontres. Quelques ajouts
nourriciers, trois objets
fonctionnels en pièces propices,
intelligemment détachées.
Se confirment, discrètes
& réfléchies, les traces
d'une application à être,
à l'écart dans l'épars,
torse & genoux caressés
par le vent de 18 heures,
rappel familier.
Courants frôlant la surface
du lopin tendu de lignes de force,
éphémères, élégantes à l'oeil,
sculptées à même la nature.
Un corps solaire
prolonge sa joie,
simple dépose bancale & confortable.
Cette perfection de l'instant,
en dehors des heures chaudes –
il s'y ombre volontiers –
l'enchante, tant l'instant propice
convie l'attention à égrener
les sensations: répondre à l'appel
d'oxygène en amplifiant l'inspir.
Il se dépose sur un plateau
avant de s'y détendre dans l'expir.
Une vareuse s'enfile,
une ligne de crête
a été franchie: le vent dévale
sur les pentes vespérales.
Offrir une moindre prise à la prédation avilissante & rebelle, agressive, hargneuse du toujours-plus qui nous dévaste, tandis que d'autres parties du globe terrestre périssent sous la férule de leurs non-gouvernements. Chaque prédateur attend l'occasion larronne, propice à déchainer une violence immodérée. Plus aucun frein ne la retient alors: les rouages grippés de la civilité se transforment en torrents. Ces désaxés-là errent, furètent dans les brèches à susciter d'autres accaparements déraisonnables dont ils feront du moins que rien, à leur probable image. Aucune stratégie n'invisibilise. Choisir une vie en retrait, davantage contemplative: une option possible.
19 07 21
Être par moments cause de soi est une bienveillance reçue avec gratitude. Elle est seyante. Elle est adéquate. C'est la gratitude éprouvée qui la rend, selon toute vraisemblance, possible. Elle ne va jamais de soi, n'est en aucun cas automatique; elle est improgrammable.
C'est à élaguer avec persistance les atours d'une vie qu'elle finit par s'acclimater à l'aire temporelle transitoire qui lui est dévolue. Sans superflu. En avoir perçu les contours, devinés davantage qu'entrevus, ou alors en de très brefs flashes stroboscopiques, est déjà d'une telle bienveillance faite au soi qu'il serait inapproprié de s'en écarter. C'est à ce probable prix qu'une joie discrète peut s'installer, toujours sur ses gardes, toujours prête à se refermer en piégeant le soi à l'extérieur du tout.
C'est ce piège qu'il convient, au quotidien, de déjouer. Cet art, car c'en est un, se cultive.Chaque émancipation est à reconquérir différemment chaque fois qu'un détour s'impose au flux. Souvent c'est le corps qui en indique & la césure & un chemin de traverse à emprunter pour redresser l'esquif.
Acquiescer à la perte ouvre la voie à suivre. L'aire temporelle sur laquelle elle débouche diffère, en ce qu'elle a intégré la défaillance, irrémédiable, & la nouvelle aire est presque semblable & pourtant différente de celle qui s'est vue modifiée.
La sensation intérieure confirme en général la fin de la secouade.
15 07 21
L'air chaud danse, circulaire,
coincé sous une grosse
montgolfière d'air froid
(dixit Pierre Collard, Rtbf & Le soir)
au travers du rideau
qui valse au rythme
que lui souffle un vent
pourtant raisonnable.
L'animation fenêtrée
soutient l'expulsion
du CO2 nocturne
émis par un corps quelconque
soumis comme d'autres
à ce stress hydrique extrême
qui emporte tout
sur son passage dans les vallées.
L'air chaud monte, c'est
une physique déjà ancienne
qui le dit, or ici, la susdite
montgolfière crée une goutte froide,
à ce qui nous est expliqué,
empêche l'air chaud humide
de s'échapper ailleurs,
ce qui avive bien des gouttes
que des dérèglements climatiques,
entre autres trop climatisés,
ont installées. Nous ne nous en tirerons pas
comme ça. Nulle acclimatation possible.
Un comportement radicalement
différent est dirimant.
Nous aurons bon nous y refuser,
les rappels divers,
[& d'été], tellement impérieux,
(la nature est si inventive),
nous feront tellement
vaciller sur nos bases
que nous finirons bien
par raccrocher le capitalisme
aux patères réservées
aux vêtements trop usés.
Déterminer les causes ?
Nous en fuyons la recherche !
En une fuite en avant
tellement délétère
que la Terre, sans attendre,
nous répond, à sa façon,
par un désordre immense:
des feux par-ci,
des inondations par là,
en prenant bien soin
de ne pas concentrer
ses effets, elle a appris à se méfier
de notre soi-disant génie créatif !
