Les chansons ineptes dont parle J. Sternberg à son propos se trouvent en entier (et en anglais...) sur le projet Gutenberg. J'ignore quel ouvrage J. Sternberg a lu mais le catalogue de la BNF contient cette notice avec le mot inepte dans le titre:
Titre(s) : Edward Lear. "Limericks" et autres poèmes ineptes [Texte imprimé]. Texte français par Henri Parisot. Illustrations de l'auteur
Publication : [Paris,] : Mercure de France, 1968
Description matérielle : In-8° (21 cm), 255 p., ill., cart. ill. 33 F. [D. L. 17698-68]
La courte notice qui lui est consacrée (DDIR, p. 347) vaut citation entière pour son érudition synthétique:
« C'est avec une avance de plusieurs décennies sur le génial Lewis Carroll que Edward Lear s'imposa comme un des pionniers du non-sens. Tout à fait involontairement, en plus. Ce passionné d'ornithologie avait publié à 20 ans un album de dessins d'oiseaux quand il devint le protégé d'un lord richissime et c'est pour son fils qu'il se mit à écrire des Chansons ineptes, quatrains débordant d'imagination, de saugrenu, de drôlerie. En bref, des chefs-d'oeuvre du non-sens, genre littéraire plus anglo-saxon que latin qui exige non seulement de l'humour mais un solide sens de l'absurde et de la froide logique au second degré. Ses illustrations n'étaient pas moins surprenantes alors que les très sérieux croquis qu'il ramena de ses nombreux voyages furent publiés sous forme de périodiques et ne lui rapportèrent pas la moindre notoriété. »
Et, entre les lignes, on comprend que ces poésies sous forme de quatrains trouvent grâce à l'oeil sauvage par ce qu'elles contiennent d'imagination, de saugrenu, de drôlerie. Le non-sens, l'humour et le second degré ainsi qu'un solide sens de l'absurde. La poésie aimable à ses yeux se trouve ainsi filigranement définie, au moins partiellement.