Une longue lettre se fait chronique rétrospective qui précéderait dans le Cycle des contrées Les mers perdues, si l'on en croit la bibliographie tripodale en fin de volume.

Ludovic Lindien y part à la rencontre des gens du désert, ces enfants d'Inilo apparaissant déjà dans L'écriture du désert (Deleatur, 2003, 27p.). Un rapprochement peut-être plus naturel s'établit à ces yeux-ci avec ce bref texte publié par une autre éditeur il y a 13 ans.

Cette description détaillée du processus de conception des masques à laquelle il procède donne soudain une saveur particulière à cette exposition longue & assassine à ce nouveau venu, le Sars-COV-2, apparu durant l'hiver 2019-2020.

Les enfants d'Inilo disent d'eux-mêmes qu'ils « ne sont pas des hommes mais ceux d'avant les hommes. » (8) Et puis l'ouvrage nous offre ce privilège de participer à la grande danse de la réconciliation de l'intérieur pour ainsi dire, par la magie de la prose de Jacques Abeille.

Les dessins somptueux de Gérard Puel proposent une série d'interprétations sérigraphiques de ces belles personnes.

Dans L'écriture du désert, nous assistons aux fêtes de la régénération de la voix (10), entrons en méditation sur les stèles du désert. S'y dit l'efficacité symbolique d'une écriture (12) qui éveille « chez le lecteur les pouvoir du rêve et de l'imagination », très exactement la puissance de la langue de J. Abeille.

Ici, les sexes se réconcilient en dansant leurs ébats. Les masques, tel celui en couverture, promeuvent la transe.

Imagination, méditations, rêves, transes, autant de voies d'accès à un univers inlassable. Inclassable. Indépassable.


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