Des eaux sauvages font valser
les voitures comme des fétus de paille,
sur un tempo de walkyries en folie.
Nous sommes une société
balayée par des flux
incontrôlables: aucune technologie
n'est apte à les tenir sous boisseau.
& nous ne nous le tenons
toujours pas pour dit !
Pire sourds que ceux
qui ne veulent pas entendre ! (source)
14 + 07 = 21
Voilà, comme ça, c'est écrit:
première pioche dans
bonne pioche:
Le seul grand-père qui est mort à la mine, & a fait convoquer les drapeaux à son enterrement:
13 07 21
L'ourlé brouillardeux
dont la forêt se pare
en milieu d'après-midi,
à travers le rideau tendu de pluies
atlantiques conseille presque les phares
à certaines électroniques embarquées.
Un éclat de vie, Marie-Éve Sténuit, est un roman bref à clés, à pleine plus long qu'une nouvelle. Il s'en dénombre sept, sept clés qui sont autant d'éclats qu'une vie suspendue à eux fomente en son sein, en cet univers effondré qui ne comporte plus de serrures. & pourtant, le rire. Cette incursion dans l'intérieur d'un univers, car un corps est déjà un univers que la vie met d'ailleurs une vie à explorer. Juste deux lèvres « qui sourient lorsqu'il les touche. » Cette dernière phrase, p. 84, d'innocence apparente, remet le rien de cet univers-là en place, au coeur du processus énergétique qui masse le ventre dans le sens contraire des aiguilles d'une montre... (p. 83)
12 7 21
Un clafoutis de styles choisis en bibliothèque publique & sur les étals de deux librairies: les deux Bergounioux affinent un plaisir ressenti à suivre cette façon de sculpter la langue (Le sens des mots & Métamorphoses, tous deux parus en 2021); Un éclat de vie séduit infiniment; le nom de l'autrice m'était familier (Marie-Ève Sténuit), mais pas sa plume. & la Tante des blancs pains confirme une plume légère & précise (F. Lison-Leroy). Ces quatre rivages d'un abord aimable dépaysent plus sûrement que tous les voyages. J'y repars...
11 7 21
Sur la page assombrie des blancs pains, re-mar-qua-ble écriture, un récit tendu au cordeau. De courtes proses donnent vie à une Tantine qu'héberge, tombal, le carré des enfants. Sur la page une écriture sereine s'aide de quelques grammes d'uranium arrachés à la mine par d'autres enfants, esclaves, pour y faire halo. Je suis conquis.
Douche-pénombre, tactile, joue sur l'expression davantage aboutie de l'eau nocturne sur la peau. Aucune nuit ne fait le noir complet. Sillons creusés dans les creux des conductions sans autre objet qu'être fluide. D'autres pénombres encore: QF quotidien sans plafonnier. Travail à l'écran, tentures souvent occluses. Autant de gestes peu nombreux qui limitent les apports lumineux. Y voir clair ne ferait rien à l'affaire. Alors que pupilles au repos, elles, oui.
10 7 21
Se laisser surprendre par la tenue d'un vêtement, par sa façon bien à lui d'épouser le corps. Une façon de s'y renouveler ? En tout cas, de lancer la veille diurne.
L'incursion bruxelloise, sans errances, elle y a suspendu son propos. . Sensation de vacuité soldée, de viduité indécise. Le corps veille sur elle, serein & content. S'y mesure mieux encore l'ancrage ferme en une vie plus recluse. Cinq emplettes opportunes pourtant. & un "tout ça pour ça..." L'heure solaire havrée, une fois rentré, un bien fou.
9 7 21
Sueurs
Au contact, l'un déplait, l'autre pas:
l'absorbée par les habits,
la déposée à même la peau.
L'une crée l'humide;
l'autre suinte, glandulaire,
& s'égoutte, fine couche
elle offre protection &
&loigne l'irrité
de la peau humide.
Face à la sueur née de l'effort,
effet de la tonte cheminante,
atmosphère matinale
toujours très humide
au ras du sol, le corps a
contrecarré l'esprit,
rendant inutile une douche,
même rapide,
au profit de vêtements secs.
La peau, autonome,
se régule sans coutures,
odeurs bien comprises.
Contentement pérenne en soi.
Aucune autosatisfaction,
une passion triste.
