Auteur | Pierre-François MOREAU, le critique historique. |
Robert MISRAHI, l'exégète brillant. |
Titre | Spinoza & le spinozisme | |
éditeur | PUF | Armand Colin |
Date 1e édition | 2003 | 1998 |
édition lue | 4e édition, 2e tirage février 2016 | 1998 |
tirage | 14.000+ | |
Collection | Que sais-je, N° 1422 | Synthèse, série philosophie |
Table des matières |
4 chapitres, 1 conclusion et indications bibliographiques. |
14 dossiers en 5 chapitres & 3 annexes: glossaire*, bibliographie, Index* * Ils outillent le livre en servant d'instruments de références ultérieures. |
L'auteur dit de son texte qu'il « commence[...] par exposer sèchement ce que nous savons d'indubitable sur sa biographie avant de revenir aux problèmes d'interprétation et d'évaluation. » Cela cadre parfaitement avec le sérieux reconnu de cette collection célèbre. |
L'auteur place son ouvrage sous la double exigence de la richesse de l'information et de la rigueur. On le sent soucieux de former des étudiants universitaires à la lecture de l'oeuvre. Les titres qu'il donne à ses dossiers en font un instrument synthétique, comme la collection l'annonce. |
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L'auteur reste comme à distance, constamment soucieux d'exposer le certain, fait la critique historique des sources et conclut au rationalisme. |
L'auteur prend davantage une position militante qu'il expose de façon claire. Dès la 4e de couverture, Spinoza est présenté comme l'athée vertueux. |
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Pour l'auteur, Spinoza |
fait preuve d'un « rationalisme absolu ». 124 |
est connu comme « l'athée vertueux ». 4e couv. |
texte | aéré | dense (nombre de signes plus élevé) |
nb de pages | 127 | 96 |
Lisibilité | ++++ | ++ |
Table des matières |
1p. aérée mais précise | 2p. serrées, détaillant chaque thème de dossier |
Le temps n'épuise pas l'intérêt du spinozisme. Il refroidit le café.
Le Que sais-je
Bien comprendre le spinozisme passe indubitablement par une reconstitution réaliste du contexte dans lequel B. Spinoza (1632-1677) a vécu.
Naître à Amsterdam, Juifs et marranes (=« terme injurieux pour désigner les nouveaux chrétiens » 21), héritages espagnols & portugais.
L'homme est ensuite abordé sur la triple approche de l'éducation, la rupture et les milieux.
L'équilibre entre la vie et l'oeuvre occupe la majeure partie de cet ouvrage. Les thèmes & problèmes prennent peu de place (nous verrons dans l'autre ouvrage que les dossiers s'y attachent bien davantage) et la réception de l'oeuvre conclut l'ouvrage.
L'ouvrage est rigoureux dans la présentation des faits et leur contextualisation synthétique dans les Provinces unies du XVIIe siècle. De nombreuses notes bibliographiques parsèment l'ouvrage, faisant montre d'une érudition solide de la part de l'auteur. Elles indiquent un art consommé pour s'entourer de sources adéquates aux propos tenus.
La synthèse
Ces deux approches du spinozisme s'avèrent être complémentaires, chacune faisant montre de points forts différents.
Traduire
R. Misrahi s' est aussi attaché à traduire l'oeuvre majeure de B. Spinoza, l'Éthique. Pour apprécier sa traduction, un site tenu par un professeur de philosophie français, Julien Gautier, nous offre la possibilité de la comparer, notamment à celle - canonique - de C. Appuhn. La fluidité de la traduction misrahienne est bien plus grande que celle, datée désormais de l'autre traducteur.
Un tiers environ de la traduction de B. Pautrat ( Point Essais, 1999 - 1988, 1ère éd.) est également offerte pour certains passages. À nouveau, la fluidité misrahienne semble l'emporter, sans bien évidemment enlever leur mérite à ces deux traductions. Elles surpassent de loin celle de l'édition dans le volume de la Pléiade (19).