En cliquant sur l'image, vous accéderiez au titre sur le site de l'éditeur Zones sensibles. Je serai désormais sensible au nom de cette petite maison d'édition quand je la croiserai à nouveau sur une table de libraires. Elle semble avoir entrepris oeuvre patrimoniale en choisissant avec soin les essais qu'elle publie.

Succulences biologiques que cet ouvrage ! On y sympathise avec la taxinomie très poussée...
L'ampleur de cet animal des profondeurs abyassales se visionne entre autres grâce à David Attenborough; il y pourvoie de son inimitable voix. Le lien vous y conduit.

La toile regorge de mentions significatives concernant les deux auteurs: V. Flusser et L. Bec. Quelques-unes:
Institute for the unstable media, Rotterman;
Mutamorphosis, challenging arts and sciences;
Un article récent sur The conversation revient sur l'intelligence des pieuvres. (màj 11 5 16)


Les rapprochements, les voisinages sont nombreux avec la mésologie développée par Augustin Berque, dans les raisonnements tenus, les concepts utilisés, à une ou deux exceptions: les auteurs n'ont pas adopté la contingence comme alternative au hasard ou à la nécessité, notamment p. 29. Ces cousinades sont une sorte d'hommage à la pensée complexe qui s'ouvre sur une créativité dynamique.

Une citation un peu longue de l'ouvrage sur la cuirasse va montrer comment V. Flusser et L. Bec s'emploient, au début de leur troisième chapitre, intitulé Le monde vampyroteuthique, à nous convaincre du bien fondé de leur approche:
Les auteurs continuent en se référant à W. Reich qui a développé le concept de cuirasse, à la suite de l'inconscient collectif cher à C. Jung. Il me semble que la suite mérite dès lors citation également:
 
Vous trouverez un rapprochement opéré entre la cuirasse dont il est question ci-avant et un terme voisin, l'armure, dans un autre texte sur ce site, intitulé Déposer. La cuirasse est une partie de l'armure.
 
Cet échantillon de la prose que nous offrent les auteurs de cet ouvrage montre comment ils opèrent de façon créativement pollinisatrice.
Il est plaisant de constater les fécondations fructueuses entre des lectures dont la cohérence se précise d'ouvrage lu en ouvrage lu.
 
Le texte se termine sur un élégant balancement entre texte scientifique et fable. Il surdétermine l'ampleur de plume qu'avaient les auteurs. Il ne me viendra jamais l'envie de pénétrer, même entouré d'une solide carrosserie protectrice, dans les entrailles abyssales. Y avoir baigné plusieurs jours, guidé par ces deux plumes d'exception, servie par une traducteur qui sait se fait discret d'efficacité (Christope Lucchese), m'ont plus sûrement fait voyager. Je les en remercie.
 
L'ouvrage se termine par une série de planches anatomiques comme celle qui figure en tête de cet article.

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