Le corps dément souvent. Lucide, il tend, il consent aussi parfois: pour autant qu'actes & paroles soient en congruence. Cette conscience vive constitue la tension, le consensus, le consentissement. Du consenti se tisse un mieux. Les causes de l'amélioration se détectent parfois, par l'exercice rigoureux d'une vigilance en soi. Rien, jamais, ne peut constituer un trophée à exhiber. L'instable définit peut-être l'équilibre que chaque instant, lucidement, conquiert. Percevoir toutes les dimensions de cet équilibre est un travail au long cours.
Ces tunes, Nelle, creusent à même la roche basaltique d'infines & roides froideurs.
8 7 21
Quand une langue est à la fois tracée au stylet, d'une grande précision lexicale, quand elle enrichit un patrimoine d'écritures, & que tout se concentre en un mince volume, cela peut tenir à ceci:
J'en avais déjà récemment apprécié l'ampleur dans Russe. Métamorphoses confirme, dans un autre registre, sur un autre sujet.
5 7 21
Placement
Un rien, humide, &
se postpose dans l'indéfini
un déplacement marché.
Comme si avoir
trouvé la place qui convient
havre le corps aux amarres.
Tant d'ancres y voisinent.
Au premier rayon,
l'accompli enroule
chaque inclination en spires
souples & serrées,
la densité des coils
sortant du laminoir défunt.
Ce potin d'enfer,
Pardi !
La cueillette aux trois fruits rouges
se fraie un passage
par-delà l'humide.
Le végétal sait d'instinct
la résilience qui convient
à sa vigueur pérenne.
Le sécateur aussi,
il la simplifie sans excès.
Promesse de dessert vespéral.
4 7 21
À qui donne-t-il donc si intérieurement corps le penseur de Rodin ? Une hypothèse parmi d'autres circule... sur un jeu de cartes du Musée, dont une des faces a été rhabillée...
Histoires d'eaux
L'eau rageuse encore contenue
looms over the land here.
A clear light probably announces some delay.
Une suée chaude adhère
après l'exercice
conduit en faveur
d'un compostage nourricier.
L'eau potable fraiche
dégouline ainsi,
aspergeant le corps
sous un flux si peu
saponifié &
ravi de l'effort.
L'énergie intérieure
s'y recharge, élégance du don paisible.
Quel pays sage à l'humain
qui est content des
premières gouttes (12h25) de nuque
& de tempes: le corps se
replie à couvert.
Carte blanche à la pluie,
tambourins puissants à l'oeuvre.
Fenêtres à l'ouest dégoulinent.
L'arrière-plan blanchit sous le harnais.
3 7 21
S'arrimer au plus juste en soi. Chaque instant, un va-&-vient. Nos canaux s'y creusent à même la chair.
Ne tarir jamais d'alibis en livrée dès que l'occasion les assemble - une période d'ouverture, bibliothèque & librairie - Saisir, évanescents, à même l'Ardente Cité quelque geste d'humanité qui la parcourt. Un regard complice, un sourire, une esclaffade complice face au déclenchement d'une alarme, l'extension d'une période (de 9 à 99 ans !), un échange sur les limites de la technologie, une volonté affichée de laisser moins de traces numériques. Face au dreary suburban sprawl du rurbain diffus, la ville a tous les attraits: vitalité, humanité piétonne, civilisation, élégance des ambiances, etc.
Une grisaille douce, une fois rentré, nimbe la terrasse d'un accueil favorable. Une tartinade fraiche s'y lira contente. Un léger souffle y fait circuler une sorte de tendresse sans attribut. Être pays quand tant d'autres se dépaysent offre des plages temporelles & sonores un peu retirées au monde, non que leur absence fût marquante, elle y est subreptice. Pourtant, cette humeur à la fébrilité retombée – un deuil, assurément, face à tant d'espoirs envolés... (Italie2-Belgique1) – convient à l'inclination intérieure.
2 7 21
Affiner les causes prévient tout décollement imaginaire du réel serein.
Saveurs incises tout au creux des papilles: accomplir les gestes corporels épris de foudroiement immatériel que procure la salve intérieure.
D'ombreuses voltiges dansent dans les souffles du vent. Ondes imprévisibles, autant de caresses pour l'oeil. Le corps progresse derrière la machine à rendre davantage nettes, élargies, les lignes de force qu'un végétal exubérant a floutées.
29 06 21
Il règne sur la terrasse une forme d'amplitude creuse, comme si s'assemblaient au-dessus de nos têtes d'autres déluges que la plupart des oiseaux ont déjà décelés, d'où leur silence relatif. Du paisible suspendu.
Avoir l'humectage serein, même sous formes d'aspersion-dispersion, brumisation, humidification, arrosage, dilution, liquéfaction proche de la mangrove, tout cela prépare-t-il à voir Les rivières pourpres en soirée ?